Nicolas Chaze, ingénieur en électronique de formation, a rejoint l’entreprise Aqualux à Saint-Rémy-de-Provence en 2005. Il est aujourd’hui responsable du pôle de compétence électronique et AIoT (intelligence artificielle et objets connectés) qui constitue un univers produit à part entière chez CF Group. Au cours d’une interview, il est revenu pour nous sur les derniers développements de son entreprise en matière de piscine intelligente et connectée.
LAP : Depuis combien de temps les entreprises qui composent aujourd’hui CF Group s’intéressent-elles à ce qu’il convient d’appeler la piscine intelligente ?
Dès le début des années 2000, certaines entreprises du groupe ont manifesté un intérêt pour la « piscine intelligente ». Aqualux, par exemple, à l’initiative de Francis Guillot, son fondateur, a initié alors le projet PIAO, la piscine intelligente assistée par ordinateur. Un projet innovant mais probablement trop en avance sur son époque et qui a été mis en stand-by. Il faut se remémorer le contexte d’alors où les smartphones n’existaient pas et où les technologies Wifi et Bluetooth n’occupaient pas la place qu’elles ont aujourd’hui. Dinotec, de son côté, propose des solutions connectées pour les piscines collectives depuis plus de 10 ans. C’est également le cas pour Heissner, une autre entreprise du groupe pour les bassins, les étangs et l’éclairage de jardin..Comme vous le voyez, CF Group dispose d’une longue expérience en la matière à laquelle s’ajoute plus de quarante ans d’expertise sur le marché de la piscine pour les marques Chemoform, Del et Aqualux.
Quelle est aujourd’hui votre approche en matière de piscine connectée ?
Notre objectif, notre ambition, est de rendre la piscine non seulement connectée mais également intelligente. Pour cela, nous avons développé une technologie permettant de faire communiquer les différents équipements de la piscine entre eux, via un réseau sans fil privé et sécurisé, afin qu’ils puissent interagir. C’est ainsi que nous avons présenté lors du salon Piscine Global de Lyon, en novembre 2018, l’application LivePool, conçue pour l’utilisateur. Disposant d’une ergonomie simplifiée, elle permet la gestion automatique de la qualité de l’eau en prenant en compte la filtration ainsi que les paramètres pH et redox. Elle adapte également le temps de filtration en fonction de la température de l’eau et intègre le pilotage en temps réel de l’éclairage. La particularité – et l’avantage – de LivePool réside dans sa conception. LivePool bénéficie de la « connectivité progressive ». Cela signifie que les différents éléments de LivePool, fonctionnant de manière autonome, peuvent être acquis au fur et à mesure des besoins et des budgets des utilisateurs. Concrètement chaque nouvel élément de LivePool installé communique avec son voisin, les systèmes se reconnaissent, et sont alors appairés automatiquement sans aucune autre forme de paramétrage et aucun asservissement électrique entre les boîtiers : simple et efficace. Aujourd’hui, les évolutions de LivePool sont permanentes. Pump Connect, par exemple, permet à l’utilisateur de connaître en direct la consommation de sa pompe de filtration et au piscinier de la protéger au plus juste grâce à un disjoncteur électronique ajustable depuis l’application. Autre exemple : il est possible désormais d’étalonner facilement, et depuis son smartphone, les sondes des pompes doseuses pH et redox de l’installation, de connaître le niveau de liquide restant dans les bidons ou la température de l’air autour du bassin afin d’activer, par exemple, la fonction hors-gel. LivePool convient pour les nouveaux bassins, bien sûr, mais est également parfaitement adapté aux rénovations.
Des évolutions récentes en la matière ?
Début novembre, lors du salon professionnel Aquanale de Cologne, nous avons présenté une innovation brevetée : le module LivePool Protect, un système de reconnaissance faciale permettant de gérer l’accès au bassin. Le principe est le suivant : on définit autour du bassin une zone de sécurité contrôlée par des capteurs optiques, et on entre dans le système, via un smartphone, les photos des personnes autorisées à pénétrer dans cette zone. La zone est ainsi sécurisée et si une personne non autorisée pénètre dans le périmètre défini, cette personne pouvant être un jeune enfant, une alarme se déclenche. À l’inverse, si une personne autorisée, dont le visage est connu par le dispositif approche, alors l’accès au bassin lui est ouvert et le système permettra de l’accueillir avec ses préférences comme une couleur d’éclairage par exemple.
Courant novembre, nous avons aussi présenté Vitalia Connect une horloge connectée qui intègre la technologie LivePool et qui remplace les traditionnelles horloges à picots utilisées dans les coffrets de filtration. Vitalia Connect est bien plus qu’une horloge connectée puisque ce module permet d’interagir avec l’ensemble des équipements essentiels à la mise en route et au fonctionnement de la piscine, à savoir : la filtration, l’éclairage, les nettoyeurs et le chauffage ; produits regroupés dans l’univers Les Essentiels sous la marque VITALIA. Nous allons aussi progressivement intégrer la technologie LivePool à nos équipements de l’univers Le Sur-Mesure (équipements de sécurité notamment), porté par la marque DEL et à nos produits de marques CHEMOFORM et DINOTEC pour l’univers L’Entretien et le Traitement de l’eau. Nous avons d’ailleurs de nombreuses synergies à mettre en œuvre avec le pôle de compétence chimie de CF Group, piloté par Xavier Darok, lui aussi basé à Saint-Rémy de Provence.
D’autres évolutions en perspective ?
Bien sûr. Nous poursuivons les développements de LivePool afin de rendre connectées et intelligentes l’ensemble des fonctionnalités du bassin.
L’étape suivante sera de s’ouvrir au smart home, c’est à dire à la domotique de la maison, la piscine devenant ainsi un des éléments intégrés à la gestion globale de l’habitation ! Les nouvelles technologies nous permettent d’accompagner nos clients pisciniers dans l’évolution de leur métier en améliorant leur performance et leur efficacité tout en simplifiant la vie des utilisateurs.
Propos recueillis par Michel Dupenloup