Entretien avec Patrick Negro, Responsable Marketing de Nextpool
Comment s’est passée la saison 2022 pour Nextpool ?
Le secteur a connu une croissance importante ces 3 dernières années, mais il commence à ralentir. Après un bon démarrage, l’année a été marquée par une décrue des ventes et une baisse de fréquentation des magasins.
2022 est pour nous une année de transition et nous l’avons plutôt bien vécue parce que nos équipes et notre flexibilité nous permettent d’amortir les fortes montées de commandes ou leur ralentissement, et d’être présents pour accompagner les clients qui les subissent aussi.
Nous sommes restés concentrés sur la proximité et avons tout mis en œuvre pour assurer à nos clients de la visibilité en termes de délais et de conditions tarifaires, afin qu’ils puissent s’organiser. Outre le maintien de la qualité de service, nous les avons accompagnés en stockant autant que possible pour éviter les répercussions de prix tout au long de la saison.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?
La première est liée aux prix et à la crise de l’énergie. Nous pensions qu’une accalmie se présentait, mais la hausse du prix de l’énergie a remis une pression sur les industriels et impacté à nouveau les matières premières. Nous avons étudié la situation produit par produit, de façon à ne pas pénaliser l’activité et à ne pas donner de repères dissuasifs aux consommateurs.
La seconde difficulté a été de garder nos équipes motivées et préservées après 3 années éprouvantes. Nous les avons soutenues, de manière concrète, afin qu’elles puissent se reposer et tenir la distance en toute sécurité : recrutement et intégration, qualité de vie au travail (exercices physiques, échanges d’idées…) avec des actions menées site par site pour accompagner la pression et les changements. C’est un vrai enjeu et cela demande beaucoup d’énergie, mais nous sommes convaincus que c’est à ce prix que nous pourrons satisfaire nos clients. Nous investissons également beaucoup en formation, en information et en inclusion, tant au niveau de chaque site qu’au niveau du groupe.
Les hausses de 2022 n’ont que peu à voir avec le prix de l’énergie. En revanche, la question se pose pour 2023. Nous essayons donc de répartir les efforts pour les absorber : nous négocions avec nos prestataires et avec les collectivités, nous travaillons sur la productivité. Nous avons intégré de nouvelles machines sur Albigès et Albon pour gagner en efficacité et garder un certain contrôle sur les prix. Nous savons que toute hausse sera pénalisante pour le marché. D’autant plus qu’il y a probablement de nouvelles augmentations à venir sur le prix des matières. Nous restons vigilants et proactifs.
Selon vous, comment va évoluer le marché l’an prochain ?
Nous anticipons une année 2023 très disputée. Les ventes liées aux piscines hors-sol ont baissé significativement et, conséquemment, celles de produits de série. Le changement de contexte géopolitique a accéléré le phénomène. Le constat est le même pour le négoce. Résultat, nous allons voir arriver beaucoup de promotions avec des opérations de déstockage pour sortir les produits.
Nous avons globalement atteint un seuil psychologique. Le coût d’un bassin et de ses équipements nous renvoie à une époque où la piscine était réservée à des gens qui en avaient les moyens.
La qualité de service du fabricant vers le pro et du pro vers le consommateur va être déterminante, à la fois au quotidien pour leur donner des solutions, et dans le temps pour répondre à leurs besoins. La formation nous apparaît donc essentielle. Nous multiplions pour cela les contenus à destination des pros afin qu’ils gagnent en compétences et en autonomie, tout en sachant qu’ils vont également aider les consommateurs à se débrouiller seuls s’ils ne parviennent pas à contacter un professionnel.
Qu’attendez-vous du salon de Lyon ?
La dernière édition remonte à 2018. Autant dire que nous avons été impatients de retrouver nos clients dans les conditions du salon. Nos attentes ont donc d’abord été orientées autour de la convivialité. Nous avons prévu d’ailleurs plusieurs choses dans ce sens. Mais nous avons souhaité aussi pouvoir échanger avec eux pour préparer au mieux les prochaines saisons. Échanger avec nos confrères fut aussi un plaisir, il y a des sujets sur lesquels nous devons faire front commun. Les prix et le développement durable en sont des exemples.