Implantée à Ajaccio depuis plus de 32 ans, Ajaccio Piscines est une institution sur l’île de beauté. L’entreprise s’est progressivement développée jusqu’à être aujourd’hui devenue complètement autonome, du terrassement à l’entretien. Thierry Ritter, le dirigeant, est revenu pour nous sur son parcours personnel et l’histoire de son entreprise.
Texte : Carine Dal Gobbo
Un retour aux sources
« Il y a une trentaine d’années, les piscines en Corse étaient, généralement, faites par des constructeurs du continent. Mon père avait, lui-même, confié la sienne à un acteur connu du monde de la piscine dans la région marseillaise.
De mon côté, je rentrais d’Afrique où j’avais travaillé quelque temps dans une société de construction. Je ressentais l’envie de m’établir en Corse, à Ajaccio plus précisément. Raymond Baldini, le piscinier auquel mon père avait fait appel, m’a, à mon retour, confié le suivi de ses chantiers en Corse. Il m’a, par la suite, chargé de la distribution des piscines Tropica. Très rapidement, je me suis de plus en plus intéressé à la piscine traditionnelle et j’ai poursuivi mon chemin tout seul pour créer ma propre entreprise, Ajaccio Piscines, le 7 avril 1988. »
Une totale autonomie
« Pendant une dizaine d’années, nous nous sommes spécialisés dans la piscine de forme libre et la piscine paysagée. Aujourd’hui, nous faisons tous types de bassin. Nous n’avons malheureusement plus le temps de réaliser des piscines paysagées car elles représentent de très longs chantiers. Nous en faisons une ou deux, de temps en temps, pour le plaisir.
Du terrassement à l’entretien, l’entreprise est complètement autonome. En effet, nous possédons tous les corps de métier en interne et nos propres engins de terrassement. Nous avons un département construction, un département entretien et un magasin. Nous possédons l’un des plus grands stocks de Corse, c’est ce qui fait en partie notre force. »
Ajaccio du nord au sud
« Notre zone géographique s’étend, aujourd’hui, de Cargèse à Porto Pollo même s’il nous est arrivé, dans les années passées, de monter jusqu’à Calvi mais nous n’en avons plus le temps. »
Une entreprise familiale
« Notre structure comprend 12 employés : 3 assistantes dont ma fille qui vient de rejoindre l’entreprise et s’apprête, je l’espère à prendre la relève, 2 maçons et 7 techniciens dont mon gendre. Cinq à six intérimaires renforcent, de temps en temps, notre équipe pour les périodes de décoffrage notamment. La répartition de notre chiffre d’affaires se divise en trois secteurs : 70 % construction, 20 % entretien et 10 % magasin. »
Une attention particulière
« 90% de nos clients viennent nous consulter grâce au bouche à oreille. En effet, avec plus de 32 ans d’expérience en Corse du Sud, nous bénéficions d’une belle longévité. Nous attachons une grande importance aux relations avec nos clients. Ils peuvent venir en magasin pour y suivre des formations au traitement de l’eau et bénéficier d’autres services d’accompagnement. C’est un confort pour eux, ils ne se tracassent plus de faire leurs analyses eux-mêmes. »
Une collaboration d’idées
« Je suis un des premiers partenaires du développement du coffrage piscine Cofreco. À la base, j’avais déposé un brevet de coffrage mais je me suis rapidement rendu compte que je n’avais pas les capacités industrielles pour mener à bien mon idée. J’ai rencontré par hasard Gilles Cousson de Cofreco, qui s’intéressait au monde de la piscine sans avoir de connaissances précises de ce métier. De mon côté, je pensais qu’il était possible de créer un concept avec des banches spécialement faites pour la piscine mais je ne savais pas les fabriquer. Nous nous sommes mis tous les deux sur la planche à dessin, avons rapproché nos idées et de là, est né le premier panneau multi piscine. Cofreco a par la suite développé ce concept de son côté. J’en possède l’exclusivité en Corse. »
Un début d’année évidemment compliqué
« L’année écoulée s’est plutôt bien déroulée. L’été 2019 a représenté une belle saison avec ses petites complications, c’est le cas chaque année donc rien d’extraordinaire. 2020 est un peu plus dur. L’après confinement est complexe. Les commandes passées avant le confinement sont maintenues, certaines sont reportées en septembre/octobre. Néanmoins, cette période est compliquée. Pour faire face à la situation, nous avons mis une partie de notre personnel au chômage partiel pendant le confinement, tout en maintenant un service minimum d’entretien. Heureusement, la majeure partie de nos clients comprennent nos difficultés car ils voient bien que la construction de leur maison n’avance pas, ce qui justifie que leur piscine prenne également du retard. En revanche, les clients qui nous confient l’entretien de leur piscine comprennent un peu moins et ont vite oublié ce qu’il s’est passé juste avant la saison. Selon moi, tout rentrera vraiment dans l’ordre fin juillet. À cause du confinement et de la météo exécrable du mois de juin, nous sommes surchargés. Tout le monde veut une piscine et de fait, nous courons beaucoup actuellement. Si nous ne subissons pas une recrudescence du virus et un reconfinement, la fin de saison ne m’inquiète pas vraiment. Nous saurons nous adapter. Nous recevons déjà de nouvelles commandes pour l’année prochaine. »
Savoir dire merci
« Nous avons eu la chance, en France, d’avoir des systèmes d’aide aux entreprises, comme les prêts garantis par l’État. À titre personnel, ma banque, le Crédit Agricole, ne m’a pas laissé tomber et m’a suivi et accompagné pendant la crise. Ce sont des gens remarquables. En France, nous avons parfois tendance à nous plaindre mais il est important de reconnaître que nous sommes très soutenus. »
Mon meilleur souvenir de piscinier
« Carte blanche »
« Mon meilleur souvenir est un projet à la fois enthousiasmant et angoissant. Un client m’avait confié la réalisation de sa piscine alors qu’il se trouvait en vacances en Corse. Il repartait au Cambodge pour un an et me donnait carte blanche pour le projet. Nous avons alors entrepris de casser l’ancienne piscine pour en refaire une nouvelle. A cause de la distance, nous avons très peu communiqué pendant toute la période du chantier hormis par l’intermédiaire de quelques coups de téléphone. Le client n’avait donc aucune vue sur le chantier. À l’époque, il n’y avait pas internet et les smartphones… tout juste le fax. Autre chose surprenante, sa femme n’était pas au courant du projet de son mari, Il voulait lui faire la surprise. À leur retour en Corse, l’été suivant, soit un an après m’avoir confié le chantier, ils ont découvert un tout nouveau paysage. Lorsque la cliente a pénétré dans la propriété, elle a pensé qu’il y avait eu un problème de fuite d’eau car elle entendait de l’eau couler. En réalité, ce son émanait de la cascade que nous avions installée. La nouvelle piscine était en contrebas de la précédente. Je ne savais pas si notre travail allait leur plaire mais cette peur a très vite disparu quand j’ai vu leurs réactions, c’était assez magique. Se souvenir de ce projet, c’est une manière de faire un clin d’œil à un ami commun Louis Sanchez. Louis était venu prendre cette piscine en photo (pour le magazine Techniques Piscines) et il l’avait surnommé la perle de la Méditerranée. Un hommage également au magicien de l’enrochement qui nous a aidé à réaliser cette cascade, aujourd’hui malheureusement décédé aussi, Noel Orsoni. »
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Effectifs : 12 personnes
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