Une rénovation « haut perchée »

Lorsqu’un client veut déplacer sa piscine pour profiter d’un panorama d’exception sur le Vercors et mieux aménager ses accès et l’espace autour, le projet est d’envergure. Mais lorsqu’il s’agit de la suspendre sur un terrain fortement accidenté, le projet prend une toute autre dimension. Un défi que n’a pas hésité à relever l’agence montélienne de Diffazur Piscines.
Entretien avec Emmanuel Pèlerin.

Le projet

Une rénovation totale…

Le projet s’inscrit dans un projet de rénovation totale de la maison et de la piscine sur un terrain accidenté. La volonté du client était de « réorienter toute la vie de la maison et de la piscine sur le devant pour profiter du soleil et avoir la vue sur le Vercors. » explique Emmanuel Pèlerin. Autrefois placée sur le côté plat de la maison, la piscine était enclavée et n’offrait pas la vue qu’elle a aujourd’hui.

… avec une contrainte majeure : le relief

Tout a donc été repensé avec un architecte. Comme la difficulté était la déclivité du terrain, la piscine a été construite en suspension. Pour occuper la place vide en dessous tout autant que celle entre le bassin et la maison, différents espaces ont été aménagés. C’est ainsi qu’un garage fermé a été bâti sous l’espace piscine, ainsi que le local technique et un grand couloir qui conduit de l’autre côté du bassin, sous la plage.

Une immense terrasse, sur deux niveaux, comble l’espace entre la piscine et la maison supportée par une lourde structure métallique. Les escaliers qui relient les deux terrasses permettent d’amener de la lumière jusqu’aux espaces de vie, des bureaux et des chambres, sous la maison. « L’ensemble s’inscrit dans un projet extérieur design mais fonctionnel. »

La consultation

C’est la renommée de Diffazur qui a poussé le client à contacter l’entreprise. « Dès le début, le courant est bien passé avec le responsable de projet. Nous avions bien compris la complexité de son projet et avions la capacité d’y répondre tant en termes de technique que de garanties. C’était essentiel, surtout pour un projet perché comme celui-là. » constate Emmanuel Pèlerin.

L’entreprise n’est pas seule sur le chantier. Elle doit travailler avec plusieurs entreprises dont une de maçonnerie, qui s’est occupée de la démolition, du terrassement et du sous-œuvre, d’une seconde spécialisée dans les charpentes métalliques et chargée d’installer toute la structure sous la terrasse et d’une troisième pour les aménagements extérieurs en bois (+120m² de terrasse en ipé et marches d’escalier avec des dimensions de lames de bois atypiques).

Le chantier

Un projet assez long…

« Entre le design au départ et les contacts avec l’architecte, il s’est passé plus d’un an. » calcule Emmanuel Pelerin. Il a d’abord fallu que l’entreprise se mette en phase avec l’architecte. « Un architecte à une idée classique de la piscine et nous, nous faisons des piscines sur-mesure. Nous lui avons donc donné des directives pour que nous puissions construire la piscine, que le maçon réalise le sous-œuvre et que nous restions dans le budget. L’important pour nous est que le client mette son argent dans ce qui se voit plutôt que dans ce qui ne se voit pas tout en faisant un travail qui permette de garantir l’ouvrage. »

… avec beaucoup de contraintes techniques

La 1^ère phase du chantier a concerné le terrassement et le sous-œuvre. Cette étape a duré tout l’hiver. Pour pouvoir « fonder la piscine et l’ancrer sur un terrain solide », selon les directives de Diffazur, le maçon a élevé huit murs de refend qui descendent à plus de 4 mètres de profondeur. Il s’est aussi occupé de toutes les maçonneries autour de la piscine (murs, dalles, escaliers…).

La seconde phase, une fois remblayé le sous-bassement, a consisté à « placer la piscine sur les murs de refend au niveau de la hauteur de la cuisine ». Pour ce projet une étude béton très spécifique a été nécessaire et le ferraillage de la structure du bassin adapté en conséquence.

Pour habiller le bac tampon sous le débordement, un double mur de soutien de 4 mètres de hauteur a été érigé.

A l’intérieur du bassin, l’entreprise a construit une plage immergée, tout à la fois principal accès à la piscine et espace de détente pour les enfants et les adultes. « Un espace utile et multifonctionnel que nous mettons systématiquement en avant plutôt qu’une échelle ou un escalier. » précise Emmanuel Pèlerin.

Le local technique pour sa part a été installé à côté du bassin, sous l’espace repas avec sa table-plongeoir, et occupe toute la largeur de la plage (près de 8 mètres de large). L’accès s’y fait par le sous-sol.

Démarrée fin mars, en même temps que les extérieurs, la piscine a été achevée début juillet.

… et quelques spécificités esthétiques.

La large bande claire en forme de vague le long du bassin, appelée « l’os », est une demande particulière du client. Un choix esthétique.
L’espace repas, avec sa table-plongeoir et sa banquette en béton, au-dessus du local technique, est aussi une idée du client et de l’architecte.
En bout de plage enfin, deux simples cercles blancs marquent l’emplacement de douches invisibles : « l’eau part du sol et vous retombe dessus, déclenchée par le poids de la personne. » détaille Emmanuel Pèlerin.

Le bilan

Et de conclure : « Nous n’avons pas eu de surprises pendant le chantier parce qu’il y avait eu une étude d’avant-projet relativement longue, qui avait permis de penser à tout : étude de toutes les contraintes, dimensionnement du sous-œuvre… Les clients savaient très bien ce qu’ils voulaient.

Et comme l’architecte suivait bien la réalisation, en bonne intelligence, dans l’intérêt des entreprises et du client, chaque petit problème était réglé au fur et à mesure. Tout s’est passé de manière positive. »

Résultat, « la piscine n’a pas bougé après 10 ans et nous sommes toujours en contact avec le client qui continue toujours de nous envoyer des clients… depuis 2010 ! »

Texte : Sébastien Carensac – Photos : Fabien Delairon