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Corentin graille « L’apprentissage est un tremplin »

par laurence

Jeune diplômé, Corentin Graille a trouvé sa voie grâce à l’apprentissage. Avec l’obtention de son BP Métiers de la piscine effectué à l’UFA de Rignac, il est aujourd’hui devenu un professionnel de la piscine. Il est revenu sur son parcours, sa découverte du métier et la façon dont l’apprentissage a changé sa vie. 

« À la fin du collège, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire plus tard. Je voulais trouver un métier qui me conviendrait sans poursuivre dans la filière générale. J’ai donc intégré une classe de « préparation professionnelle » qui me permettait d’effectuer 3 stages au lieu de l’unique proposé en 3e. Cette spécificité m’offrait la possibilité de découvrir différents métiers. L’un de ces 3 stages s’est fait en pépinière. J’ai choisi de préparer un Bac professionnel puis un BTS en aménagement paysager au lycée de Rignac, près de chez moi à Millau. Pendant ces 5 années, j’ai découvert le monde de la piscine via une option qui nous enseignait les bases. Cette découverte m’a vraiment beaucoup plu. Je ne connaissais pas du tout le secteur de la piscine avant de suivre ces cours mais je voulais tenter l’expérience et me former à ce métier en apprentissage. À la fin de mon BTS, j’ai postulé pour le BP pour lequel j’ai été directement pris. Je suis diplômé depuis septembre dernier. »

Une recherche compliquée

« Au début, j’ai eu du mal à trouver une entreprise qui accepte de prendre un apprenti. La recherche a été très compliquée. J’ai démarché 5-7 entreprises près de chez moi. Aucune d’entre elles ne pouvait m’intégrer à son équipe. Ils avaient tous des projets en cours et n’avaient ni le temps ni les personnes pour me former. J’ai alors demandé de l’aide à mon formateur piscine, Benjamin Vié. Il m’a parlé d’une entreprise à Montpellier, connaissant mon envie d’y aller. C’est vrai qu’il y a davantage d’opportunités là-bas que dans l’Aveyron. Il m’a orienté vers Piscine Plus à Montpellier, une entreprise spécialisée dans la rénovation de bassins et de locaux techniques. J’ai passé un entretien et une semaine après, ils me prenaient. J’y suis toujours aujourd’hui, en CDI. »

Un apprentissage pas à pas

« J’étais pressé de découvrir un peu tout ce qui se faisait dans la piscine. Ma première année d’apprentissage, je l’ai passée surtout en atelier où nous réparions les équipements, les pompes et les robots. Le premier été, je me suis retrouvé en autonomie, chargé du SAV. Ensuite, j’ai davantage abordé la partie technique, en extérieur sur la rénovation de locaux techniques, avec l’installation d’équipements (électrolyseur, pompe pH). C’est la partie que je préfère dans le métier. J’ai également fait de la maçonnerie pendant l’hiver quand il y avait moins de travail. Grâce à l’école, j’ai rencontré des professionnels de la piscine. Nous sommes allés au salon de Barcelone en 2019, et nous avons également pu nous rendre dans des entreprises pour découvrir leur fonctionnement. C’était très intéressant. Aujourd’hui, je continue de suivre des formations avec des professionnels qui viennent nous montrer leurs nouveaux produits. »

Un métier d’extérieur polyvalent

« Ce qui me plaît le plus, c’est la polyvalence. Ça fait deux ans que je suis dans le métier et toutes les semaines, c’est différent. C’est intéressant parce qu’on découvre toujours quelque chose. Nous travaillons la plupart du temps dehors. C’est un peu moins simple l’hiver mais je préfère ça qu’être derrière un bureau toute la journée. » 

L’exigence du terrain 

« Pour moi, la partie la plus compliquée, c’est la gestion du travail. Il faut apprendre à gérer le temps pour assurer les rendez-vous de la journée, éviter de faire des erreurs pour ne pas prendre de retard. Surtout l’été. En formation, nous avons le temps de nous entraîner, de faire, de défaire, de refaire quand nous nous trompons. En entreprise, c’est bien différent. C’est une autre exigence. »

Le concours MAF

Matthieu Scanzi (Scanzi Piscines), président du jury aux côtés de Corentin Graille

« Je me suis dit que ça pouvait être intéressant d’y participer pour voir le niveau et les différentes compétences demandées dans un concours. Je me suis renseigné sur ce qu’il fallait faire et je me suis laissé tenter par l’expérience. C’était un bagage en plus. Je me suis entraîné pour certaines épreuves, comme celle de la membrane armée que je ne connaissais pas, et j’ai réussi le concours. »

Un cadre formateur

« Aujourd’hui, j’ai davantage confiance en moi. J’ai quitté le domicile de mes parents et ai gagné en autonomie. Mon entreprise me confie des chantiers tous les jours, c’est une belle reconnaissance. Ils sont contents de mon travail. Ils m’ont aussi beaucoup aidé, en m’hébergeant par exemple quasiment pendant un an à Montpellier. C’est une super équipe. Je veux rester dans cette entreprise où je me sens bien et gagner en expérience. »

Un choix gagnant-gagnant

« L’apprentissage m’a permis de me trouver et d’apprendre, en seulement 2 ans, un métier dans lequel je m’épanouis aujourd’hui. Ce système valorise et fait naître des vocations. C’est vraiment un tremplin pour les jeunes, ça leur donne une chance. Il ne faut pas hésiter à prendre des apprentis pour les former et en faire de bons techniciens pour le secteur de la piscine. »

Propos recueillis par Carine Dal Gobbo

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