Au mois de novembre dernier, lors du salon Piscine Global de Lyon, Jean-François Mocquery qui préside aux destinées de Piscines Dugain s’est vu remettre les Palmes d’or de la FPP pour ses 30 années passées au service du marché de la piscine. Afin de mieux faire connaissance avec cette entreprise trentenaire, nous nous sommes rendus au siège de celle-ci, à La-Chapelle-St-Luc, tout près de Troyes. Nous y avons été reçus par Jean-François Mocquerie et Pierre-Adrien, son fils, qui a en charge le développement du réseau.
LAP : PARLEZ-NOUS DE VOS DEBUTS SUR LE MARCHE
J.-F. Mocquery : Après mes études, j’ai intégré l’entreprise familiale, une entreprise de construction, implantée dans la région de Troyes. De ce fait, j’ai eu, très jeune, ce que j’aime appeler
“la culture du béton”. Un événement, la canicule très sévère qui a touché la France durant l’été 1976, m’a amené à m’interroger sur la possibilité de construire des piscines. En effet, nous avons eu alors quelques demandes de particuliers souhaitant nous confier la construction de leur bassin. Il faut reconnaître que la demande était encore très modeste, tout particulièrement dans la région de Troyes, située bien loin des rivages de la Méditerranée. Pour ma part, j’ai tout de suite été intéressé par la piscine et j’ai essayé, mais sans succès, d’entraîner l’entreprise familiale vers ce marché qui en était encore à ses premiers balbutiements. Durant les années qui ont suivi cette canicule, les demandes pour construire des piscines, bien que toujours très modestes, ont continué. J’ai alors senti que le marché commençait à bouger et me suis rendu compte que j’avais le “produit piscine” dans la peau. J’ai alors souhaité gagner mon indépendance en créant mon entreprise, Piscines Dugain. C’était en février 1986.
DES DÉBUTS LABORIEUX
J’implante mon entreprise en pleine campagne, à 30 km de Troyes. Je dois reconnaître que sur la région, beaucoup me regardaient un peu comme un extraterrestre, tant la piscine était peu répandue. La mode alors était encore aux tennis chez les particuliers. Naturellement, du fait de mes antécédents, j’ai choisi de construire des piscines traditionnelles béton, une technique que je maîtrisais parfaitement. Il est vrai aussi que dans les années 1980, sur le marché piscine encore naissant, il n’existait pas encore beaucoup de solutions de construction dites industrialisées. J’affine mon offre en proposant des nouveautés telles que l’escalier roman et un choix plus important dans les coloris des revêtements. Je commence à bien travailler, principalement dans la région de Troyes et dans le sud du département de l’Aube. L’hiver, je travaille la prospection sur l’ensemble du département de l’Aube ainsi que dans l’Yonne. Je suis présent sur les marchés, les halls des grandes surfaces et participe aux foires régionales. Ces années de prospection s’avèrent payantes et contribuent à faire connaître mon produit rapidement. Un frein subsiste cependant : mon implantation à la campagne, trop loin de la ville et de son marché potentiel plus important. J’achète alors un terrain dans la proche banlieue de Troyes et fais construire un bâtiment en dur, que nous intégrons le 1er avril 1994. Inutile de vous dire que beaucoup, à l’époque, m’ont pris pour un cinglé !
LA DEMANDE EST AU RENDEZ-VOUS
Cette nouvelle implantation marque un nouveau départ. L’entreprise monte en puissance et les clients sont au rendez-vous. Je récolte alors ce que j’ai semé depuis plusieurs années. La demande est telle que je suis obligé d’avoir recours à des sous-traitants, ce qui n’est pas sans créer des difficultés : retards dans les chantiers, non-respect des délais et au final une très mauvaise publicité pour mon entreprise. C’est alors que je commence à réfléchir à une solution technique qui me permettrait de m’affranchir des difficultés liées à la sous-traitance tout en continuant à construire des bassins béton plein. C’était à la fin des années 1990.
LA STRUCTURE PISCINES DUGAIN
L’objectif que je m’étais fixé était de créer une structure de coffrage perdu béton me permettant de me passer au maximum des maçons. J’ai alors en tête une sorte de structure Lego, facile et rapide à installer, et qui permette de réaliser toutes les dimensions de bassin, largeur, longueur et hauteur ainsi qu’une grande liberté dans les formes. Cette structure doit être légère, pour faciliter le travail des opérateurs sur le chantier, mais également bénéficier d’une résistance optimisée. C’est ainsi que début 2000, je dépose le brevet de notre structure Piscines Dugain. Des panneaux PVC à assemblage vertical par queue-d’aronde, une technique qui a fait ses preuves puisqu’elle est utilisée depuis l’Antiquité. Cette structure autorigidifiante est conçue pour assurer, en tant que coffrage perdu, une parfaite homogénéité du béton. Un système de cloisonnement interne, renforcé par une structure à double nid-d’abeilles croisé, sans alvéole vide traversante ni entretoise creuse permet une mise en œuvre uniforme du béton, sans discontinuité ni rupture pour ne former qu’un seul et même ouvrage. Les margelles, quant à elles, reposent directement sur une assise en béton armé sans aucun porte-à-faux. Ces panneaux, ne nécessitant pas la mise en place de jambes de force, ne demandent qu’un terrassement réduit et permettent de laisser un chantier “propre”, ce qu’apprécient très fortement nos clients.
LA CRÉATION DU RÉSEAU PISCINES DUGAIN
La mise au point de cette structure ainsi que la fabrication de nos moules ont demandé de lourds investissements, d’autant plus que notre premier fournisseur d’équipements, en nous livrant un matériel qui n’a pas tenu ses promesses, est venu renchérir des coûts déjà importants pour notre PME. Afin de les amortir, il me fallait trouver un marché pour produire ces panneaux en plus grande quantité. Cela m’a amené à réaliser une idée que j’avais en tête depuis longtemps, et que notre technique de construction, facile et rapide à mettre en œuvre, rendait possible : la création d’un réseau de pisciniers distributeurs Piscines Dugain. L’idée fait son chemin et lors du salon de Lyon de 2004, un premier concessionnaire nous rejoint. Le réseau est fort aujourd’hui de 20 concessionnaires et de 4 points de vente que nous possédons en propre. La dernière ouverture, celle du magasin de Saint-Étienne (42), est toute récente et témoigne de notre volonté de continuer notre développement.
QUELS SONT LES AVANTAGES QU’APPRECIENT LES PARTENAIRES QUI VOUS REJOIGNENT ?
C’est probablement le fait de disposer, sur un secteur géographique déterminé et en exclusivité via un contrat de concession, d’un produit made in France bénéficiant d’une garantie de 20 ans. Nous n’exigeons pas de droit d’entrée et le concessionnaire qui nous rejoint reste indépendant et donc patron chez lui. Je ne reviendrai pas sur la rapidité de mise en œuvre et les économies que permet de réaliser notre structure, nous venons de les évoquer, mais je voudrais insister sur les autres qualités de Piscines Dugain. En premier lieu, nous sommes une entreprise à taille humaine qui est propriétaire de son outil de production. Nous privilégions avec l’ensemble de notre réseau des relations de confiance que nous considérons comme un gage supplémentaire d’efficacité. Nous partageons avec nos partenaires notre expérience du marché, de 30 années, et mettons à leur disposition nos programmes de formation, une communication nationale, un site web personnalisé ainsi qu’une sélection de produits que nous stockons et que nous avons sélectionnés pour leur qualité de fabrication, la réactivité de leur SAV et leur capacité à préserver la marge nécessaire que doit dégager un professionnel. L’ensemble de ces avantages doit nous permettre de convaincre de nouveaux partenaires à venir nous rejoindre et d’accroître ainsi notre couverture du territoire. Le salon de Lyon du mois de novembre a été riche de nouveaux contacts pour la France, que nous sommes en train de finaliser, mais aussi de différents contacts en Europe.
UN MOT SUR LES AFFAIRES…
2016 a été une excellente année puisque notre chiffre d’affaires a progressé de 14 %. 2017 se présente également bien puisque les retours que nous avons de notre réseau sont très positifs. Nous sommes donc optimistes.
Propos recueillis par Michel Dupenloup