Entretien avec Sébastien Guillot, Directeur Général pour les activités françaises de CF Group
Comment s’est passée la saison 2022 pour CF Group France ?
Nous avons vécu un excellent démarrage de saison, porté par l’année 2021 et la période Covid. À partir de mai, nous avons, comme toute la profession, connu un fort ralentissement sur la partie construction/équipements, qui constitue l’une de nos trois offres de distribution, avec le sur-mesure et la chimie. Ces deux dernières activités ont compensé ce phénomène en restant plutôt dynamiques, notamment grâce à une très bonne météo qui a favorisé les consommables chimie. En 2022, CF Group France devrait enregistrer un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, soit une progression de l’ordre de 10 %.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles CF Group France a dû faire face ?
La principale difficulté est la gestion du contexte macro-économique, avec notamment la surprenante invasion de l’Ukraine en février. Nous étions dans notre bulle piscine créée par le covid, avec deux années de croissance exceptionnelle (plus de 30% de poussée organique) et soudainement, l’inquiétude des ménages a grandi avec l’inflation, la crise énergétique, la hausse des taux d’intérêts bancaires, etc. Nous avons bien évidemment dû faire face à l’inflation des prix des matières premières, qui a impacté certaines de nos familles de produits, comme la chimie. Nous avons rapidement informé nos clients de ces changements via notre catalogue 2022, dans lequel nous avons fixé les niveaux de prix qui nous semblaient en adéquation avec le contexte, et n’avons effectué que peu de rattrapage en cours de saison. Nos stocks européens nous ont permis d’être réactifs et de nous adapter à l’alternance des coups d’accélérations et de freins, et nous avons pu proposer à nos clients la disponibilité de produits dans un délai le plus court possible.
Quelles sont les évolutions de CF Group France pour 2023 ?
Nous attendons le démarrage de l’année. Comme pour les autres secteurs, il est encore tôt pour se prononcer en raison des facteurs exogènes et de la conjoncture. Nous nous organisons pour réaliser une année 2023 dans la lignée de 2022. Nous pensons néanmoins que la partie chimie restera très dynamique. Nous restons vigilants sur la partie construction et l’infléchissement de son ralentissement.
Selon vous, comment va évoluer le marché l’an prochain ?
Les consommateurs sont plus prudents vis-à-vis de la situation économique, ils patientent, font des économies, épargnent et réduisent leur budget loisirs.
Le marché français a la chance d’être plutôt préservé au regard des autres pays européens qui subissent des inflations à deux chiffres. Je pense que les tendances de fond du marché piscine feront qu’à la fin de l’hiver, les consommateurs seront présents, mais avec, sans doute, des enveloppes budgétaires moins conséquentes en raison de la baisse de leur pouvoir d’achat. Ils feront des choix, notamment sur les équipements optionnels dont ils retarderont l’ajout.
Ces derniers mois, les problématiques énergétiques, de sécheresse, d’interdictions de remplissage ont été des signaux défavorables pour la filière. Dans notre secteur, nous sommes tous concernés et nous devons être vigilants à proposer une piscine moins consommatrice et énergivore. Nous avons participé à la création de la norme EN 17 645 sur l’efficience des piscines, qui prévoit de mettre en place une notation, comme le nutri-score dans l’alimentaire. Notre stand sur le salon Piscine Global Europe a été thématisé autour de cette problématique de piscine qui consomme moins d’énergie, moins d’eau et moins de produits chimiques. Je suis intervenu d’ailleurs sur le sujet lors de la Pool Arena. C’est vraiment le fil conducteur de la stratégie de CF Group pour les années à venir. Nous souhaitons être un vecteur auprès du professionnel, pour l’éclairer et lui apporter des solutions et un cadre pour appréhender cette nouvelle génération de piscines.
Qu’attendez-vous du salon Piscine Global Europe ?
C’est l’occasion avant tout de garder et d’alimenter le lien et la proximité avec nos clients, d’échanger et de leur faire découvrir nos nouveautés. Nous possédons un portefeuille avec toutes les typologies de clients. Nous visons, aujourd’hui, à compléter les plans de charge de nos usines dans les périodes un peu plus creuses avec des grands comptes à forte volumétrie. L’un de nos objectifs a été de discuter avec ces clients français et internationaux à fort potentiel.
