Entretien avec Christine Mokadem, co-gérante de Rhonalp Piscines
Comment s’est passée la saison 2022 pour Rhonalp Piscines ?
Nous vivons une bonne saison 2022. À date, nous avons réalisé près de 2 millions de CA, un chiffre pratiquement équivalent à celui de l’année dernière. Nous sommes une entreprise spécialisée, à parts égales, dans la construction et la rénovation de piscines haut de gamme. Nous vendons également des spas, un marché sur lequel nous avons noté un ralentissement. Nous avons constaté une baisse des ventes et, en général, de l’engouement des consommateurs après deux années euphoriques. Cette diminution est de l’ordre de 20% pour notre entreprise.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles Rhonalp Piscines a dû faire face ?
Le seul bémol de cette année, c’est définitivement la hausse des prix qui a impacté nos chantiers signés en 2021. Nous ne pouvions pas la répercuter sur nos clients, nous l’avons donc absorbée et diminué notre marge. Côté approvisionnements, nous disposions de place et nous avons, fort heureusement, anticipé en stockant, notamment du PVC armé qui était en pénurie en 2021. Bien que nous n’ayons pas été trop impactés, il nous a fallu tout de même jongler entre plusieurs fournisseurs pour trouver certaines marchandises disponibles, comme le chlore choc ou le pH moins liquide. Nous n’arrivions plus à nous faire livrer pendant la période de juin à août. Tout le monde en cherchait désespérément et nous sollicitait pour nous en acheter de grosses quantités.
Quelles sont les évolutions de Rhonalp Piscines pour 2023 ?
Rhonalp Piscine est une entreprise familiale, fondée par mes parents en 1982, que mon frère aîné, mon mari et moi avons rachetée en 2016. Aujourd’hui nous sommes 12, et grâce à notre bonne réputation, véhiculée par nos clients qui nous recommandent, nous avons fait évoluer la société pour atteindre un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros par an. Notre planning pour 2023 se remplit. Nous sommes plutôt sereins en raison de la typologie de notre clientèle qui, non sans être inquiète, n’est pas la plus impactée par le contexte actuel. Nous notons que l’activité rénovation tend à prendre de l’ampleur, en raison du nombre important de bassins vieillissants ou mal conçus que compte le parc de piscines actuel. Nous avons aujourd’hui pour projet de construire un nouvel entrepôt afin d’augmenter notre capacité de stockage pour ne plus être dépendants des livraisons. Actuellement, près de notre magasin, nous disposons d’un dépôt de 300 m2, mais nous commençons à être à l’étroit. Ce nouveau bâtiment sera divisé en deux parties : une première de 700-800 m2 qui nous est réservée et une seconde que nous souhaitons louer afin d’amortir le coût de l’opération. En triplant notre surface de stockage, nous pourrons améliorer la préparation de nos chantiers en amont avec la possibilité de découper le PVC armé au sec à l’intérieur du dépôt et de sécuriser les équipements (ex : volets) et les palettes de matières premières (sel, sable, gravier, etc.) que nous entreposons. Depuis quelques années déjà, nous recherchons un poseur de PVC armé. Ce poste est central pour nous, car nous réalisons entre 80 et 100 bassins en PVC armé, constructions et rénovations confondues. Depuis 2 ans, un technicien nous a rejoint et fait preuve de polyvalence, en assurant la pose de PVC armé et la partie technique (filtration, volet, etc.). Nous voudrions compléter cette équipe de pose qui est supervisée par mon frère et mon mari. Enfin, nous sommes préoccupés par les différents enjeux auxquels la piscine fait face et aux arrêtés d’interdiction de remplissage. Nous réfléchissons aux comportements et aux solutions pour nous prémunir des problématiques à venir, comme l’obligation possible de l’installation de cuves de récupération d’eaux de pluie pour effectuer des appoints. La question du recyclage nous interroge aussi, avec les nouvelles règles à mettre en place pour organiser notre entreprise.
Propos recueillis par Carine Dal Gobbo
