Interview réalisée le 14 juin 2023
Sylvie Torres, directrice commerciale Piscines Ibiza pour les Pyrénées-Orientales (Manoa Piscine), doit faire face à un classement de sa zone de chalandise en niveau « crise ».
Comment fait-on pour survivre en niveau 4 ?
Nous faisons face. Nous enregistrons moins de prospects et beaucoup moins de signatures de contrats. Les gens attendent. Ils sont perdus. Ils ont peur. En fait, ils aimeraient bénéficier d’un peu de visibilité, mais pour l’instant, ils sont dans le brouillard et attendent la levée de l’arrêté pour pouvoir signer leurs devis. Les remises à niveau et remplissages sont interdits, sauf en cas de prolifération des moustiques et surtout de risques liés aux chutes, à la mise en défaut des alarmes ou du fonctionnement des volets roulants.
Vous perdez des clients ?
Je ne pense pas. Nous espérons les retrouver cet automne. Nous devrons faire plus de piscines en arrière-saison. Les consommateurs, et nous aussi, allons devoir nous adapter, anticiper la pose pour éviter les périodes où l’eau manque.
Vos clients rencontrent-ils des difficultés pour obtenir des autorisations de travaux ?
Nous avions un carnet de commandes avancé et donc toutes les autorisations de travaux ont été acceptées. Ces dernières ne peuvent pas être refusées. Sur le département, une commune a tout bloqué en toute illégalité. Nous restons confiants et positifs. Nous informons les clients et nous les aidons dans leurs démarches.
Avez-vous adapté votre offre ?
Oui. Piscines Ibiza a mis en ligne un nouveau site web (mesgestesecopiscine.fr) depuis le 21 avril dernier. Il fournit des solutions pour préserver l’eau. Sur le terrain, nous faisons beaucoup de pédagogie. Nous alertons nos clients sur l’importance de couvrir sa piscine, de préférence avec une bâche à bulles afin de limiter le phénomène d’évaporation, de remplacer le sable des filtres par du verre, ou carrément d’opter pour un filtre à cartouche, d’installer un préfiltre de type hydrocyclone, de privilégier une pompe à vitesse variable. Ces équipements permettent de réaliser de nombreuses économies d’eau et de réduire souvent de plus de moitié la consommation d’eau annuelle de sa piscine.
L’automatisation du traitement permet également de garder une eau de qualité sans la remplacer. Dans nos magasins Piscines Ibiza, nous mettons en place des corners dédiés aux économies d’eau.
Tout cela représente un coût. Comment réagissent vos clients ?
Ils sont attentifs, mais tous n’ont pas le budget nécessaire. Une piscine représente un investissement et ils ne savent pas de quoi demain sera fait. Une piscine vide peut bouger en cas d’orage. Les dégâts dépasseraient alors largement les 1500 € d’amende, donc, la plupart des particuliers remplissent quand même leur bassin. La piscine doit rester un lieu de convivialité, pas un motif de stress.
Vous restez optimistes ?
Oui, bien sûr. Nous restons confiants en l’avenir même si cette période de transition est dure pour les professionnels. Progressivement, les équipements permettant de rendre une piscine pratiquement autonome vont rentrer dans les mœurs, devenir obligatoires. Nous devons nous montrer avant-gardistes, jouer la carte du professionnalisme. Piscines Ibiza est armé pour cela. Les dernières études montrent qu’une grande majorité des Français ont encore envie d’avoir une piscine dans leur jardin malgré tout ce qu’on a pu entendre, donc notre métier a encore de beaux jours devant lui.
Propos recueillis par la rédaction
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