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La piscine de collectivités

par laurence

Il existe aujourd’hui en France plus de 20 000 établissements, publics ou privés, disposant d’une piscine déclarée. Il s’agit donc d’un marché potentiel important qui évolue en permanence pour s’adapter aux demandes nouvelles des usagers.
C’est tout particulièrement le cas des hôtels et campings qui doivent intégrer les exigences d’une clientèle, disposant souvent d’un fort pouvoir d’achat, à la recherche d’équipements aquatiques de qualité.

Le marché : quelques chiffres

Pour bien appréhender l’importance de ce marché, il convient de définir ce qu’est une piscine de collectivités. L’Afnor nous en donne la définition précise.

Définition de l’Afnor, norme NF P90-320 :
« Piscine (établissement de bain ou aquatique) : installation comprenant principalement un (ou plusieurs) bassin(s) artificiel(s), étanche(s), dans un lieu couvert et/ou de plein air, dans lequel se pratiquent des activités aquatiques et dont l’eau est filtrée, désinfectée et désinfectante, renouvelée et recyclée, ainsi que tous les équipements strictement nécessaires à son fonctionnement. »

Il existe environ 20 000 établissements en France disposant d’une piscine déclarée répondant à la définition de l’Afnor.

• PACA est la première région avec 4 216 bassins déclarés ;
• suivie par l’Aquitaine avec 1 883 bassins.

La grande majorité des bassins de ces deux régions est liée au tourisme et est de ce fait saisonniers.

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Focus sur les bassins de natation

Difficile d’avoir des données récentes sur le nombre de bassins de natation existants en France. La dernière étude dont nous avons connaissance date de 2009 et a été éditée par le ministère de la Santé et des Sports et est intitulée : État des lieux de l’offre de bassins de natation en France.

Cette étude recense les bassins de natation en France, c’est-à-dire les piscines publiques ou privées accessibles au public avec pour objectif principal d’y pratiquer une activité physique ou sportive.

Cette étude faisait état pour la France, DOM-TOM inclus, de 4 135 piscines et 6 343 bassins, ce qui représente en moyenne 1,5 bassin par établissement. La surface moyenne par bassin est de 250 m².

Leur répartition est la suivante :
• piscines découvertes (tous les bassins étant à l’extérieur) : 47 % du parc ;
• piscines couvertes (tous les bassins étant à l’intérieur) : 37 % du parc ;
• piscines mixtes (au moins 1 bassin intérieur et au moins 1 bassin extérieur) : 16 % du parc.

Sur ce parc, 730 bassins, soit 17,6 %, étaient des bassins qualifiés sport et loisir, c’est-à-dire des bassins de forme souvent non conventionnelle, offrant la possibilité de pratiquer le sport mais également adaptés à la détente et aux loisirs.

Un parc vieillissant

Historiquement, beaucoup de piscines de natation françaises sont issues du programme 1 000 piscines lancé en 1969 par le ministère de la Jeunesse et des Sports avec pour objectif l’enseignement de la natation aux jeunes Français à la suite des mauvais résultats de l’équipe de France de natation aux Jeux olympiques de 1968.

Entre 600 et 700 piscines ont été construites dans le cadre de ce programme. Plus de 60 % des piscines de natation de l’Hexagone ont plus de 25 ans et ont des besoins de rénovation.

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Les tendances

Les piscines de collectivités publiques

Les collectivités publiques ont à faire face à une problématique importante qui consiste à concilier des budgets à la baisse avec les investissements importants que réclame le fonctionnement d’une piscine : frais de personnels, coût de l’énergie, de l’eau, modernisation, rénovation, etc. Parallèlement, le public demande des installations plus ludiques, pouvant convenir non seulement aux sportifs mais également aux familles avec enfants. Ce type d’établissements souffre également de la concurrence d’autres formes de loisirs et d’établissements privés tels que les centres de remise en forme et les parcs aquatiques…

Les piscines de collectivités privées : des clients de plus en plus exigeants

Pour les hôtels, campings, gîtes, et à plus forte raison pour les centres de remise en forme, la présence d’une piscine fait partie des critères de choix d’une clientèle toujours plus exigeante, qui réclame des installations adaptées à ses besoins. Cela signifie que dans un même établissement, il faut souvent réaliser la prouesse de faire cohabiter un public hétérogène : sportifs désireux de pratiquer la natation, parents de jeunes enfants et d’adolescents qui recherchent des bassins aqualudiques avec toboggans, jeux d’eau et pataugeoire et des adeptes de la remise en forme désireux de profiter de bains bouillonnants, de jets de massages et pratiquer des exercices d’aquagym en toute tranquillité dans une eau chauffée à 28 °C ! Cela pousse souvent les concepteurs à imaginer des bassins bénéficiant de plusieurs zones dédiées distinctes et parfois même, lorsque la taille de l’établissement et la capacité d’investissement le permettent, d’intégrer plusieurs bassins avec des vocations différentes. La présence d’un espace couvert est également appréciée et incite les établissements à mettre en place des abris.

Au regard du parc hôtelier, les potentiels de développement restent importants. Une étude datant de 2013 compte pour notre pays :

• 12 224 hôtels dont 11 573 classés 2 étoiles et plus ;
• 5 410 campings dont 5 037 classés 2 étoiles et plus.

Un enjeu économique important : attirer de nouveaux clients et fidéliser les autres

Acteur majeur de l’économie française, l’industrie touristique a rapporté en 2013 plus de 42,7 milliards d’euros de recettes à notre pays (source Banque de France), soit 7,3 % du PIB et un tiers de ces recettes proviennent des touristes étrangers. Ce secteur représente environ 1 million d’emplois directs et autant d’emplois indirects. L’importance de ce secteur pour l’économie de notre pays n’est donc plus à démontrer : la France reste la 1re destination touristique mondiale. Mais comme dans presque tous les domaines, ce secteur est soumis à la concurrence d’autres pays qui ne manquent pas d’investir massivement pour attirer une clientèle aisée, locale mais aussi internationale. À n’en pas douter, la qualité des équipements hôteliers (hôtellerie classique, hôtellerie de plein air et également hôtellerie urbaine) font partie des premiers critères qui guident les choix de ces clients. La présence ainsi que la qualité des équipements aquatiques sont de plus en plus souvent déterminantes en la matière. Afin de rester compétitive par rapport à d’autres destinations mondiales, l’industrie hôtelière française a l’obligation de s’adapter afin de répondre de manière encore plus efficace à la demande d’une clientèle, composée de profils différents, et disposant d’un pouvoir d’achat souvent important. Cela passe par la création de nouveaux équipements et par la modernisation des installations plus anciennes… C’est une bonne nouvelle pour l’industrie de la piscine.

DÉVELOPPEMENT
Collectivités : l’avis d’un expert

Christel Ageorges intervient régulièrement en qualité d’expert conseil en piscines de collectivités auprès des maîtres d’ouvrage. Nous lui avons demandé quelques conseils afin de permettre aux entreprises de piscines d’être plus performantes lorsqu’elles sont sollicitées pour de tels projets.

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Christel Ageorges : « Il arrive couramment que des professionnels, lors du ou des premiers rendez-vous, arrivent avec en tête un projet précis : leur projet ! C’est à mon avis une erreur. Ces premiers instants avec le maître d’ouvrage doivent être des moments d’écoute et d’échanges pour bien comprendre les besoins et les objectifs du projet pour lequel ils sont sollicités, afin de pouvoir proposer par la suite un dossier dans lequel le client se reconnaîtra. Ce sera aussi pour le professionnel la possibilité de voir ce que les autres n’ont pas vu !

Vient ensuite l’élaboration du devis. Celui-ci se doit d’être détaillé, poste par poste, et précis. J’ai en effet souvent constaté qu’un devis global, par trop général, pouvait faire peur. Un devis détaillé, quant à lui, autorise entre autres plus de souplesse et permet d’identifier facilement certains postes dont la réalisation peut être reportée pour des raisons budgétaires, par exemple d’une ou deux saisons.

Si un expert intervient auprès du maître d’ouvrage, il ne faut pas hésiter à se rapprocher de lui afin d’échanger et d’être sûr de parfaitement comprendre l’ensemble du dossier. Rappelez-vous que dans la grande majorité des cas, c’est lui qui a la confiance du maître d’ouvrage et qu’un dialogue constructif fera de lui un allié précieux.

À défaut d’expert, il convient d’interroger l’ARS (l’agence régionale de santé) car le marché est soumis à son contrôle. Attention, si vous intervenez sur un secteur dépendant de plusieurs agences, il peut y avoir des avis et interprétations différents suivant les agences ! Un autre intervenant clé est bien entendu l’architecte. Avec lui aussi, il convient de dialoguer et de lui soumettre vos recommandations.

Attention, en cas de désaccord avec lui sur tout ou partie du travail que vous êtes alors obligé d’exécuter, il convient d’être procédurier et de lui faire part de ce désaccord par courrier recommandé avec AR. Seuls les écrits restent si un litige intervient ultérieurement.

En véritable homme de l’art et dans tous les cas de figure, vous devez privilégier le travail en équipe de l’ensemble des intervenants : maître d’œuvre, maître d’ouvrage, entreprises. C’est une des clés de la réussite sur ce type de marché. »

Le cas des baignades artificielles (piscines écologiques)

Il existe en France 6 bassins de ce type déclarés. L’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) s’est penchée sur la question et a livré un rapport en 2009. Ce rapport précise :

• que le terme de piscine n’est pas approprié pour ce type de baignade car l’eau n’est ni désinfectée ni désinfectante ;
• que ce type de baignades présente des dangers sanitaires du fait des micro-organismes pathogènes pouvant être apportés par les baigneurs dans une eau non désinfectante ;
• met en avant la présence de toxines de micro-algues et de cyanobactéries dont la présence est amplifiée par l’apport de nutriments (azote et phosphore) ;
• met en avant les intrusions microbiennes via l’eau de remplissage, les ruissellements d’eau souillée et l’introduction d’animaux ;
• met en avant les dangers liés à la présence de végétaux susceptibles d’émettre des substances pouvant affecter les baigneurs (cicuta virosa et solanum ducamara) ou de favoriser la multiplication d’agents pathogènes ;
• que la filtration biologique est très inférieure à celle des piscines, insuffisamment maîtrisée et trop dépendante de facteurs externes.

Le bilan précise que les baignades artificielles présentent un risque sanitaire plus élevé que les baignades en eau libre et les piscines.

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