Avec plus d’une centaine d’implantations sur le territoire national, les Chambres de commerce et d’industrie représentent les chefs d’entreprise et leur proposent une multitude de services.
Texte : Françoise Sigot
La première trace d’une Chambre de commerce est à trouver du côté de Marseille, en 1599, avec un “bureau du commerce composé de quatre députés‿ choisis parmi “les hommes d’affaires apparents, dignes, suffisants et solvables‿. Ce bureau approuvé par le roi Henri IV l’année suivante, prend le nom de chambre de commerce et devient indépendant du conseil de ville en 1650. Au-delà de l’anecdote historique, le réseau des Chambres de commerce tel qu’on le connaît aujourd’hui s’est développé à partir du début du XVIIIe siècle. Ces regroupements d’acteurs du commerce se sont peu à peu ouverts aux industriels avec un objectif prioritaire, celui de faciliter les échanges. Aujourd’hui, les CCI regroupent toujours des représentants des secteurs du commerce, ainsi que des chefs d’entreprise de tous les secteurs d’activité. Ces membres sont élus par leurs pairs (les entrepreneurs inscrits au registre du commerce et des sociétés) tous les cinq ans. Chaque CCI est un établissement public, placé sous la tutelle de l’État, qui est administré par des dirigeants d’entreprise élus. Ses missions sont définies par une loi de 1898. Elles sont de quatre ordres : des missions consultatives (représentation des intérêts généraux des entreprises et de l’économie) ; des missions d’appui aux entreprises (information et appui actif auprès des entreprises) ; des missions de formation (formation initiale, continue, apprentissage) et des missions d’appui au territoire (développement local et gestion d’équipements). En pratique, les chefs d’entreprise peuvent donc trouver auprès de leur CCI toutes les informations nécessaires à la création, la gestion et la cession de leur entreprise.
« Les CCI sont là pour aider les chefs d’entreprise à résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés au quotidien en leur apportant une réponse à des questions qui peuvent aller du décryptage d’un texte de loi aux outils à mettre en place pour se lancer à l’export en passant simplement par la date des soldes dans leur département », résume Sandrine Wehrli, directrice générale déléguée de CCI France.
Créer ou reprendre
« Chaque année, plus de 250 000 créateurs / repreneurs d’entreprise poussent la porte des Chambres de commerce et d’industrie pour concrétiser leur projet entrepreneurial. Pour les accompagner dans leur projet, 1 400 conseillers en création/reprise d’entreprise les reçoivent dans les 234 Espaces Entreprendre, lieux d’accueil et de prise en charge des créateurs / repreneurs d’entreprise », explique Sandrine Wehrli. Pour les aider dans cet accompagnement, les CCI ont mis en place un Observatoire permanent des porteurs de projet visant à connaître en temps réel les profils et besoins des créateurs d’entreprise. Au-delà de l’accompagnement en matière de montage de dossier, de recherche de financement, d’aide juridique et autres, les CCI disposent aussi d’une base de données leur permettant de mettre en relation repreneurs potentiels et cédants. Enfin, chaque CCI met à disposition de ses ressortissants des Centres de formalités des entreprises qui sont les interlocuteurs uniques des chefs d’entreprise, et leurs intermédiaires avec les administrations pour tous types de formalités. Les commerçants, les sociétés commerciales n’exerçant pas une activité artisanale (sauf si elles emploient plus de 10 salariés) ou agricole (SARL/EURL, SA, SAS/SASU, SNC et société en commandite), les artisans employant plus de 10 salariés et les auto-entrepreneurs exerçant une activité commerciale doivent ainsi s’adresser au CFE de leur CCI pour effectuer leurs démarches de déclaration d’activité.
Se former
Les centres de formation d’apprentis des CCI forment chaque année près de 100 000 jeunes dans tous les métiers et à tous les niveaux (du CAP au Bac + 5). Pour accompagner jeunes et entreprises dans les parcours d’apprentissage, les CCI de France ont développé un service de bourse de l’alternance qui permet de consulter les offres de contrats disponibles et de déposer ou de consulter un CV. En marge de l’apprentissage, le réseau des CCI propose un service de formation continue. Chaque année, 400 000 stagiaires sont accueillis dans 186 centres répartis sur tous les territoires. Chaque centre de formation propose une offre spécifique adaptée aux besoins de son territoire. Les CCI gèrent aussi de nombreux établissements d’enseignement supérieur. Elles accompagnent également les jeunes et les entreprises dans leur quête de formation à travers un moteur de recherche spécialisé. Enfin, le réseau des CCI a développé différentes actions – mercredi de l’apprentissage, nuit de l’orientation, mini-stage de découverte professionnelle – visant à faciliter le lien entre jeunes et entrepreneurs.
Accompagner le développement des entreprises
Les CCI sont des espaces privilégiés pour trouver des ressources en matière d’innovation, d’intelligence économique, de développement à l’international ou de gestion des ressources humaines. Leur expertise est double. Elles peuvent avoir un rôle de conseil direct grâce à leur réseau de conseillers (plus de 350 “conseillers innovation‿ et plus de 250 “conseillers en intelligence économique‿ sont par exemple en poste dans les CCI). Elles peuvent également orienter les entreprises vers d’autres centres ressources mieux à même de répondre aux besoins des entrepreneurs. De façon générale, les CCI sont une véritable porte d’entrée pour accéder à des dispositifs d’aide ou de conseil. Plus spécifiquement, dans la centaine de CCI équipées d’un espace “CCI Compétences‿, les conseillers du réseau “CCI Compétences‿ accompagnent les PME en matière de gestion des ressources humaines en offrant des services adaptés : diagnostic des pratiques RH, accompagnement post-diagnostic, clubs d’entreprises, etc.
Autant de missions qui répondent à un seul objectif : l’accompagnement des chefs d’entreprise. « Les CCI sont présentes auprès des chefs d’entreprise de la naissance de l’entreprise à sa disparition », conclut Sandrine Wehrli. Par ailleurs, au-delà de ces services directs, les CCI gèrent plus d’une centaine de ports, presque autant d’aéroports ainsi que de nombreux centres d’expositions et de congrès, ou encore des équipements industriels et commerciaux.
Le réseau des CCI
L’organisation des Chambres de commerce et d’industrie et les services qu’elles assurent répondent à une logique territoriale qu’il est important de bien avoir en tête, car chaque entreprise, suivant sa localisation, dépend de telle ou telle CCI. Si ce rattachement est impératif pour les formalités, pour accéder aux services en revanche, plus de souplesse est de mise. Le réseau des Chambres de commerce et d’industrie est aujourd’hui constitué par 27 CCIR. Les Chambres de commerce et d’industrie régionales ont pour mission de mutualiser un certain nombre de fonctions supports. Ces CCIR n’ont en général pas de contacts directs avec les entreprises. Les interlocuteurs des entreprises sont en effet les 118 CCIT (Chambres de commerce et d’industrie territoriales) qui sont en général actives à l’échelle d’un département (même si dans certains départements on peut encore trouver plusieurs CCIT).