Implantée dans la région toulousaine, la société Corelec conçoit et fabrique depuis 1998 des électrolyseurs au sel.
C’est en 2013 que la PME, jusqu’alors acteur discret sur le marché, accélère son développement : lancement d’une nouvelle marque avec la gamme Akeron, création d’une nouvelle identité visuelle et déménagement dans de nouveaux locaux… Afin de mieux faire connaissance avec Corelec, nous avons rencontré son dirigeant, Loïc Le Ravallec.
L’Activité Piscine : Quelques mots sur les origines de l’entreprise…
Loïc Le Ravallec. Notre premier électrolyseur a été conçu, presque par accident, en 1998. La société Studelec, un bureau d’études industriel spécialisé dans l’aéronautique implanté à Toulouse, est sollicitée pour concevoir un électrolyseur au sel. Les ingénieurs réalisent une étude sur ce sujet et fabriquent une première petite série. Cet électrolyseur fonctionne parfaitement, si bien que l’entreprise est régulièrement sollicitée pour en fabriquer de nouveaux. Cette activité monte en puissance tout naturellement. En 2004, la décision est prise de créer Corelec, une société dédiée à la conception et à la fabrication d’électrolyseurs, sachant que l’aéronautique restait, et de très loin, l’activité principale de l’entreprise.
Comment Corelec a-t-elle pris son indépendance ?
L’activité a “ronronné‿ jusqu’en 2009. À l’époque, Corelec fabriquait des produits sous sa marque, Aqualyse, mais la grande majorité de sa production était cachée car vendue en marque blanche sous les noms de différents distributeurs. Corelec disposait alors d’un parc important d’appareils installés, ayant fait leurs preuves, mais était de ce fait très peu connue sur le marché. Pour ma part, c’est en 2009 que je fais connaissance avec l’entreprise. Ingénieur de formation, ayant fait une première partie de carrière dans des groupes de télécommunication, j’ai envie de relever le défi de l’entreprenariat. Je cherche alors une PME intervenant en B-to-B à racheter. Corelec, c’était en 2009 une équipe de 5 personnes qui fabriquait environ 1 000 appareils. Convaincu par le potentiel de développement de l’entreprise et par la qualité de sa production, je la rachète.
Quelles ont été vos premières actions ?
Une reprise d’entreprise est toujours un événement risqué. C’est pour cela que j’ai tout d’abord souhaité sécuriser le développement de Corelec en capitalisant sur ses points forts, c’est-à-dire des produits de qualité et un service clients performant et reconnu. J’ai ensuite développé l’organisation commerciale. Notre production a rapidement doublé, pour atteindre 2 000 unités par an. C’est en 2013 que nous accélérons notre développement et que nous entamons un vaste chantier de transformation afin de faire de l’entreprise un acteur européen reconnu en matière de régulation et de traitement des eaux de piscine.
Concrètement, par quoi cela s’est-il traduit ?
Dans un premier temps, de 2013 à mars 2014, nous avons travaillé avec le soutien de la Région Midi-Pyrénées et de Bpifrance afin de franchir un cap en termes d’industrialisation. Cela s’est traduit par la conception et la mise sur le marché d’une gamme d’électrolyseurs nouvelle génération sous la marque Akeron. Afin d’améliorer encore la
fiabilité des produits de cette gamme, nous sommes allés chercher des technologies issues d’autres domaines industriels, automobile, aéronautique, photovoltaïque, pour les adapter à la piscine. C’est par exemple de l’industrie automobile qu’est issue la technologie de l’électrode surmoulée qui équipe nos appareils et qui élimine les problèmes de corrosion des cellules, prolongeant ainsi leur durée de vie. Notre démarche est facilitée, il faut le reconnaître, par le fait qu’à Toulouse nous bénéficions d’un bassin industriel riche en entreprises à la pointe de l’innovation. Cette recherche de technologies nouvelles est pour nous très importante car nous sommes convaincus qu’une bonne technologie permet la maîtrise des coûts de fabrication.
Rapidement, en octobre 2014, nous avons créé une nouvelle identité visuelle pour Corelec, avec l’objectif d’accompagner notre développement, et fin 2014 nous avons intégré les nouveaux locaux que nous venions de faire construire. Il s’agit d’un bâtiment parfaitement adapté à notre activité et aux moyens en R & D importants que nous souhaitons mettre en œuvre. Au mois de février 2015, notre catalogue s’est enrichi avec la gamme des appareils Akeron Duos, des électrolyseurs avec régulation offrant la possibilité de recevoir des sondes multiples, pH, température, salinité et pilotables via smartphone/tablette. Début 2015, nous nous sommes également lancés dans la fabrication de coffrets électriques suite à la reprise de l’activité de la société Serelec System. Ces coffrets sont commercialisés sous la marque Klaar, que nous proposons à nos clients distributeurs grossistes, et intègrent de nombreuses fonctions et beaucoup d’équipements : prise 220 V, départs asservis, sonde eau hors gel, télécommande éclairage led, etc.
Votre organisation aujourd’hui ?
Corelec, c’est aujourd’hui 11 collaborateurs qui conçoivent et assemblent environ 3 500 appareils par an, dont plus de la moitié est vendue en marque blanche. Nous avons réalisé au cours du dernier exercice un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros. Nos produits sont made in France à plus de 90 %, et leurs composants sont dans leur grande majorité fabriqués eux-mêmes en France et souvent localement en Midi-Pyrénées où beaucoup des expertises dont nous avons besoins sont disponibles : design, réalisation des moules, injection plastique, cartes électroniques, programmes informatiques et surmoulage de nos électrodes. Cela donne à Corelec une totale maîtrise de la qualité de sa production ainsi que, point important, la souplesse nécessaire à la bonne gestion de ses approvisionnements. Cela nous permet d’être réactifs et de livrer nos clients sous 24 heures pour du matériel neuf. En effet, une commande qui nous parvient avant midi est remise au transporteur à 16 h. Côté SAV cette réactivité, permise aussi par le fait que nous ne gérons qu’un nombre restreint de références, est aussi une de nos forces puisque nous traitons les interventions en moins de 72 heures même au plus fort de la saison. Notre structure est également adaptée pour fournir sous les marques des clients de petites séries de produits, à partir de 100 unités sur 2 ans.
Votre regard sur la saison qui se termine ?
Notre année fiscale se termine au mois de mars et nous pouvons raisonnablement penser que nous allons connaître une progression significative de notre chiffre d’affaires qui va passer de 1,3 à 1,7 million d’euros et ce dans un marché de la construction encore à la peine. Nous devons cette performance à la fidélité de nos clients, qui dans leur grande majorité nous suivent depuis le début, et par le fait que de nouveaux clients nous rejoignent, curieux de tester la réputation de nos matériels ainsi que celle de notre service. Pour nous, une relation commerciale s’inscrit sur le long terme et nous mettons tout en œuvre pour cela. C’est le credo sur lequel repose notre organisation et qui nous permettra d’atteindre nos nécessaires et ambitieux objectifs de croissance pour les années à venir !