Colorimétrie et ampérométrie sont synonymes d’exactitude dans le domaine de la régulation car elles mesurent spécifiquement la quantité de chlore. Si cette précision permet de bénéficier d’une qualité d’eau irréprochable, elle nécessite une surveillance régulière.
Texte : Benoît Viallon
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À condition qu’il ne soit pas subi, ce suivi des équipements n’est pas un frein pour les pisciniers car il a toute sa place dans une prestation d’entretien.
Un système de régulation du chlore repose sur la quantification spécifique d’un élément en particulier : le chlore libre, constitué d’acides hypochloreux et d’ions hypochlorites. À partir d’une analyse spécifique, le dispositif en détermine précisément la présence. Il est ainsi possible d’établir un dosage, généralement exprimé en ppm (partie par million). La valeur obtenue est confrontée à des points de consigne : selon qu’il y a convergence ou divergence des résultats, des actions correctives sont menées pour ramener les quantités dans les seuils tolérés.
Une mesure sélective
La mesure de la quantité de chlore peut s’effectuer par l’intermédiaire de deux techniques : la colorimétrie ou l’ampérométrie. Dans le premier cas, un photomètre contrôle l’eau après injection d’un réactif, le DPD1 (Diéthyl-Paraphénylène-Diamine). En fonction de la quantité de chlore présente, la coloration de l’eau varie. C’est cette variable couleur qu’une cellule photométrique analyse à intervalles réguliers pour déterminer le taux de chlore libre. Lorsqu’il s’agit d’une installation ampérométrique, une sonde spécifiquement conçue pour détecter le chlore libre contrôle l’eau en permanence.
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Fonctionnement de la régulation
Pour la colorimétrie comme pour l’ampérométrie, l’installation respecte une même logique. La mesure du chlore s’effectue dans une chambre d’analyse dédiée. Dans la plupart des cas, elle est située après une succession d’autres chambres d’analyse. En amont de la mesure du chlore, ces contrôles permettent de prendre en compte des facteurs qui peuvent avoir une incidence sur les calculs (pH, température) tout en garantissant un fonctionnement optimal de la régulation (débit, taux de sel).
Une fois la quantité de chlore déterminée, la régulation s’opère par rapport à des points de consigne établis : une pompe doseuse injecte plus ou moins de chlore liquide et le cycle de production de l’électrolyse est modulé. La précision dont le système bénéficie grâce aux mesures spécifiques de l’élément chlore lui permet de mettre rapidement en place des actions correctives opportunes. Le risque de dérive est donc considérablement limité : le processus de désinfection s’adapte en permanence aux besoins réels du bassin. La qualité de l’eau reste optimale, même en cas de variations brutales comme par exemple une fréquentation subitement accrue.
Le redox : une régulation qui n’en est pas une
À la différence de l’ampérométrie ou de la colorimétrie qui sont bien plus onéreuses, un dispositif redox ne constitue pas à proprement parler un système de régulation : il s’agit d’un contrôle du taux de chlore, solution permettant d’en maintenir la quantité entre certaines valeurs. Cette nuance explique le différentiel de prix entre les deux solutions.
Le redox est une grandeur physico-chimique permettant d’appréhender, à partir des échanges ioniques, le pouvoir oxydant de l’eau. Cette valeur est exprimée en millivolts : en deçà de 650 mV, l’eau n’est pas suffisamment désinfectante. Au-delà de 750 mV, elle devient agressive pour les équipements du bassin, en particulier le revêtement. Cette mesure prenant en compte tous les corps oxydants présents dans l’eau, le redox donne une image globale de la qualité désinfectante de l’eau mais ne quantifie pas spécifiquement la présence de chlore. Le redox permet donc uniquement d’extrapoler le taux de chlore à partir d’algorithmes, une estimation qui est tributaire de différents facteurs : le taux de stabilisant, l’alcalinité de l’eau, le niveau du pH mais aussi la température.
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Installation prémontée pour une régulation ampérométrique Indig’O (Syclope Électronique).
Un dispositif pour les plus exigeants
De plus en plus souvent prémontés, les systèmes de régulation se raccordent facilement sur un circuit hydraulique, qu’il soit neuf ou existant. Il est évident que l’installateur se doit de bénéficier de solides bases en matière de traitement de l’eau, mais ce n’est pas tant la mise en place du dispositif de régulation que son suivi qui constitue un véritable enjeu. Si la précision des équipements peut justifier un prix élevé, celui-ci implique invariablement une obligation de résultat aux yeux de l’utilisateur. Quant à la technicité des composants, elle nécessite un entretien régulier pour que le fonctionnement du système reste optimal.
Un étalonnage à la remise en route et a minima en milieu de saison est par exemple nécessaire pour se prémunir de toute dérive des résultats. Réactifs pour la colorimétrie et gel électrostatique pour l’ampérométrie sont tout simplement indispensables : le bon fonctionnement du dispositif de régulation passe par leur présence qui doit donc être régulièrement contrôlée. Il en est de même de l’état des sondes d’analyse qui détermine la précision de leurs mesures.
Cruciale, cette surveillance d’un système de régulation du chlore peut effrayer certains pisciniers. Pourtant, plus qu’une contrainte, elle peut être considérée comme partie intégrante d’un contrat d’entretien. Ce type de prestation offre la possibilité au professionnel de générer un chiffre d’affaires régulier et d’accompagner durablement ses clients.
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Et pourquoi pas chez les particuliers ?
Les régulations colorimétriques et ampérométriques sont largement présentes dans les installations collectives car elles permettent de satisfaire aux exigences normatives en matière sanitaire. Chez les particuliers en revanche, ces procédés peinent à décoller. Il est évident que le coût de l’installation peut être dissuasif, mais le piscinier aurait tort de ne pas proposer ces solutions à des clients exigeants. Garantissant une qualité d’eau irréprochable, de telles solutions peuvent trouver un écho chez des utilisateurs ayant déjà franchi le pas de l’automatisation du traitement ou désireux de bénéficier d’un parfait confort de baignade. Il faut donc y voir un produit valorisant l’expertise professionnelle du piscinier, un vecteur de fidélisation.
Ont été contactés pour rédiger cet article : Yves Lesouef (Régul’ Électronique) et Didier Roussel (CFA Port de Bouc).