Rencontre avec Laurent-Emmanuel Migeon, PDG de BIO-UV Group.
Quelle est votre stratégie pour BIO-UV Group ?
« La stratégie de BIO-UV Group est claire. Nous avons la volonté de poursuivre notre développement sur nos marchés cibles : le récréatif (piscine privée et collective, aquariums…), le traitement des eaux industrielle et aquacole ainsi que le maritime, sans oublier la réutilisation des eaux usées. Nous sommes un « pure player », spécialisé dans le traitement de l’eau avec une expertise et des offres pertinentes qui apportent des solutions plutôt que des produits, comme nous le faisons dans le domaine du maritime. Sur ce marché, nous ne vendons pas qu’un système de traitement des eaux de ballast mais une solution complète depuis la fabrication du réacteur UV, l’intégration de la filtration jusqu’à son installation à bord et le service après-vente incluant de la maintenance, des contrôles réglementaires annuels et la vente de pièces détachées.
Nous constatons aujourd’hui que nous avons une vraie légitimité dans l’univers de la piscine avec le large portefeuille de marques du groupe (BIO-UV, Triogen, Akeron, 1001Electrodes), en particulier depuis l’acquisition de Corelec. Marché sur lequel nous enregistrons une très forte croissance en 2022.
Ce qui fait l’attrait de Corelec, c’est sa capacité à accéder directement au piscinier, à lui donner rapidement des réponses adaptées, au bon prix, la qualité de service en plus. Cette acquisition nous a permis d’avoir une approche plus ciblée du marché de la piscine et a déjà abouti, par exemple, au développement d’une nouvelle offre pour les professionnels : 1001électrodes, notre plateforme de vente en ligne de cellules compatibles qui suscite un grand intérêt avec une offre complète de 170 cellules compatibles avec les 24 marques d’électrolyseurs au sel les plus répandues.
Nous allons dupliquer cette approche dédiée à nos autres univers pour aller chercher des clients et des marchés plus importants avec des forces commerciales, des réseaux de distributeurs et des produits et services dédiés. Cela nécessite de s’entourer de véritables experts comme Laurent Marques et Didier Borras, qui travaillent exclusivement sur le marché de la piscine.
Nous travaillons également à inclure davantage de domotique en commençant par le marché de la piscine avant de l’appliquer aux autres activités du groupe. Nous sommes engagés sur des développements de qualité, avec une automatisation qui puisse fonctionner pour tous nos segments de marché.
Faire les bons choix tant sur les protocoles de communication que sur le traitement des données prend du temps, mais dès l’an prochain, nous lancerons plusieurs solutions connectées.
Enfin, nous poursuivons notre développement sur les marchés à l’export en travaillant sur les certifications de nos produits, notamment pour les USA où BIO-UV Group était présent auparavant avec sa filiale Delta. »
Quels sont vos axes de travail les plus importants ?
« Le plus important est de faire adhérer les équipes en interne au projet de BIO-UV Group pour poursuivre notre forte croissance. Je vais m’appuyer pour cela sur mes 15 ans à la direction générale d’entreprises variées, tant par leurs tailles que par leurs activités et sur les personnes qui ont une expertise et une connaissance avérée de nos marchés cibles.
Nous avons la volonté d’être proches des principaux acteurs du marché (fournisseurs, distributeurs, professionnels, ou consommateurs) pour mieux comprendre leurs attentes et identifier les signaux forts du marché. L’objectif est d’aller chercher les opportunités et de les mettre en lien avec les compétences que nous avons en interne. Et aligner l’entreprise sur ces opportunités en restant flexible et adaptable dans la réalisation d’une stratégie claire à moyen et long terme. »
Que pensez-vous des problématiques actuelles concernant l’eau ?
« Nous travaillons sur la réutilisation des eaux usées (reuse ou REUT en français) au sein du groupe depuis plus de 10 ans. C’est un axe fort sur lequel nous apportons d’ores et déjà des solutions pour la préservation, l’optimisation de la consommation et la valorisation de la ressource avec nos traitements automatisés à l’UV, l’ozone, ou l’électrolyse de sel à très basse salinité. Ce sont des enjeux et des solutions technologiques que nous maitrisons bien et que nous utilisons déjà en piscine publique avec nos déchloraminateurs. Nous devons rester positifs et agir collectivement, pour expliquer et répéter que la piscine ne représente qu’une goutte d’eau à l’échelle nationale et que des solutions et des technologies innovantes existent pour réduire encore sa consommation d’eau. »
BIO-UV Group aujourd’hui ?
« BIO-UV Group est un spécialiste du traitement et de la désinfection de l’eau avec des techniques naturelles, sans chimie ajoutée, à base d’UV, d’ozone et d’électrolyse de sel. En 2022, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 51,3 millions d’euros dont +55 % à l’international. L’activité piscine représente 40 % de notre CA dont une bonne partie réalisée en France.
Nous disposons de 3 pôles d’expertise, le site de production historique de BIO-UV Group à Lunel (34) dédié à l’UV, celui de Corelec à Toulouse (31) pour l’électrolyse de sel, et celui de Triogen en Ecosse pour l’ozone.
Le groupe emploie près de 170 personnes aujourd’hui avec comme valeurs cardinales :
• l’innovation ;
• une qualité de service et un positionnement premium de l’ensemble de nos activités avec un accompagnement de haut niveau de nos clients ;
• le Made in Europe ;
• le développement à l’international ;
• et une capacité à préserver l’environnement et les ressources naturelles grâce aux technologies durables employées.
Cette dernière valeur est particulièrement importante pour moi qui ai une formation initiale d’ingénieur agronome ayant travaillé dans les univers de l’agriculture et l’agro-alimentaire avec ce souci de préservation des ressources naturelles et du vivant. »
Benoît Gillmann, fondateur de BIO-UV Group
Après 22 années pleinement dédiées au développement de BIO-UV Group, j’ai souhaité céder ma participation afin de me consacrer à d’autres projets dans le domaine de l’eau et à ma famille. Je suis fier du parcours accompli par l’entreprise au cours de ces deux décennies et je tiens à remercier l’ensemble des femmes et des hommes de BIO-UV Group qui ont contribué à ce succès. Dans une continuité de la gouvernance, je confie les rênes de l’entreprise à Laurent-Emmanuel Migeon, qui m’accompagne depuis 5 ans à la tête de BIO-UV Group, dans le cadre d’une transition réfléchie et organisée depuis maintenant plusieurs années.Les enjeux et les besoins sur le traitement et l’assainissement de l’eau sont immenses, vitaux et urgents. Grâce à ses solides fondations, industrielles, technologiques et commerciales, je suis persuadé que BIO-UV Group saura capter le formidable potentiel de ses marchés. »
Texte : S. Carensac