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Comment gérer sa trésorerie

par laurence

Pour ne pas se retrouver dans de véritables difficultés faute d’avoir su anticiper une baisse de trésorerie, le maître mot est l’anticipation. Avec en plus quelques outils et de bons conseils,la gestion de trésorerie devient plus simple.

S’il est bien une tâche à ne pas négliger lorsque l’on est à la tête d’une entreprise, c’est la gestion de sa trésorerie. En effet, la trésorerie est le nerf de la guerre de toute entreprise et c’est bien souvent le manque de liquidités qui conduit les entreprises, spécialement les plus petites, au dépôt de bilan. Il faut dire qu’en ces temps difficiles, lorsque l’argent nerentre pas assez, il est bien délicat d’avoir une trésorerie positive et donc d’honorer ses échéances.

À l’inverse, en période d’abondance, la tentation est grande de financer rubis sur l’ongle quelques investissements trop longtemps différés. Dans les deux cas, ce ne sont pas les réactions brutales qui vont amener la bonne solution, mais l’anticipation et la mise en place d’outils de gestion. Au demeurant, souvent assez simples à mettre en oeuvre, ils peuvent
éviter de se retrouver systématiquement dans le rouge à peine le mois commencé ou de devoir gérer en permanence son
entreprise de façon erratique. ANTICIPER LES ÉCHÉANCES On ne le dira jamais assez, mais gérer c’est anticiper et en matière de trésorerie, l’adage prend tout son sens. D’autant plus dans des entreprises soumises aux aléas climatiques ou à la saisonnalité de l’activité. Pour anticiper, un outil s’impose : le prévisionnel. « Une entreprise a tout intérêt à réaliser un prévisionnel d’activité qui tient compte de ses dépenses mensuelles », synthétise Jacques Maureau, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Rhône-Alpes. Ainsi, le chef d’entreprise aura une vision très claire des décaissements qu’il doit faire et il pourra mettre en regard un prévisionnel de trésorerie. Certes, cet outil ne fera pas rentrer de l’argent dans les caisses si les contrats ne se signent pas, mais il permettra d’anticiper les besoins, peut-être d’en différer certains ou de se mettre par avance en quête de solutions. « La recherche de financement est toujours plus aisée lorsqu’elle est anticipée », observe Jacques Maureau. Autrement dit, en établissant un prévisionnel, si vous vous rendez compte que l’argent viendra à vous manquer durant quelques semaines ou quelques mois, il faut immédiatement en faire part au banquier et lui prouver, prévisionnel à l’appui, que cette défaillance ne sera que temporaire. Nombre de financeurs se montrent alors relativement compréhensifs et accordent alors un découvert.

ACTUALISER TRÈS RÉGULIÈREMENT LES OUTILS DE GESTION

Pour être en mesure de présenter un prévisionnel fi able, encore faut-il régulièrement l’actualiser en fonction de la vie de l’entreprise. Un contrat qui se signe, un équipement qui lâche et qu’il faut remplacer, un salarié qui s’en va à qui il faut régler son solde de tout compte et bien d’autres événements imprévus sont autant d’éléments à intégrer immédiatement dans le prévisionnel. « Chaque mois, il convient d’ajuster son prévisionnel, en tenant à jour des échéanciers clients et fournisseurs, mais aussi en révisant les échéanciers de charges sociales et fiscales », conseille le président de l’Ordre des experts-comptables Rhône-Alpes. En intégrant régulièrement ces éléments, le prévisionnel gagnera en fiabilité et le chef d’entreprise en crédibilité auprès de sa banque s’il a besoin de négocier une avance de trésorerie ou un découvert.

FACTURER ET RELANCER AU JOUR LE JOUR

Cela semble difficile à croire, mais bon nombre d’entreprises attendent des jours et parfois même des semaines avant
d’adresser leurs factures aux clients, alors même que les chantiers sont terminés. Cette attitude génère donc des retards
d’encaissements donc un manque de trésorerie. « Facturer ses clients le plus vite possible favorise un encaissement rapide.
De même, nous constatons que la qualité du service rendu a une influence directe sur les délais de paiement. Les entreprises qui livrent leurs chantiers dans les temps et échappent aux contestations lors de la livraison sont toujours celles qui voient leurs factures honorées dans les meilleurs délais », observe Jacques Maureau. Mais parfois la facturation ne suffit pas. Il faut donc être tout autant vigilant sur les règlements et même si la tâche est ingrate, relancer et utiliser tous les moyens possibles pour parvenir à faire rentrer l’argent. Si les débiteurs sont des particuliers qui, en dépit de relances répétées y compris par lettre recommandée, ne s’acquittent toujours pas de leur règlement, mandater un huissier reste la solution la plus solide. Pour les professionnels, le recours à l’affacturage ou à des sociétés spécialistes du recouvrement peut être une solution. « Les entreprises considèrent souvent que saisir un huissier ou avoir recours à des spécialistes du recouvrement de créances sont des actes onéreux. Pourtant, il est préférable d’anticiper sa gestion de trésorerie avec ce
type de démarches plutôt que de se retrouver dans des situations bancaires délicates », analyse l’expert-comptable. Par ailleurs, les frais d’huissiers restent à la charge du débiteur et depuis quelques mois, experts-comptables et huissiers ont mis en place une plateforme permettant de faciliter les opérations de recouvrement de créances (voir encadré ci-contre).

EXTERNALISER AUPRÈS DE PRESTATAIRES SÉRIEUX

Pour tous ceux que ces tâches comptables et commerciales rebutent, l’externalisation est une possibilité, à condition toutefois de bien choisir son prestataire car en la matière comme dans bien d’autres domaines, beaucoup s’improvisent comptable ou expert en recouvrement. « Il est possible de déléguer la tenue de sa comptabilité, à condition de le faire auprès d’un expert-comptable dûment inscrit à l’Ordre des experts-comptables, seul habilité à tenir une comptabilité pour le compte d’une entreprise » précise le président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Rhône-Alpes. Quant à la fonction commerciale de l’émission des devis et factures jusqu’au recouvrement, l’externalisation est aussi possible auprès de prestataires qui là n’ont pas besoin de diplômes ni de compétence ou d’appartenance à un ordre spécifique. Encore faut-il distinguer le bon grain de l’ivraie… Le bouche-à-oreille et un premier engagement sur une courte durée seront alors les alliés les plus sûrs.

LES DIFFICULTÉS PASSAGÈRES SE SOLUTIONNENT

Au-delà des outils, gérer la trésorerie relève d’une attitude globale qui doit faire prévaloir la lucidité. « Lorsque l’on est face à des difficultés de trésorerie, il est important de réagir rapidement. Quand la situation se dégrade, cela peut aller très vite. Face à une telle situation, il est plus compliqué d’être soutenu par les banques. Il faut donc absolument anticiper », estime Jacques Maureau. Autrement dit, les problèmes traités à temps trouvent souvent une solution. Rencontrer son banquier, demander un étalement de ses dettes sociales et fiscales sont les premiers réflexes à acquérir. Sur ce dernier point, le CCSF (Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises) est l’interlocuteur à privilégier (voir encadré). Enfin, si le chef d’entreprise a trop tardé à agir ou si la situation ne s’améliore pas, il peut encore trouver une assistance auprès du tribunal de commerce, par exemple en demandant à placer son entreprise sous le régime de la sauvegarde ou le cas échéant de redressement ce qui lui permettra d’étaler ses dettes et d’être accompagné pour redresser la barre. Autant d’issues délicates qu’il vaut bien évidemment mieux éviter en gérant les rentrées et les sorties d’argent de façon très scrupuleuse. D’ailleurs, lorsque la trésorerie est positive, il faut aussi parfois savoir ne pas s’en servir. « Lorsque l’entreprise a un excédent, il faut le considérer comme une ressource que l’on pourra utiliser si la situation se dégrade. Pour cela, il est préférable de le placer sur un compte épargne, non pas pour espérer le faire fructifier mais plutôt pour éviter de l’utiliser. De même, lorsque les taux d’intérêt sont bas, il est souvent préférable de s’endetter pour investir, plutôt que d’utiliser sa trésorerie », conclut Jacques Maureau. Des conseils pas toujours simples à mettre en place au quotidien, aussi sans totalement sous-traiter l’ensemble des opérations comptables et commerciales, se faire accompagner par un professionnel est un atout de taille.

Les services à mobiliser

Plateforme Héraclès

Pour aider leurs clients à se sortir d’une mauvaise passe, huissiers de justice et experts-comptables ont mis en place une plateforme commune permettant de faciliter les recouvrements amiables des créances des entreprises. Concrètement, il s’agit d’une passerelle technique entre la plateforme numérique professionnelle d’aide au recouvrement amiable de créances des huissiers de justice (Héraclès) et celle des experts comptables. Ce système permet donc à un expert-comptable mandaté par son client de déclencher une procédure de recouvrement amiable des factures impayées en contactant via cette plateforme un huissier de justice.

Centre d’information sur la prévention des difficultés des entrperises

De quoi faciliter les échanges de documents entre les deux professionnels. Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises Face aux difficultés croissantes des entreprises et au tabou que représentent encore ces difficultés, les représentants des experts-comptables, des avocats, des anciens juges consulaires, les Chambres de commerce, les Chambres des métiers, mais aussi les Créés par les experts comptables, les organismes de gestion, les administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires se mobilisent au quotidien pour épauler les patrons. En cas de difficulté, le chef d’entreprise peut contacter le Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises pour prendre un rendez-vous. Ce dernier permet d’évoquer ses difficultés de manière confidentielle, et gratuitement, avec un expert-comptable, un avocat et un ancien juge consulaire qui pourront guider le chef d’entreprise et l’aider à sortir de cette mauvaise passe. Un site Internet permet aussi de réaliser un état des lieux grâce à un outil d’autodiagnostic en ligne. Les CIP existent dans chaque région.

Pour plus d’information :
www.cip-national.fr

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