La mosaïque reste dans l’imaginaire collectif un revêtement noble et luxueux réservé aux piscines d’exception. Si le coût de la mosaïque est supérieur aux autres revêtements, elle intéresse une clientèle à la recherche d’un rendu esthétique particulier.
Des a priori tenaces
Pour beaucoup de professionnels de la piscine, le “carrelage‿ n’a toujours pas bonne réputation. Il est vrai que par le passé ils ont pu connaître quelques déconvenues : carreaux qui tombent, joints difficiles à nettoyer et incrustés de pollutions diverses… Heureusement, depuis une dizaine d’années, les choses ont sensiblement évolué notamment grâce aux avancées réalisées dans l’univers des colles et des joints.
Les mortiers joints sont plus performants et traités antibactériens et hydrofuges. Ils bénéficient aujourd’hui d’une durée de vie estimée entre 6 et 10 ans. Plus remarquable encore, l’apparition des joints époxy, sensiblement plus chers et d’une mise en œuvre plus délicate, mais qui annoncent une durabilité exceptionnelle estimée à 20 voire 25 ans. Ils présentent aussi la caractéristique de ne pas retenir les algues ! Les connaisseurs apprécieront leur capacité à se faire oublier car les joints peuvent être assortis à la couleur de la mosaïque.
Pour quelles piscines ?
En construction comme en rénovation, la mosaïque doit être posée sur une structure de bassin parfaitement étanche : béton banché, béton/coffrage perdu, béton projeté (gunite), agglos à bancher. Il est à noter que certains fabricants de modules industrialisés ont rendu leurs produits compatibles avec la mise en place de ce revêtement. C’est le cas des blocs de coffrage polystyrène Virginia, après avoir procédé à une préparation de surface avec des mortiers d’accrochage spéciaux et des modules polypropylène SolidPOOL Mosaïque.
La qualité du support est un point fondamental pour une réalisation réussie. La mise en place de la mosaïque réclame donc un travail de préparation du support soignée avec une attention particulière à apporter aux escaliers. Cyril Grenet, mosaïste-carreleur qui réalise chaque année entre 30 et 40 piscines, construction et rénovation, nous confirme toute l’importance de ce travail de préparation : « si le support est mal préparé ou si les escaliers sont “tordus‿, même le champion du monde des carreleurs n’arrivera jamais à un résultat parfait ! »
Une demande plus forte dans le Sud
La Rome antique a contribué à diffuser l’art de la mosaïque dans une grande partie du bassin méditerranéen. Cette influence semble encore vivace puisque la demande pour ce type de revêtement est sensiblement plus importante dans le sud de la France que dans le nord.
Un rendu esthétique recherché
Pour Jutta Ferré, de la société Ô Concept, le client recherche avec la mosaïque une couleur d’eau particulière, souvent découverte dans la piscine d’un hôtel ou celle d’un centre de thalasso. Il cherche aussi la possibilité d’harmoniser le bassin avec son environnement. Ce client est également séduit par un rendu esthétique très particulier : les reflets de la lumière du soleil ou de l’éclairage subaquatique, l’éclat et la couleur du bassin qui évoluent suivant l’heure de la journée.
Facile à nettoyer, la mosaïque est aussi appréciée car elle présente une grande stabilité dans le temps : elle est insensible aux UV, aux agents chimiques des produits de traitement ainsi qu’aux variations importantes de la température de l’eau.
Une alternative : la frise de carrelage
Des contraintes techniques ou budgétaires peuvent compromettre le recours à la mosaïque. Il est possible alors de ne poser qu’une frise de carrelage à la hauteur de la ligne d’eau, le reste du bassin recevant un enduit de finition ou une peinture. Cette bande “trompe l’œil‿ donne l’impression que le bassin est entièrement carrelé.
Un impact environnemental réduit
Aitziber Amondarain, de la société Ezarri, met également en avant le faible impact sur l’environnement généré par sa fabrication. Contrôlée par une certification environnementale produit ISO 14021, Ezarri peut affirmer que 100% du verre utilisé pour la fabrication de ses produits est recyclé et qu’au moins 96% de sa mosaïque est composée de verre recyclé, le reste correspondant aux colorants et au système d’assemblage JointPoint.
Quelle mosaïque ?
Plusieurs produits sont disponibles sur le marché :
• Les carreaux de pâte de verre : les plus couramment utilisés. De petites dimensions (2 cm × 2 cm), ils offrent un grand choix de motifs et de couleurs : lisses, nacrés, marbrés, cuivrés, métalliques ou transparents. Les bords sont vifs, teintés dans la masse. Ils ont la faculté de pouvoir s’adapter aux arrondis de petit rayon pour habiller les formes très contournées d’une piscine. L’assemblage des tesselles est généralement fait sur papier, trame ou adhésif transparent (plaques 30 cm × 30 cm).
• Les émaux de verre : d’un coût supérieur, ils se présentent le plus souvent sous forme de carreaux de dimension 2,5 cm × 2,5 cm avec des bords adoucis. Ils sont émaillés sur le dessus ou teintés dans la masse. Grand choix de teintes également. Ils peuvent être lisses, nacrés, métalliques ou transparents. L’assemblage se fait sur papier, trame ou point PVC.
• La céramique qui est proposée dans de nombreuses déclinaisons : grès cérame vitrifié, grès cérame porcelaine, grès cérame émaillé, faïence avec des gammes de couleurs étendues… Les carreaux sont souvent de grandes dimensions. (240 × 115 cm, 115 × 115 cm, 240 cm × 240 cm). Ces carreaux sont plus généralement utilisés en piscines de collectivité plutôt qu’en piscines familiales.
À quel prix ?
Il y a une grande diversité de produits disponibles sur le marché et la fourchette moyenne de prix est assez large. Il est possible de donner un prix moyen compris entre 20 et 30 € le m². La pose est encore plus difficile à estimer car la qualité de la préparation du support est un élément à prendre en compte. Le prix moyen d’une réalisation varie entre 70 et 120€ HT le m², en fonction du matériau, du type de joint et de la forme de la piscine. La pose représente donc une partie importante du budget car c’est une opération longue et minutieuse.
Pour donner un ordre de grandeur, il est possible d’estimer le surcoût représenté par l’utilisation de mosaïque pour un bassin 8 m × 4 m à 5 000 ou 6 000 €. C’est le prix qu’une partie de la clientèle piscine est disposée à payer pour la piscine dont elle rêve.
Quelques sites web utiles
www.ezarri.com
www.concept-mosaique.com
www.oconcept.fr
www.carrelage-piscine.fr