La crise sanitaire du Covid-19 est venue impacter notre vie quotidienne : confinement, déplacements limités, gestes barrières, port du masque… Certains de vos clients vous ont peut-être déjà interpellé pour en savoir plus sur l’utilisation de leur piscine familiale et les risques potentiels liés au virus. Loin des « fake news » des réseaux sociaux et des pseudo-spécialistes, voici des éléments de réponse.
La délégation départementale des Alpes-de-Haute-Provence de l’agence régionale de santé PACA a publié les consignes sanitaires à mettre en œuvre avant et pendant la réouverture des bassins à usage thérapeutique. Outre les consignes relatives aux installations techniques propres au traitement de l’eau, aux vérifications du fonctionnement des bassins, à leur vidange, leur nettoyage et leur désinfection, et à la surveillance de l’eau et de ses différents paramètres, un avis publié le 24 avril dernier par le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) comprenait des recommandations spé-cifiques aux mesures de protection des populations, destinées aux ERP (établissements recevant du public). Ces recommandations, que voici, apportent des réponses aux questions que peuvent se poser vos clients lors de l’utilisation de leur piscine.
Recommandations spécifiques aux mesures de protection des populations
Les recommandations ci-dessous sont extraites de l’avis du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) en date du
24 avril 2020 (publié le 26 avril 2020). Les ERP spécifiques, comme les piscines collectives, nécessiteraient lors d’une éventuelle réouverture, les mesures ci-dessous :
- de procéder aux opérations adaptées d’entretien et de purge du réseau d’eau froide afin d’évacuer le volume qui a stagné dans les canalisations intérieures pendant la durée de la fermeture ;
- de mettre en œuvre les mesures prévues dans l’arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance des légionelles dans les installations de production, de stockage et de distribution d’eau chaude sanitaire, lorsqu’un ERP a fermé ses portes pendant plusieurs semaines.
Le danger ne vient pas de l’eau de la piscine mais de l’environnement de la piscine.
Persistance des virus dans l’eau de piscine et les milieux humides
Aucune étude concernant la survie du SARS-CoV-2 dans l’eau de piscine n’est disponible à l’heure actuelle. L’eau des piscines ne semble pas être un lieu propice pour la survie et le développement des virus. Les virus qui possèdent une enveloppe – virus grippaux ou virus de la famille des coronavirus – sont trop fragiles et survivent trop peu longtemps dans le milieu extérieur pour se transmettre dans les piscines. Les virus ne peuvent pas se répliquer en dehors des tissus de leur hôte et ne peuvent pas se multiplier dans l’environnement. Par conséquent, la présence de virus dans une piscine est le résultat d’une contamination directe par les baigneurs, qui peuvent excréter des virus par des rejets fécaux non intentionnels ou par la libération de fluides corporels tels que la salive, le mucus ou les vomissures.
Entretien et maîtrise de la prolifération des virus dans les piscines
Des normes strictes sont imposées pour traiter les eaux de piscine de façon à inactiver les micro-organismes dont les virus. L’eau des piscines collectives doit être filtrée, désinfectée et désinfectante, et répondre aux normes physiques, chimiques et microbiologiques du Code de la santé publique. Ces traitements doivent être capables d’éliminer les micro-organismes sans irriter la peau, les yeux et les muqueuses. Le chlore, utilisé sous forme gazeuse dans les piscines collectives, est le produit le plus employé car il cumule efficacité, facilité d’utilisation et innocuité.
Ces mesures de désinfection doivent s’accompagner des règles d’hygiène strictes et comportementales des baigneurs et d’une limitation de la capacité d’accueil des établissements.
Agence régionale de santé
Délégation départementale des Alpes-de-Haute-Provence – CS 30229
04013 Digne-les-Bains Cedex
Standard : 04 13 55 88 20
www.ars.paca.sante.fr
Capacité d’accueil des piscines
C’est le nombre maximal de personnes (baigneurs et non-baigneurs) pouvant se trouver simultanément dans l’établissement. Réglementairement, pour les piscines couvertes, cette capacité ne peut pas dépasser 1 baigneur par mètre carré (m2) de plan d’eau. Il paraît toutefois plus sûr de compter 2 baigneurs pour 3 m2, voire 1 pour 2 m2. Réglementairement, pour les piscines en plein air, cette capacité ne peut pas dépasser 3 baigneurs pour 2 m2 de plan d’eau.
Recommandations du HCSP
- S’assurer du respect du Code de la santé publique destiné à contrôler les dangers microbiologiques dans les piscines traitées avec un désinfectant adapté.
- Faire respecter, en cette période initiale de déconfinement, une distanciation physique minimale et les règles comportementales des baigneurs (bonnets, douches, pédiluves, absence de troubles digestifs) dans les bassins et les espaces d’une piscine collective.
- Interdire l’accès aux piscines aux personnes présentant des signes respiratoires ou digestifs (panneaux informatifs dans l’entrée). »
Comment répondre à vos clients ?
QUESTIONS • RÉPONSES
Le virus survit-il dans l’eau de mon bassin ?
Aucune étude concernant la survie du Covid-19 dans l’eau de piscine n’est disponible pour le moment. Cependant l’eau des piscines ne semble pas être un lieu propice pour la survie et le développement des virus. Les virus qui possèdent une enveloppe, virus grippaux ou virus de la famille des coronavirus, sont trop fragiles et survivent trop peu de temps dans le milieu extérieur pour se transmettre dans les piscines.
L’eau de ma piscine est-elle dangereuse ?
Il convient de respecter les consignes d’entretien de la piscine. Ainsi l’eau doit être suffisamment filtrée et être désinfectée et désinfectante. Pour cela il faut surveiller le temps de filtration ainsi que les différents paramètres de l’eau : pH, taux de désinfectant… Les traitements doivent être capables d’éliminer les micro-organismes. Attention toutefois aux baigneurs. À la piscine comme à la ville, il convient de respecter les distances. Un baigneur porteur d’un virus qui éternue à proximité directe d’un autre pourra être la source d’une contamination. La distanciation est donc également de rigueur.
Attention aux comportements des baigneurs
Enfin, plus que jamais en cette période d’incertitude, il convient d’inviter les baigneurs hors de l’eau, tout particulièrement s’ils sont extérieurs au cercle familial, à respecter les gestes barrières : douche, lavage des mains à l’eau et au savon immédiatement après avoir toussé ou éternué dans ses mains.
En résumé
En piscine familiale comme en piscine de collectivité, ce n’est pas de l’eau que provient le danger mais de l’environnement de la piscine. Les règles de bon sens doivent s’appliquer au bord de la piscine comme dans la vie quotidienne.
- Inviter les baigneurs à respecter les gestes barrières.
- Surveiller les différents paramètres de son eau afin que celle-ci soit désinfectée et désinfectante.
- Interdire l’accès de son bassin aux personnes présentant des symptômes.
Bien entendu, les règles générales de sécurité continuent à s’appliquer en période de Covid. La piscine familiale doit être équipée de l’un des 4 dispositifs prévus par la loi et conformes aux normes :
- les barrières (norme NF P 90306), souples ou rigides ;
- les alarmes (norme NF P 90307-1) doivent être conformes au décret 2009-873 du 16 juillet 2009 s’il s’agit d’alarmes par immersion ;
- les couvertures de sécurité (norme NF P 90308) : couvertures automatiques, fonds mobiles, couvertures à barres ;
- les abris de piscine (norme NF P 90309), hauts ou bas, télescopiques, relevables…
La mise en place d’un dispositif de sécurité ne se substitue pas aux règles de bon sens telles que la surveillance active d’un adulte lorsqu’un ou plusieurs enfants se baignent ou sont à proximité de la piscine.
Texte : Michel Dupenloup & Christel Ageorges