Virage à 360° pour Rafaël Guiller, aveyronnais d’origine, qui a quitté la région parisienne et une vie de cadre supérieur pour s’établir en Occitanie et engager une reconversion professionnelle. Pourquoi l’univers de la piscine ? « Parce que le secteur offre une perspective d’emploi pérenne. »
Un changement de vie radical
« Je suis titulaire d’un BEP de plombier chauffagiste mais je n’ai jamais exercé en tant que tel. J’ai occupé un poste de responsable d’exploitation dans une entreprise de béton prêt à l’emploi, en région parisienne… jusqu’au jour où j’ai décidé de changer de vie, d’acheter une maison avec piscine en Occitanie et de m’orienter vers un autre métier. Arrivé à la quarantaine, j’aspirais à une vie différente, moins stressante et qui me permettrait de profiter davantage de ma famille. Ayant constaté qu’il manquait des piscinistes dans la région, j’ai fait une étude de marché, qui a confirmé ce que je pressentais. J’ai donc décidé de me former à ce métier d’investigation qui permet de travailler au grand air et de nouer des contacts avec les clients. Arès avoir géré 300 personnes dans mon précédent emploi, cette reconversion m’apparaissait plus en phase avec mes nouvelles aspirations. »
Un avenir tout tracé
« J’ai donc engagé des recherches sur Internet et par chance, j’ai trouvé une formation qui ouvrait à CAP Formation à Gratentour, à une vingtaine de minutes de Fronton, où je réside. Depuis 2023, j’alterne donc les semaines de cours et celles en entreprise, en vue d’obtenir mon Brevet Professionnel, en 2 ans. Après avoir eu des collaborateurs à gérer, je me retrouve en classe avec des jeunes qui ont l’âge d’être mes enfants. Il y a bien sûr un énorme décalage culturel ! Mais je ressens une vraie bienveillance de leur part, je suis parfaitement intégré au groupe et cette expérience me redonne un coup de jeune. Me retrouver avec eux est très dynamisant. Mon expérience au sein de l’entreprise familiale qui m’accueille, Prodi Piscines, est, elle aussi, positive. Je savais, dès le premier jour, pourquoi je redevenais manœuvre : pour emmagasiner un maximum de connaissances et, à termes, après l’obtention de mon Brevet Professionnel, créer ma propre entreprise. »
La rénovation en point de mire
« J’ai joué franc jeu avec le directeur de Prodi Piscines, Benjamin Vié. Je ne lui ai pas caché que je n’envisageais pas une seule seconde de rester dans sa société une fois mon diplôme en poche et il l’a très bien compris. J’ai trouvé, auprès de lui et d’Aurélie Roussel, la directrice administrative et financière, une bienveillance qui m’apporte la sérénité nécessaire au bon déroulement de ma formation. Anthony Monaco, le formateur, est lui aussi à l’écoute et au plus près de ceux qui, comme moi, ont entamé cette formation. Sur le terrain, nous sommes quatre, deux apprentis, un responsable technique et un technicien. L’ambiance est bon enfant et la diversité des corps de métiers, une quinzaine, reste un point positif. J’apprécie aussi de travailler en plein air, en toute liberté et en ayant beaucoup d’autonomie. Je trouve cela valorisant d’être reconnu professionnellement.
Je me souviens du plaisir que j’ai ressenti à la fin de la rénovation de mon premier bassin. La satisfaction du client et le contact humain sont, pour moi, essentiels dans un métier comme celui de pisciniste.
Plus tard, j’envisage d’ailleurs de m’orienter vers la rénovation plutôt que vers la construction. La France est le deuxième marché au monde, après les Etats-Unis, et le pays possédant le plus important parc de piscines d’Europe. La rénovation est donc un secteur d’avenir. Dans le cadre de notre formation, nous recevons régulièrement des acteurs majeurs du secteur, notamment des fournisseurs. Ces échanges avec eux sont essentiels ; ils nous permettent d’être au plus de la réalité du marché, de profiter de leur expérience et, en amont, de remplir notre carnet d’adresses. Pour le futur indépendant que je suis, ces rencontres sont primordiales. »
Un marché en pleine évolution
« J’ai conscience que le marché de la piscine est appelé à souffrir dans un avenir proche. Il y a quelques années, la piscine s’est démocratisée et, avec environ 25 000 €, il était possible d’avoir son bassin. Les contraintes environnementales et politiques vont changer la donne. Les nouvelles technologies seront plus chères et la piscine deviendra moins accessible au plus grand nombre. Les piscinistes vont devoir évoluer, essayer d’être au plus près de leurs clients. Mais la piscine est et restera longtemps encore, un achat plaisir qui offre une valeur ajoutée à une maison. Aux piscinistes de s’adapter et de tirer leur épingle du jeu. »
Meilleur souvenir
« Impossible d’en citer un en particulier. Je dirais tous ces moments de franche camaraderie, aussi bien à l’école que sur le terrain. »
Propos recueillis par Cécile Olivéro