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Créer un espace piscine naturel

par cdalgobbo

Comment aménager un terrain occupé par une grosse butte pour implanter une piscine de plain-pied et évacuer les terres, tout en satisfaisant les attentes du client ? C’est le défi que Stanislas Tymowski d’Agretec Piscines, du réseau Carré Bleu, a relevé avec ses collaborateurs et ses partenaires.

 

Plus qu’une piscine

Ce projet s’inscrit dans la rénovation d’une maison, fraîchement acquise. Les propriétaires souhaitaient effectuer des travaux afin de la moderniser et de lui ajouter une extension.

Pour la piscine, ils avaient mûri leur réflexion et formulé un souhait très clair : « ils voulaient une piscine qui fasse plus bassin que piscine », se rappelle Stanislas Tymowski. Avec une butte de terre pour point de départ, ce projet a nécessité beaucoup d’imagination, un travail collaboratif basé sur la confiance et une importante organisation en amont.

Un travail d’équipe

« À Bordeaux, je travaille depuis très longtemps avec des cabinets d’architectes. Avec Ariane Romanet, l’architecte en charge de ce projet, nous avions déjà réalisé une petite dizaine de bassins. Au fil du temps, nous avons établi une réelle relation de confiance. » Cette collaboration a constitué le socle de ce projet piscine. Ce duo de professionnels est rapidement devenu un trio lorsque la partie paysagée a été évoquée. Le travail d’aménagement du jardin a été confié à Vermont paysages avec qui Agretec avait également l’habitude de beaucoup travailler. Ensemble, ils ont formé une équipe pluridisciplinaire dont le travail a été d’accompagner le client dans la compréhension du projet.

Ils leur ont, conjointement, explicité les contraintes et les défis techniques et esthétiques du projet, ainsi que les solutions envisagées. Comment, en partant d’une imposante butte de terre, était-il possible de construire une piscine de plain-pied ? La complexité a été d’aider les clients à se projeter afin qu’ils puissent imaginer et visualiser le résultat final en faisant abstraction du relief du terrain d’origine.

Plusieurs projets en un

La création de l’extension de la maison a conditionné la réalisation de la piscine et de ses abords.

« L’accès au chantier piscine était encore possible tant que l’extension de la maison comprenant un garage et un étage supplémentaire n’était pas encore réalisée. Ce qui impliquait des dates d’intervention assez serrées dans le temps. L’idée était de ne pas bloquer la phase de travaux de l’extension et de rentrer tout ce que nous pouvions avant que les travaux ne permettent plus le passage d’engins ».

Tout a commencé par une immense butte de terre. Grâce au travail de décaissement, 300 m3 de terre ont été sortis pour parvenir à créer une plateforme piscine accessible de plain-pied de la maison. Des travaux de terrassement et de renforcement ont dû être menés au niveau du mur mitoyen. « Les clients voulaient essayer de conserver le maximum de jardin ; donc plutôt que de centrer la piscine, l’idée était de la coller au maximum contre ce mur », ce que Stanislas Tymowski a considéré comme une des difficultés du chantier. En effet, plus on se rapproche d’un mur mitoyen, plus on prend le risque de le fragiliser et de le « dessoucher ». L’opération a nécessité d’être précautionneux : « Nous sommes descendus sous les fondations du mur. Il nous a fallu d’abord créer un renfort avec un second mur pour retenir les terres ». Cette implantation particulière a été rendue possible grâce à une modification récente du Code de l’urbanisme dans la région : « Auparavant, avec la distance d’implantation, il fallait se situer soit à 3 mètres soit à 4 mètres, ou faire du bord-à-bord. La loi concernant l’urbanisme a changé à Bordeaux, il n’y a plus de problématique d’éloignement quant aux voisins. Nous étions d’autant plus tranquilles car la piscine a un lien direct avec le mur ».

Cette étape du terrassement s’est terminée par le creusement de la zone réservée à la piscine. Ensuite, il a fallu réaliser la maçonnerie de la piscine  « dans un temps un peu rapide parce qu’il ne fallait pas bloquer le reste des travaux de construction de la maison. Le fond du bassin a été coulé avec une toupie équipée d’une pompe à béton depuis la rue, située à 25 m du chantier, et ensuite tous les matériaux ont été rentrés avec un engin ».

Tout préparer pour plus d’efficacité

Afin d’obtenir le rendu naturel souhaité par les clients, il a fallu définir une cohérence en utilisant la même couleur pour tous les éléments. Les pièces à sceller (skimmer, refoulement, bonde de fond, projecteur) sont de la même couleur que la membrane pour conserver cette cohérence. « J’insiste beaucoup auprès de mes clients pour qu’ils décident, avant de commencer la maçonnerie, la couleur du revêtement souhaitée. Cela nous permet de commander en amont toutes nos pièces à sceller de la couleur choisie. Dès la réalisation de la maçonnerie, elles sont ainsi insérées avant la pose du revêtement », souligne Stanislas Tymowski.

La volonté première des clients était que ce quasi-couloir de nage donne l’impression qu’il était là depuis longtemps, et non qu’il venait d’être « créé de toutes pièces ». L’uniformité des terrasses en ipé renforce cet esprit de bassin naturel. Un menuisier est intervenu pour créer les terrasses qui équipent tout le pourtour du bassin en le délimitant et relient la cuisine à la piscine. Le local technique a été placé en fond de terrasse. La pompe à chaleur se dissimule à l’arrière sur une terrasse surplombante pour des raisons esthétiques et pratiques évidentes.

Les clients souhaitaient profiter d’un grand espace végétalisé. Cette partie complantée a nécessité plusieurs phases et s’est déroulée pendant celle de construction du bassin. Tout d’abord, « un apport de terre végétale assez important a été acheminé car la terre sortie lors du terrassement, assez argileuse, n’était pas exploitable pour le jardin ». Une fois la piscine montée, le paysagiste est intervenu pour étager la butte restante et retenir la terre au moyen de traverses en bois.

Évacuation maîtrisée

En raison du relief et de la proximité de la partie paysagée, la gestion des eaux de pluie a constitué l’une des autres problématiques du projet. La solution : les terrasses périphériques en ipé. « Elles sont posées sur des lambourdes qui sont elles-mêmes posées sur des plots de béton. Toutes les terrasses récupèrent l’eau qui passe entre les lames et s’infiltre dans les terres. Il n’y a pas de dalle béton sous les terrasses. Pour l’évacuation des lavages des filtres, nous nous sommes raccordés au réseau public d’eaux usées », détaille Stanislas Tymowski.

La plus belle reconnaissance

Lorsque Stanislas Tymowski se remémore ce projet si particulier, il tient à souligner l’importance du retour des propriétaires : « Ma plus grande satisfaction est que le jour où les clients ont réceptionné la piscine avec moi, ils étaient absolument ravis et enchantés du résultat ». Satisfait, ce propriétaire qui exerçait dans l’immobilier, l’a depuis contacté à plusieurs reprises pour des projets piscine.

Fiche technique du projet

Dimensions : 12 m × 4 m

Profondeur petit bain : 1,20 m

Profondeur grand bain : 1,60 m

Volume : 60 m3/superficie : 48 m2

Structure : béton/agglos maçonnerie

Revêtement : membrane armée gris anthracite

Filtration : filtre à sable Carré Bleu, pompe de filtration Carré Bleu

Traitement de l’eau : électrolyse de sel avec régulation automatique pH

Équipements : pompe à chaleur Carré Bleu, volet immergé Rollinside DEL, remplissage automatique

Abords : plage/terrasse en ipé

Réalisation : Agrétec Piscines (33) – réseau Carré Bleu
Architecte : Ariane Romatet
Paysagiste : Vermont Jardins (33)

Textes : Carine Dal Gobbo – Photos : Fred Blanpain

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