Mondial Piscine
Michel Morin
Nous avons terminé l’année 2017 avec un carnet de commandes bien fourni, avec pour corollaire un planning de chantier chargé pour le 1er trimestre 2018. Tout allait bien mais c’était compter sans la météo. Le mauvais temps, froid et pluvieux, est venu compliquer les choses, c’est le moins que l’on puisse dire. Les chantiers ont fonctionné au ralenti au gré de la météo, générant ainsi des retards de livraison, les demandes de devis ont baissé, et la fréquentation des magasins a été faible.
Paradoxalement les choses se sont compliquées avec le retour du beau temps. Dès les premiers rayons de soleil il a fallu, et ce sur un laps de temps particulièrement court, reprendre les chantiers, répondre à de nouvelles demandes de devis et réaliser conjointement les mises en route. La situation a de ce fait été particulièrement tendue durant plusieurs semaines. Nous avons cependant tout mis en œuvre pour réduire au maximum les retards de livraison et répondre ainsi à l’impatience des clients qui avaient hâte de profiter, avec le soleil retrouvé, de leur nouvelle piscine. Les équipes de chantiers se sont mobilisées pour livrer les bassins dans les meilleurs délais possibles et cette mobilisation a été très positive. Cette saison a mis une fois de plus en avant un problème important et récurrent qui touche l’ensemble de la profession : les difficultés de recrutement. Nos entreprises manquent cruellement de techniciens qualifiés et cela se fait tout particulièrement sentir lors de saisons comme celle que nous venons de vivre. Faire appel à des sociétés d’intérim, qui ne peuvent que nous proposer des maçons ou des manœuvres, ne permet pas de compenser le manque crucial de techniciens qualifiés. Cette pénurie de techniciens se fait sentir aussi bien en construction que dans la gestion des interventions chez les clients sur des produits techniques tels que les volets automatiques ou les PAC. Cette situation reste préoccupante car elle perdure et pénalise le bon fonctionnement de nos entreprises et, de ce fait, leur développement.
Institut de la Piscine (37) – © MJA
À l’heure du bilan, nous pouvons dire que la saison a été satisfaisante. Le beau temps qui s’est prolongé très tard dans la saison a permis la signature de nouvelles commandes qui nous permettent d’ores et déjà de remplir les plannings de chantiers du début 2019 de façon satisfaisante. Si les commandes se poursuivent à ce rythme, tout ira bien. Si j’ai des inquiétudes, elles sont liées aux comportements de certains clients qui peuvent fragiliser la trésorerie des entreprises. Face aux retards générés par la météo, certains seront peut-être tentés de ne pas verser le dernier acompte, avec les conséquences financières que l’on peut imaginer. Si le bilan de l’activité construction (réalisé et commandes en cours) est au final satisfaisant, il n’en est pas de même de la partie négoce. Certaines gammes de produits ont particulièrement souffert. C’est le cas par exemple des piscines hors sol et des produits de traitement même si, pour ces derniers, le mois de septembre ensoleillé a permis de prolonger les ventes et de rattraper, en partie, la situation. La mise en route tardive des bassins a été pénalisante. Si j’avais à définir une tendance je dirais que la demande des clients évolue nettement vers des piscines à la fois plus petites et plus équipées. Plusieurs explications : les terrains disponibles sont sans doute aujourd’hui de taille plus modeste, et les budgets sont également plus serrés. Sur le ton de la plaisanterie j’aime à dire, face à cette situation, que la signature d’un bassin 11 m × 5 m devient aujourd’hui un événement !
Bordeaux Piscines (33) – © Alban Gatti
