Interview réalisée le 1er juin 2023
Dirigeant de DP Piscines (29), adhérent du groupement de pisciniers l’Esprit Piscine, Nadim Hijazi propose à ses clients des piscines éco-responsables.
Les restrictions et interdictions prises ces dernières semaines impactent-elles votre activité ?
Dans le Finistère, les nappes phréatiques sont très hautes et stables*. Nous ne subissons donc pas de restriction. Au contraire, nous enregistrons une forte croissance, avec pour le premier semestre une progression de 40 % du nombre de devis qualifiés, alors même que de nouveaux acteurs se sont implantés dans la région. DP Piscines, dont j’ai pris les rênes voici deux ans, travaille sur le sud Finistère depuis sa création en 1976. Nous concevons et construisons des piscines sur mesure en béton armé isolé, des spas, saunas et hammams. Du haut de gamme. L’entreprise emploie une vingtaine de salariés. Nous sommes indépendants, mais membres du groupement l’Esprit Piscine, qui regroupe 30 pisciniers présents dans toute la France. Face au réchauffement climatique, nous proposons des solutions éco-responsables : fiables, durables et économes.
Vos clients vous posent-ils des questions ?
Oui, beaucoup. Et nous leur apportons les bonnes réponses. Les consommateurs sont sensibles aux problèmes posés par le réchauffement climatique, à la nécessité d’économiser l’eau et l’énergie. En tant que pisciniers, nous sommes en première ligne et nous devons montrer que nous sommes responsables. Nous proposons des bassins en structures isolées, qui permettent d’économiser jusqu’à 23 % d’électricité sur le chauffage.
Nous équipons nos piscines de circuits hydrauliques optimisés, de pompes à vitesse variable, de lames solaires, d’un traitement automatisé et piloté. Ces équipements réduisent fortement le coût énergétique et l’utilisation de produits d’entretien. Nous proposons également des récupérateurs d’eaux de pluie connectés au bassin. Et, avec nos centrales de traitement automatique, nos clients n’ont pas besoin de vider leurs bassins. Les récupérateurs suffisent donc pour faire le niveau et le contre-lavage du filtre. Par ailleurs, nous mettons également en avant une solution de panneaux photovoltaïque avec un partenaire local. Finalement, nos piscines sont pratiquement autonomes en eau et en électricité ; en tous cas, c’est le chemin que nous empruntons.
Constatez-vous la même sobriété chez vos concurrents ?
La FPP fait du très bon travail. Cela étant, tout le monde ne réagit pas de la même façon. Ceux qui ne s’adaptent pas, qui ne sont pas responsables, vont très vite disparaître. Nous devons, et la clientèle nous le demande, économiser l’eau et l’énergie. Nos solutions représentent un surcoût à l’achat. Mais, comparativement à des piscines d’entrée ou milieu de gamme, le consommateur s’y retrouve avec un retour sur investissement moyen de moins de sept ans grâce à notre structure isolée et nos équipements de fonctionnement. Or la durée de vie d’une piscine est supérieure à sept ans. Nos clients comprennent ce discours. L’écologie punitive ne fonctionne pas. Mais quand nous proposons des solutions durables et économiques sur le moyen terme, les gens adhèrent. L’Esprit Piscine est en pointe sur ces questions d’éco-responsabilité.
Que pensez-vous des refus de permis de construire et des restrictions qui frappent vos confrères dans certains départements ?
Nous servons de bouc émissaire. C’est évident. Ne créons pas de psychose médiatique ; soyons tous, à tous nos niveaux, responsables. Dans le Finistère, 18 % de l’eau distribuée disparaît dans les fuites de canalisations enterrées. Un robinet qui goutte représente sur un an l’équivalent d’un bassin d’eau. Le gouvernement tape sur ce qui est visible, là où c’est facile. Il devrait plutôt investir dans la rénovation des réseaux enterrés. Ensuite, il en va de la conscience collective et individuelle.
*Etat des niveaux des nappes d’eau souterraine en Bretagne | Observatoire de l’environnement en Bretagne (bretagne-environnement.fr)
Propos recueillis par la rédaction
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