L’enquête réalisée en 2015 par l’Institut de veille sanitaire (InVS) a mis en lumière une recrudescence des accidents dans les piscines privées. Avec l’apparition d’une nouvelle population à risque : les seniors.
UNE ACCIDENTOLOGIE GÉNÉRALE EN HAUSSE, LES SENIORS BEAUCOUP PLUS TOUCHES
L’Institut de veille sanitaire (InVS) réalisait l’an dernier une surveillance épidémiologique des noyades. Cette enquête triennale vise à appréhender le plus précisément possible toutes les noyades survenues en France entre le 1er juin et le 30 septembre 2015. La noyade se définit comme une
« suffocation due à une immersion dans l’eau ». Au sens strict, la noyade est suivie d’un décès. Mais, dans ces enquêtes, l’InVS emploie le terme de noyade au sens large, qu’elle soit suivie ou non d’un décès. Les noyades répertoriées sont celles qui ont nécessité l’intervention de secours organisés et débouché sur une hospitalisation.
UNE VULNÉRABILITÉ ACCRUE
Plus l’âge des victimes est élevé, plus le risque que la noyade soit suivie d’un décès est important. En 2015, sur les 43 accidents concernant une personne de plus de 65 ans, 36 se sont soldées par un décès. Soit près de 84 %, contre 14 % pour les enfants de moins de 6 ans.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet écart entre les taux de mortalité. Physiquement tout d’abord : le corps d’un senior a plus de difficulté à encaisser et à se relever d’un accident que celui d’un enfant. Les conditions de l’accident ensuite : si pour les enfants, une chute ou un défaut de surveillance sont en cause, pour les personnes âgées de plus de 45 ans, c’est un malaise qui est à l’origine de deux tiers des noyades.
La différence d’attention portée en fonction de l’âge mérite donc d’être considérée pour comprendre ces écarts. Depuis 2003, les efforts en matière de sécurité de baignade se portent exclusivement sur les enfants qui étaient jusqu’à présent la principale population à risque autour d’un bassin.
Si les chiffres observés en 2015 se transforment en véritable tendance, les séniors devront peut-être également bénéficier de dispositifs de surveillance et de protection qui leur seraient dédiés.
Benoît Viallon
