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Comment devenir un piscinier éco-responsable ?

par laurence

Piscine durable et développement responsable

Depuis plusieurs années, la FPP s’efforce de démontrer que la piscine consomme peu, contrairement aux idées reçues, et devrait consommer de moins en moins. Mais ce n’est pas si simple. Les habitudes ont la peau dure.
De son côté, la réduction de l’empreinte écologique de l’ensemble des acteurs économiques n’est plus simplement une mode mais est devenue une grande cause nationale et mondiale. Quel impact cela va-t-il avoir sur votre activité ? Comment développer votre entreprise tout en vous engageant dans une démarche éco-responsable ?
Comment en faire un atout pour votre entreprise et un argument commercial pour vos clients ?

piscine durable statistique

©Julien Eichinger

Pourquoi engager votre entreprise sur la voie de l’éco-responsabilité ?

Un environnement incertain pour la piscine
Des ressources de plus en plus coûteuses
La raréfaction prévue du sable à béton, par exemple, va rendre de plus en plus difficile son approvisionnement et aura rapidement un impact sur le prix d’un matériau indispensable pour le marché de la construction en général et de la piscine en particulier. Et c’est loin d’être la seule ressource concernée.
Des traitements chimiques en question
Problématiques réglementaires, coût environnemental croissant du traitement et du recyclage des produits chimiques, difficultés de stockage et de transport grandissantes… autant de contraintes qui ne devraient que peser davantage à l’avenir sur la bonne marche de l’activité des pisciniers.

Une réglementation de plus en plus contraignante
Des réglementations françaises et européennes de plus en plus draconiennes.
La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique vise à « accélérer la transition vers une économie circulaire via la lutte contre les gaspillages, la promotion de biens et de services plus économes en ressources et le développement du recyclage ».
Les objectifs de la loi sont clairs :

  • stabiliser les déchets des activités économiques en 2020 au niveau de 2010 et réduire de 10 % les déchets ménagers ;
  • atteindre 65 % de recyclage pour les déchets non dangereux non inertes en 2025 ;
  • réduire de 50 % la mise en décharge en 2025 par rapport à 2010.

À noter que la loi prévoit, depuis le 1er janvier 2017, la mise en place d’un réseau de déchèteries professionnelles du BTP sous la responsabilité des distributeurs de matériaux de construction pour la reprise des déchets de leurs clients.

D’autre part, dans le cadre de la lutte contre l’obsolescence programmée et d’une meilleure information des consommateurs, un projet de loi sur l’indice de durée de vie des produits est actuellement à l’étude. Elle est basée sur une méthode normalisée d’analyse du cycle de vie (ACV) des produits, qui permet de quantifier l’impact environnemental d’un système afin de l’améliorer.

La notion d’économie circulaire« L’économie circulaire désigne un modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que la production des déchets. »

Source : Ministère de la Transition écologique et solidaire

Des clients de plus en plus regardants
Les scandales à répétition dans l’industrie alimentaire, la grande distribution, l’extraction de matières, le transport d’hydrocarbures, etc., associés à une information toujours plus accessible, incitent de plus en plus les clients à la prudence quant à l’origine des produits qu’ils achètent, à leurs conditions de production, à leur consommation énergétique, à leur durée de vie…
Ces mêmes clients sont d’autre part de plus en plus soucieux de réduire leurs consommations (énergie, eau, produits, etc.) ainsi que leur impact sur l’environnement.
De nouvelles générations de clients, enfin, sont prêtes aujourd’hui à privilégier l’usage plutôt que la possession d’un produit et à revoir leur modèle de consommation.

dechets_schema_economie_circulaire_2017

Quels avantages pour le piscinier ?

Mettre en œuvre une stratégie d’éco-responsabilité dans votre entreprise, c’est d’abord et avant tout vous engager à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que la production de déchets (réutilisation, recyclage ou valorisation des déchets).

+13% de performanceLes entreprises qui intègrent la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) se révèlent 13% plus performantes.

Etude « RSE et compétitivité » de France Stratégie (Janvier 2016).

Cela présente les avantages suivants :

1- Développer votre compétitivité et votre performance par une meilleure maîtrise de vos coûts d’achat, de fonctionnement, de production et de recyclage tout en profitant d’une organisation tournée vers l’amélioration permanente de vos process, avec à la clé plus de marge et de chiffre d’affaires. Cela permet en outre de réduire l’impact de l’évolution du prix des matières premières et du recyclage sur votre rentabilité.

2- Fidéliser vos clients grâce à une meilleure satisfaction et une relation client plus poussée. L’amélioration de vos process d’achat et de production vous permet d’assurer un niveau de qualité toujours plus élevé de vos prestations, au bénéfice du client. Le suivi à distance du fonctionnement et de l’utilisation des équipements installés chez vos clients garantit l’allongement de leur durée de vie.

3- Se différencier de vos concurrents Les clients choisissent plus facilement des entreprises engagées dans le respect de l’environnement naturel, du tissu économique local et du développement social.

4- Rester innovant. L’éco-responsabilité nécessite la recherche permanente de solutions plus respectueuses de l’environnement, l’amélioration des process, l’utilisation de services technologiques toujours plus novateurs… Votre entreprise reste donc adaptable et à l’écoute du marché afin de proposer des solutions innovantes à ses clients et de s’ouvrir de nouveaux marchés.

5- Développer de nouveaux marchés. Le processus d’amélioration nécessaire à la réussite d’une telle stratégie va permettre à votre entreprise d’accéder à des marchés comme ceux des piscines collectives, aux cahiers des charges beaucoup plus contraignants.
L’éco-responsabilité vous ouvre aussi la voie de l’économie de la fonctionnalité où l’usage est plus important que la possession du produit.

6- Impliquer et motiver vos salariés. Le développement éco-responsable implique une participation pleine et entière de l’ensemble des salariés de l’entreprise. Le partage de l’information entre tous les services de l’entreprise, la création d’une ambiance favorable à la stimulation de la créativité, la valorisation des propositions et des actions vertueuses : voilà ce que doivent être vos leitmotivs.

6 facteurs-clés de succèsUn projet d’entreprise à part entière ;

  1. L’implication et la motivation de vos collaborateurs ;
  2. Des partenariats forts au niveau local ;
  3. Une filière organisée ;
  4. Une stratégie à long terme ;
  5. Un bilan régulier et une amélioration permanente.

7- Favoriser les synergies et la coopération. L’investissement dans l’éco-responsabilité favorise la coopération et la mise en place de synergies avec des acteurs locaux (entreprises de différents secteurs), des entreprises innovantes (technologies) et des institutionnels (Ademe, collectivités locales…).
Cela nécessite aussi l’organisation de l’ensemble de la filière.

8- Améliorer votre réputation et écrire votre histoire (storytelling)
Cerise sur le gâteau, le développement éco-responsable de votre entreprise a un impact extrêmement fort sur son image et vous permet de communiquer de façon très positive sur vos valeurs, vos engagements, vos actions, vos résultats.

Attention au greenwashing
Le greenwashing, procédé, destiné à se donner une image d’entreprise responsable est à bannir de votre communication.
Restez honnête et sincère !Plus d’informations sur le site
http://antigreenwashing.ademe.fr/

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Devenir un piscinier éco-responsable : 7 axes de développement

Comment passer d’une économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) à une économie circulaire ? L’Ademe propose 7 axes d’amélioration.
1- L’approvisionnement durable : choisissez vos produits et vos fournisseurs en fonction de leurs impacts environnementaux et sociaux en veillant tout particulièrement à ceux associés à l’extraction et l’exploitation. Privilégiez si possible les circuits courts.
2- L’éco-conception : optez pour des produits éco-conçus. Certaines entreprises de la piscine comme Pool Technologie ont intégré ce modèle dans la conception de leurs produits et tiennent ainsi compte de leur impact environnemental sur l’ensemble de leur cycle de vie, de leur conception à leur recyclage en passant par le sourcing de leurs composants et leur fabrication.
3- L’écologie industrielle et territoriale : développez des partenariats avec d’autres entreprises de votre secteur (territorial ou métier) afin de mutualiser vos achats de matières, d’énergie et d’eau, d’infrastructures, de biens (fournitures de bureau, emballages, etc.) et services (transports, stockage…) afin d’optimiser l’utilisation des ressources sur le territoire.

Le rôle de la FPP et des normesLors des Assises de la Piscine, la FPP a précisé son rôle et ses actions au sujet de l’impact environnemental de la piscine :

  • Les études d’impact : plusieurs études ont déjà été réalisées visant à mesurer l’impact carbone et la consommation des piscines.
  • L’organisation de la filière : en ce début d’année, la fédération vient de lancer une grande enquête auprès des professionnels visant à connaitre leurs attentes quant au recyclage des déchets issus de l’environnement de la piscine.
  • La normalisation : en 2018 la FPP donne « la priorité à l’élaboration d’une norme française expérimentale de performances environnementales afin de proposer ce texte au niveau européen au plus tard en 2019 ».

4- L’économie de la fonctionnalité : proposez à vos clients une satisfaction d’usage plutôt que le simple équipement de leur piscine, le service plutôt que le bien (voir article « La vente d’une piscine: du produit au service » L’activité Piscine n° 107).
5- La consommation responsable : surveillez et optimisez toutes vos consommations d’énergie (carburant, électricité, gaz, etc.), de matières premières (sable, eau, ciment…), de consommables (papier, plastique, colle, etc.). Veillez à changer vos habitudes et celles de vos collaborateurs afin de réduire vos consommations, d’éviter les allers-retours…
6- L’allongement de la durée d’usage des produits : entretenez bien vos matériels et ceux de vos clients par la réparation, la vente/l’achat d’occasion, le don pour le réemploi et la réutilisation. Et proposez des solutions évolutives.
7- L’amélioration de la prévention, de la gestion et du recyclage des déchets : réfléchissez aux moyens de réinjecter et de réutiliser les matières issues des déchets dans le cycle économique (exemple : renvoi des seaux de chlore aux fabricants).

Eco responsable

Sources :

Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
www.ecologique-solidaire.gouv.fr
Institut de l’Economie Circulaire :
https://institut-economie-circulaire.fr
Fondation Ellen Mc Arthur :
https://www.ellenmacarthurfoundation.org/fr/economie-circulaire/ressources
Ademe : http://www.ademe.fr/expertises/economie-circulaire
CCI de France www.cci.fr
Alliance HQE-GBC : 15 leviers pour agir sur le bâtiment http://www.hqegbc.org/accueil/

 

Texte : Sébastien Carensac

L’Activité PISCINE magazine, la référence de l’information professionnelle du secteur de la piscine et du spa.

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