Interview réalisée le 12 juin 2023
Installé dans le Gard, Aquilus Piscines et Spas Uzès emploie sept salariés. Concessionnaire du réseau français Aquilus, la société est dirigée par trois gérants, dont Vivian Arnaud.
Comment est classé le territoire que vous couvrez et quelles sont les conséquences pour votre activité ?
« Nous sommes passés début juin en vigilance renforcée sur tout le Sud du département. Ailleurs, certaines zones restent en crise. Ces restrictions nous impactent fortement. Par endroit, nous n’avons pas le droit de remplir les bassins, y compris pour le neuf. Nous avons donc basculé notre activité sur la filtration, la rénovation. On s’occupe, nous trouvons des solutions palliatives. Heureusement nous avons largement de quoi faire sur les zones qui ne sont pas en crise. Globalement, 2023 sera une bonne année, qui vient confirmer 2022. »
Comment envisagez-vous les semaines à venir ?
« Je surveille quotidiennement la situation sur Propluvia. J’ai la liste des communes en vigilance renforcée ou en crise. Les clients reçoivent des courriers des mairies. Donc l’information circule bien. Il a beaucoup plu fin mai et début juin, la situation tend à s’améliorer. Si les intempéries continuent, nous allons pouvoir remplir. C’est indispensable car laisser un bassin vide pose des problèmes de sécurité, avec un risque de chute. Heureusement, nos piscines sont autoportantes et il n’existe pas de risque structurel. »
Vous subissez des interdictions de construire ?
« Une commune a interdit toute construction car elle ne dispose pas d’assez d’eau pour alimenter les riverains. J’espère que cela restera localisé et ponctuel. La piscine ne constitue plus un plaisir de riches. Dans nos régions très chaudes, posséder un bassin permet de mieux supporter les canicules. »
Alors comment faire ?
« Informer le public sur la façon d’entretenir une piscine. Ne plus la vider, utiliser des filtres à cartouche, la couvrir dès que personne ne se baigne, réutiliser l’eau de filtration… Bien utilisée, une piscine devient un équipement durable, responsable. Je préconise ces solutions depuis plus de dix ans. Nous faisons beaucoup d’analyses d’eau pour nos clients, afin qu’ils puissent opter pour le bon produit, pour bien le doser. Nous avons mis en place des formations gratuites sur inscription, deux fois par an, en avril et octobre. Cela marche bien, avec chaque fois 25 à 30 personnes présentes. Beaucoup de concessionnaires Aquilus suivent la même démarche. Nous avons créé un groupe en interne où nous échangeons nos expériences, nos bonnes pratiques. Certains de mes confrères n’ont pas cette culture, mais ils l’adoptent progressivement. C’est partout pareil. Les gens attendent parfois d’arriver au pied du mur pour réagir. Ceux qui en sont incapables vont très vite disparaître. »
Comment les consommateurs réagissent-ils ?
« Le message passe bien. S’équiper pour économiser l’eau les fait se sentir moins coupables. Ils viennent de subir un matraquage d’informations et veulent bien faire. Nous n’avons jamais autant fait de devis de couverture ou de systèmes permettant d’éviter une surconsommation d’eau. Nous continuons à vendre des piscines, plus petites mais mieux équipées. »
Vous êtes donc optimiste concernant l’avenir ?
« Oui. Certains resteront sur le bord de la route, mais l’essentiel d’entre nous saurons faire cette nécessaire transition. »
Propos recueillis par la rédaction
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