Inspiré par le parcours de son cousin, Sylvain Augereau a découvert le domaine de la piscine en allant à la rencontre d’un piscinier qui l’a accompagné sur la voie de l’apprentissage.
Piscinier de cousin en cousin
« J’ai effectué un cursus scolaire assez classique avec un brevet des collèges suivi d’un baccalauréat général filière ES. J’ai poursuivi mes études en STAPS, une école spécialisée pour devenir professeur de sport. Cette voie ne m’a pas plu. J’ai décidé d’arrêter pour finalement me tourner vers un métier qui me correspondait mieux, celui de piscinier.
Un cousin qui travaillait dans le milieu de la piscine m’a parlé de son expérience. Il avait, des années auparavant, fait la même démarche de se rendre chez un piscinier pour se renseigner et en apprendre davantage sur le métier. Après avoir suivi une formation de maçonnerie, il a intégré la première promotion du BP Piscine de l’ISMP à La Roche-sur-Yon. »
Un patron en recherche d’un apprenti (et vice versa)
« Je ne voulais pas passer mes journées assis derrière un bureau. Je voulais travailler en extérieur avec mes mains. Le métier de piscinier correspond à ces envies, et il fait appel à plusieurs compétences, telles que la maçonnerie, la plomberie, l’électricité, etc. Ces connaissances multiples sont utiles professionnellement et personnellement. On devient un touche-à-tout. C’est un métier riche en savoirs.
Comme mon cousin, je suis allé rencontrer un piscinier pour qu’il me parle de son métier. Mon entreprise actuelle, Aqua Bulles 85, se préparait pour la saison d’été et cherchait un apprenti. Mon patron m’a expliqué le métier de piscinier, les périodes qui rythment le quotidien, la saisonnalité de la construction de piscine, etc. Il m’a parlé d’une formation à l’ISMP Vendée à la Roche-sur-Yon. Je ne savais pas du tout qu’il existait un diplôme. Mon patron m’a accompagné et s’est occupé des démarches nécessaires pour m’y inscrire. Il était déjà en contact avec l’ISMP afin de recruter un apprenti. Cela tombait très bien, je cherchais un métier et lui, un jeune à former.
Je termine en septembre ma deuxième année de BP Piscine à l’ISMP Vendée. Je suis originaire de Montaigu en Vendée, une ville située à 30 minutes du centre de formation. Cette proximité est confortable. Je me rends au travail avec mon collègue, en camion, directement sur les chantiers tous les matins. Tout se passe bien. »
L’apprentissage d’un métier
« L’avantage de ne pas connaître ce métier, c’est que j’avais vraiment zéro attente ou a priori. Mon premier cursus ne m’avait donné aucune expérience du travail en extérieur. À l’époque, je faisais des jobs étudiants, en usine. En exerçant le métier de piscinier, on acquiert énormément de connaissances. Je ne savais rien du monde du bâtiment, de la manière de monter des parpaings par exemple. J’ai découvert aussi l’électricité et l’étanchéité, c’est ce qui m’intéresse le plus aujourd’hui.
Nous sommes une petite entreprise de 3 personnes. Nous faisons tous du SAV, de l’entretien, de la construction. J’ai commencé à travailler sur les chantiers dès le début. On me montrait ce qu’il fallait faire et on vérifiait mon travail. Maintenant, on me laisse faire et on me fait confiance. J’ai gagné en autonomie au fur et à mesure. »
De la théorie à la pratique
« L’école, c’est de la théorie. Les formateurs nous apprennent ce dont nous avons besoin, les bases, les normes, etc. Le lien se fait bien entre le centre et le terrain. Bien sûr, nous adaptons nos connaissances aux conditions réelles dans nos entreprises.
Je me souviens de mon premier local technique et de la difficulté que j’ai rencontrée pour le réaliser. Heureusement que nous travaillions en binôme. Il était petit, comme beaucoup de locaux aujourd’hui, c’est une demande fréquente des propriétaires. Je ne savais pas trop comment raccorder car il fallait optimiser l’espace et ne pas s’étaler. C’était dur. Aujourd’hui, avec l’expérience et l’accompagnement, je sais le faire seul. »
Confiance en l’avenir
« En tant que jeune piscinier, je me dis que c’est un métier qui a énormément d’avenir car il y a une forte demande. C’est rassurant.
Ce qui m’inquiète un peu, en revanche, c’est la question de la matière première qui peut nous empêcher de livrer nos piscines à temps à nos clients. Nous faisons beaucoup de membranes armées par exemple. L’été dernier, nous avons subi une rupture sur le PVC. Nous étions bloqués.
Je suis positif. La saison se passe bien. Je pense que, quoi qu’il arrive, nous aurons toujours du boulot. Nous effectuons des travaux de rénovation. C’est toujours très intéressant. Nous remontons des fonds de piscines très profondes, nous créons des nouveaux escaliers. »
Une fierté d’exceller
« Un de mes meilleurs souvenirs, c’est mon premier dépannage en solo. C’était à la fin de ma première année de BP. C’est un moment qui fait prendre conscience qu’on est capable de réussir quelque chose tout seul sans être obligé d’avoir quelqu’un qui nous supervise. C’est très gratifiant.
C’est aussi pour cette raison que j’ai décidé de participer au concours MAF : réaliser une maquette, poser une membrane armée avec une marche d’escalier, raccorder et mettre sous pression la tuyauterie, etc.
Nous nous préparons tout au long de l’année, en atelier, à l’école, pour gagner en expérience et nous sentir à l’aise pour espérer décrocher une médaille, une reconnaissance de notre travail, de notre savoir-faire, c’est une fierté. Cette récompense est d’autant plus importante que j’ai trouvé ma voie et que j’y suis bien.
Je la recommande à certains de mes amis qui ne savent pas quoi faire. Je leur dis de se lancer sans hésiter. La première fois que j’ai dit que j’allais travailler dans la piscine, tout le monde pensait que j’allais surveiller des bassins comme un maître-nageur. (Rires) Les gens ne connaissent malheureusement pas ce métier. »