L’éclairage

by laurence

Ce n’est que dans le milieu des années 2000 que les premiers projecteurs à LED ont fait leur apparition dans les bassins. Économies d’énergie, jeux de lumières, durée de vie et prix en baisse… Ils affichent de sérieux atouts qui font évoluer le marché.

Les chiffres du marché

Il n’existe pas de données chiffrées précises concernant l’éclairage des bassins. Il est cependant possible d’évaluer les potentiels de ce marché en recoupant certains éléments :

– il existe en Europe environ 4 millions de bassins enterrés et 70 % de ces piscines sont équipées de niches PAR 56, c’est-à-dire capables de recevoir les projecteurs incandescents classiques. Ils sont également susceptibles d’être équipés, sans modification, de projecteurs à LED. Les 30 % restants seraient équipés de niches permettant de recevoir les projecteurs extra-plats ;
– en France, des estimations de fabricants évaluent à 50 % le pourcentage des bassins équipés dès la construction de projecteurs à LED ;
– toujours en France, le volume des projecteurs à LED vendus “en deuxième monte‿ est très inférieur en volume à celui du premier équipement, du fait principalement du prix. En effet, lors de la construction, les coûts d’installation moindres dus à la section du câble électrique nécessaire, permettent de lisser le coût que représente le choix d’un projecteur à LED.

©Carré Bleu

Les forces en présence

La lampe à incandescence
C’est la lampe classique qui équipe les projecteurs piscine depuis des décennies. Elle diffuse un faisceau lumineux de 90°. Beaucoup lui reprochent aujourd’hui sa consommation électrique (300 W) et qu’elle ne permet pas de créer l’animation lumineuse du bassin si recherchée.

Les lampes halogènes
Scellés en paroi, les projecteurs halogènes procurent un éclairage de même intensité que les projecteurs à incandescence pour une consommation sensiblement inférieure. On peut cependant leur reprocher, avec leur faisceau de 30°, un éclairage trop directionnel. Par contre, leur faible diamètre et l’effet concentré procuré par ce type de projecteur font qu’ils sont parfaitement indiqués pour éclairer un escalier, un spa ou un espace balnéo.

Les lampes à LED
Nous l’avons vu, elles présentent de sérieux atouts pour équiper les bassins.

SeaMAID PAR 56. Idéal en remplacement des ampoules de projecteur PAR 56 classiques. Ces lampes LED sont disponibles en blanc et en RVB (11 couleurs fixes et 5 programmes automatiques). Certaines versions sont équipées d’un système radio embarqué qui fonctionne même dans l’eau.

Les points forts des LED

• La consommation : c’est incontestablement un des points forts de ce type d’éclairage. Les projecteurs à LED sont compatibles avec la grande majorité des niches de projecteurs existantes et peuvent donc s’installer facilement à la place des projecteurs 300 W “classiques‿. Suivant la puissance d’éclairage procurée, l’installation bénéficie d’une consommation par projecteurs très inférieure : 18 W, 25 W, 35 W ou 70 W.

• La durée de vie : la lampe à incandescence de 300 W dure environ 1 500 heures, tandis que certaines LED annoncent des durées de vie pouvant aller jusqu’à 50 000 voire 100 000 heures ! Il faut cependant ne pas faire d’annonces trop optimistes en la matière, qui pourraient se retourner contre le produit comme le précise Philippe Poma, de la société SeaMAID: « Les durées de vie de 100 000 heures et plus sont obtenues en conditions optimales que l’on ne retrouve qu’en laboratoire. En piscine, le courant fourni varie en fonction du réseau électrique et la température contenue dans le projecteur est bien plus élevée qu’en laboratoire, affectant la durée de vie des LED. De plus, la LED ne fonctionne pas toute seule et nécessite des composants électroniques embarqués qui n’ont pas les mêmes espérances de vie et varient aussi en fonction de la température de fonctionnement ! »

• Pour l’ambiance : elles créent des ambiances différentes en variant la couleur de l’éclairage grâce à une multitude de programmations différentes. Certaines permettent également d’ajuster l’intensité des trois couleurs primaires, rouge, vert et bleu, pour obtenir une infinité de couleurs. Elles permettent aussi de bénéficier d’un classique éclairage blanc particulièrement lumineux.

La gamme d’éclairage de projecteurs LED ColorLogic II et CrystalLogic par Hayward. Avec de nouveaux mini-projecteurs afin d’éclairer des endroits spécifiques comme des escaliers, des marches ou des cascades. 7 programmes de défilement des couleurs et 11 couleurs différentes.

• Économie d’installation : lors de la construction ou en rénovation, un professionnel installe généralement un projecteur à incandescence de 300 W standard en utilisant un câble de forte section (2 × 10 à 2 × 16 mm2) et un transformateur isolant de sécurité de 300 W situé dans le coffret électrique général (300 W/12 V = 25 A). Installer une lampe LED, c’est faire le choix d’une technologie qui permet de réaliser de nombreuses économies. Un câble de section 2 × 1,5 mm2 raccordé à un transformateur de 20 W peut être suffisant selon la puissance choisie (exemple d’un projecteur de 5 à 24 W situé entre 10 et 20 m). De plus, le raccordement au tableau électrique est nettement facilité. Autre avantage : une bobine de câble 2 × 1,5 mm² trouve facilement sa place dans un véhicule de chantier et le câble peut être facilement coupé à la bonne longueur. Sa mise en place dans le fourreau est plus facile, donc aussi plus rapide.
Les règles d’installation sont précisées dans la norme NF C15-100.

Projecteur longitudinal à LED Pool’s pouvant être installé à l’horizontale ou à la verticale. Son système d’éclairage RVB (rouge, vert, bleu) permet aussi des effets et des changements de couleur personnalisables.

La faible consommation : un avantage toujours plus

recherché par le client

On constate que la durée moyenne annuelle d’utilisation des projecteurs à incandescence de 300 W est estimée à seulement 50 heures ! La consommation électrique élevée associée au type d’éclairage “trop classique et non ludique‿ est sans doute responsable de leur faible utilisation. En revanche, lorsqu’un bassin est équipé de LED, l’utilisation moyenne des projecteurs passe à 200 h annuelles. Il est vrai qu’un projecteur à LED de 18 W affiche une consommation électrique 17 fois inférieure à celle d’un projecteur de 300 W et qu’il permet de créer une animation dans le bassin. À rapprocher avec un prix du kWh compris entre 13 et 15 cts en France et promis à des hausses successives prochaines (pour information ce même kWh est à 24 cts en Italie).

© L’esprit piscine

Que dit la réglementation ?

Interview de Caroline To Van Trang – Chef produit photonique-énergétique au LNE.

Un mot sur la norme NF EN 62471
C’est une norme générale qui évalue le risque des rayonnements : ultraviolet, visible et infrarouge. Elle est appelée par des normes produits d’éclairage. Elle définit 4 groupes de risques, de 0 (sans risque) à 3 (élevé). Spécifiquement pour les produits à LED, compte tenu du spectre d’émission, les risques identifiés/examinés sont ceux de la lumière bleue*.
L’obligation pour les importateurs et fabricants est d’évaluer le risque et de commercialiser des produits sans danger.

Quelles sont les récentes évolutions en matière de réglementation ?
Fin 2012, la Commission européenne a publié deux règlements relatifs aux lampes et luminaires (874/2012 & 1194/2012) qui prolongent les directives EuP et ErP et étendent la réglementation à l’ensemble des produits du marché européen. Jusqu’à présent, seules les lampes à incandescence (classiques ou halogènes) et les lampes fluorescentes compactes étaient soumises à réglementation dans la mesure où elles émettaient un éclairage non dirigé.
Les lampes à éclairage dirigé, les lampes à LED et les lampes à usage spécial sont désormais couvertes par le règlement 1194/2012.

Le règlement délégué 874/2012 s’applique depuis le 1er mars 2014 pour les luminaires et depuis le 1er septembre 2013 pour les lampes. Il concerne l’étiquetage énergétique de l’ensemble des lampes et des luminaires du marché. Ce texte introduit de nouvelles classes, A+ et A++, pour tenir compte des progrès technologiques. Les lampes pour usages spéciaux ne seront pas soumises à l’étiquetage, mais si elles sont vendues en pièces détachées, elles devront porter un avertissement qui précise pourquoi ces lampes ne portent pas d’étiquetage. Deux articles précisent les responsabilités respectives des fournisseurs (article 3) et des distributeurs (article 4).

Quel rôle peut remplir le LNE concernant ces règlements ?
Le LNE dispose de l’expertise et des moyens techniques nécessaires pour réaliser les essais demandés par ces règlements. Cependant, du fait de l’absence de normes permettant de fixer précisément toutes les conditions de réalisation des essais, ces conditions doivent faire l’objet d’un commun accord entre le demandeur de l’essai et le LNE.

*Le rapport ANSES : Effets sanitaires des systèmes d’éclairage utilisant des diodes électroluminescentes (LED),
est consultable gratuitement sur : www.anses.fr

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