Basée à Issoire dans le Puy-de-Dôme, la société Dépanne Robot est spécialisée dans la réparation de robots de piscine, ainsi que dans la création et la vente de pièces détachées de robots. Une activité atypique en phase avec les enjeux actuels de durabilité et de consommation responsable. Entretien avec Arnaud Bourgeois, le fondateur de l’entreprise.
Arnaud Bourgeois, quel est votre parcours professionnel ?
Je suis un spécialiste de la maintenance électronique. J’ai débuté comme militaire dans la maintenance des systèmes de télécommunication, avant de travailler au CHU de Clermont-Ferrand comme technicien de maintenance pour les appareils d’imagerie médicale. J’adore « gratter », comprendre la technologie des produits et trouver des solutions à leurs dysfonctionnements.

Comment est née l’idée de Dépanne Robot ?
À l’instar de beaucoup de français, je possède une piscine à mon domicile. En 2018, mon robot de piscine est tombé en panne. J’ai réussi à le réparer seul ; cela m’a donné envie de proposer mes services aux particuliers et aux professionnels. J’ai alors lancé ma micro-entreprise en 2021, en parallèle de mon travail au CHU.
Par la suite, j’ai dû faire un choix entre ces deux activités ! J’ai opté pour la réparation de robots, et ai ainsi lancé ma société le 1er janvier dernier. Lors des premiers mois de cette année, je travaillais à mon domicile. J’ai emménagé très récemment au sein d’un local professionnel à Issoire, dans le Puy-de-Dôme.
Quelle est la spécialité de votre entreprise ?
Au départ, mon activité était quasi exclusivement tournée autour de la création et de la vente de pièces détachées pour robots. Face à la forte demande, j’ai décidé d’ajouter la réparation de robots à mes prestations.
À qui s’adresse vos services ?
Mon activité de réparation de robots et de création/vente de pièces détachées s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers. Je suis ainsi le seul artisan français à produire certaines pièces détachées, que je fais presser à l’étranger. Je les vends ensuite dans de nombreux pays du monde (Chine, Australie, Canada, etc.).

Quels types de robots prenez-vous en charge et quelles marques supportez-vous ?
Formé par Zodiac, je suis un spécialiste de leurs appareils. Je répare également des robots, des pompes de filtration et des électrolyseurs Hayward (dont je suis « Authorized Service Center »), Aquilus, Maytronics (Dolphin), BWT, etc. Je prends également en charge certains robots chinois.
J’échange ainsi avec des acteurs allemands, belges ou encore américains. Pour l’instant, je ne prends pas en charge les robots à batterie, étant donné qu’ils sont encore sous garantie et trop récents ; cependant, cela viendra par la suite.
Comment se déroule concrètement une réparation, du diagnostic à la restitution ?
Lorsque je suis contacté par un client par téléphone ou par mail, je l’aide à diagnostiquer la panne via des tests simples. À la suite de cela, il peut m’envoyer son robot. L’appareil étant souvent lourd, le client me transmet la plupart du temps les trois pièces essentielles du robot, à savoir le bloc moteur, le câble et le bloc de commande. Je réalise ensuite un devis par mail. Si le client l’accepte, son robot est réparé puis renvoyé en l’espace d’environ 72 h.


En quoi votre service représente-t-il un gain de temps et de valeur pour les pisciniers ?
Il faut savoir que la garantie d’un robot expire au bout de deux à quatre ans. Ainsi, de nombreux pisciniers non-spécialistes en réparation préfèrent me confier les appareils en panne de leurs clients plutôt que de leur proposer un robot neuf. À la clé, une facture très raisonnable, autour de 90 euros. Pour l’achat d’un robot neuf, l’investissement est tout autre, de l’ordre d’environ 1000 euros.
Comment gérez-vous la logistique et les délais en période de forte demande ?
Je passe mes commandes de pièces détachées le soir et le week-end. Mes journées sont bien remplies, mais je parviens à tenir les délais grâce à une organisation bien huilée.
Quelles garanties offrez-vous sur vos réparations et pièces détachées ?
Concernant les robots Maytronics et Zodiac, les pièces détachées sont garanties deux ans. Concernant mes réparations, la garantie est d’un an. Enfin, elle est de trois mois pour les pièces d’occasion que je vends aussi sur ma boutique en ligne. Si l’une d’entre elles lâche par la suite, je fais le maximum pour trouver une solution avec le client.

Comment vous adaptez-vous aux évolutions technologiques des robots de piscine ?
Chaque année, je participe à une formation Zodiac (à Lyon) ainsi qu’à des sessions d’information, comme celles organisées par Maytronics. Parallèlement à cela, j’échange régulièrement avec les fabricants afin de connaître les dernières évolutions de leurs produits. Il faut cependant noter que les robots évoluent assez peu au fil du temps.
Quelle est votre vision du marché et de la place de la réparation dans les années à venir ?
Je suis très confiant concernant le futur du marché : les particuliers comme les professionnels souhaitent de plus en plus réparer leurs robots plutôt que d’en acheter un neuf. À noter que je propose également des robots reconditionnés, avec des moteurs neufs et des coques d’occasion. Garantis un an, ces modèles sont à moitié prix. Face à l’ultra-consommation, je prône le modèle de l’économie circulaire, en proposant des robots économiques et durables.