Sadifel – Pool68, c’est une histoire de famille qui fête cette année ses 45 ans. Tout a commencé avec son créateur, René Bobbera, en 1978. Ses enfants, Natacha Arago et Stéphane Bobbera, l’ont rejoint dans l’aventure dès leur plus jeune âge et ont repris aujourd’hui l’entreprise familiale.
Une histoire de famille, du tennis à la piscine
Stéphane Bobbera : « J’ai commencé à travailler avec mon papa vers l’âge de 12-13 ans pendant les vacances scolaires. Je l’accompagnais sur les chantiers. J’ai obtenu par la suite un BEP CAP d’électrotechnicien. Je cherchais un patron pour commencer ma vie active. Mon père m’a proposé de le devenir. J’ai donc officiellement intégré Sadifel – Pool68 à 19 ans.
C’est une véritable histoire de famille. Notre cousin René travaillait également avec notre père et m’a beaucoup appris sur le monde de la piscine. Il gérait la société lorsque notre père était sur la route pour l’activité couverture à barres. Il possède aujourd’hui sa propre société de piscines. »
Natacha Arago : « L’histoire commence avec notre père. Jeune, il s’était vu, en raison de son nom de famille d’origine italienne, refuser l’entrée d’un club sélectif de tennis proche de chez lui. Déçu, il en a parlé avec une douzaine d’amis qui ont décidé de s’unir et de se cotiser pour construire leur propre club (Club 74) avec plusieurs courts de tennis, notamment sur le terrain de notre maison, qu’ils louaient à l’heure.
En tant que gérant du club, notre père était en relation avec un professionnel qui vendait des courts de tennis et des piscines. Celui-ci lui a proposé de compléter son activité avec la vente de piscines. Tenté par le défi, notre père a accepté et a débuté son activité en 1978, dans son garage à Hésingue, en créant SADIFEL (Société Alsacienne de Diffusion d’Équipement et de Loisirs).
Ensuite, par le biais de rencontres, il est devenu revendeur de couvertures de piscines en France pour la société suisse Glatz pendant une vingtaine d’années, en parallèle de l’activité piscine. J’ai moi-même travaillé pour cette société pendant 12 ans avant de rejoindre mon père et mon frère chez Sadifel – Pool68. »
SB : « En 2008, notre père nous a cédé la société à Natacha et moi. La même année, nous avons créé l’enseigne Pool68 qui fut récompensée par Les Palmes d’or de la piscine pour son professionnalisme et sa pérennité. »
Je faisais moi-même des tournées de livraison de produits. Il fallait rassurer les clients. Notre volonté est de nous améliorer constamment afin de satisfaire notre clientèle.
Cette période a d’ailleurs vu émerger beaucoup de nouveaux pisciniers qui ont voulu se lancer pour répondre à la demande exceptionnelle. Aujourd’hui, ce phénomène s’est calmé. Nous avons retrouvé un rythme normal. Nous avons assez de travail pour être sereins.
Nous avons, d’une année à l’autre, toujours le même schéma : une saison forte jusqu’au 15 août et puis ça redevient calme.
NA : « Chez Pool68, nous vendons deux gammes de coques de chez Mediester avec qui nous travaillons depuis presque 30 ans, et France Piscine. Nous livrons un produit fini, ce qui facilite la gestion de notre planning et évite les retards éventuels. En revanche, nous sommes dépendants de la maçonnerie, de la météo… Nous constatons aujourd’hui que les chantiers prennent davantage de retard (construction compliquée, paysagisme, etc.). De plus, de nos jours, nous observons que dès le mois de juillet, il y a moins de monde. Ce n’est plus comme avant. Aujourd’hui, dès que les gens ont la possibilité de partir pour quelques jours, ils saisissent l’occasion. Le week-end du 1er mai par exemple, c’était le calme plat, du jamais-vu avant la pandémie. »
La piscine connectée
SB : « Un des enjeux pour la piscine d’aujourd’hui et de demain, c’est sa connectivité. Nous n’avons jamais eu autant de dépannages à faire. Personnellement, j’ai décidé d’en parler de moins en moins aux clients pour éviter les désagréments.
Les clients qui possèdent une piscine connectée sont en permanence sur l’application et dès qu’il y a le moindre changement de valeurs, c’est la panique à bord.
Évidemment, il faut s’adapter aux nouvelles technologies, nous n’avons pas le choix. Les particuliers qui possèdent une résidence secondaire sont intéressés car cela leur permet de tout gérer à distance. Néanmoins, je trouve que ce n’est pas encore optimal et pourtant, je suis moi-même quelqu’un de très connecté.
Le problème majeur c’est l’impossibilité de facturer nos interventions en raison de la garantie : le traitement du dossier, le rendez-vous, l’intervention du technicien sur le chantier, etc. Le SAV de la piscine connectée, c’est compliqué. »
Meilleur souvenir
NA : « Il y a quelques années, nous avons dû changer un liner sous garantie chez un client. Cela implique de vider l’eau du bassin et de la changer, ce qui représente un coût. Mon père a donc eu l’idée de commander deux piscines autoportées et de vider l’eau du bassin dans ces deux piscines. Nous avons donc remis le liner, puis avons reversé l’eau des deux piscines autoportées dans le grand bassin. Procédurière, la cliente est sortie avec un mètre à la main pour mesurer le niveau de l’eau de sa piscine. Elle a alors constaté un manque de 16 centimètres sur toute la surface. Pour pallier la différence, nous lui avons offert des produits. Nous avons, finalement, sympathisé avec elle et avons découvert qu’elle est huissière. Depuis, elle nous aide lorsque nous sommes confrontés à des soucis de paiement avec des clients. »
Une marque ancrée et une équipe soudée
SB : « Précédemment implanté à Rixheim, notre magasin se situe, depuis les années 2000, dans des locaux commerciaux plus spacieux, à Habsheim dans la banlieue de Mulhouse, sur un axe routier très fréquenté (autoroute A35 Bâle Mulhouse). Nous intervenons dans un périmètre de 30 km autour du magasin. Nous l’avons agrandi de 80 m2 pour stocker plus de matériel. Notre activité se divise en 3 domaines : 60 % de constructions, 30 % de rénovations pour lequel nous recevons de plus en plus de demandes et 10 % de maintenance. En 2005, nous avons élargi notre offre en développant une branche dédiée au bien-être. »
NA : « Nous avons commencé petit. Nos parents ont travaillé dur. Notre mère a été d’un grand soutien notamment pour notre père, elle l’a accompagné pour lancer la société. Sadifel – Pool 68, c’est aujourd’hui une équipe de 12 personnes dont fait encore partie notre père. Il nous aide beaucoup ! Mon frère Stéphane s’occupe des gestions de planning, de la technique, du commerce et des divers réseaux sociaux. Quant à moi, je m’occupe du magasin, de la comptabilité, des achats/ventes, de l’accueil des clients, des devis, des prises de rendez-vous, etc. Nous sommes polyvalents dans la famille.
Pour la partie administrative, nous avons recruté, en 2009, après le départ de notre secrétaire Chantal qui était en poste depuis plus de 30 ans, Jennifer, la plus jeune de l’équipe. C’est une véritable perle, dévouée à la société. Elle fait partie de la famille.
Mon mari, Frédéric, nous a rejoints il y a deux ans, il nous aide au niveau commercial. En 2007, à la reprise de la société, nous avons accueilli Damien, notre technicien le plus expérimenté. Pour la partie chantier, nous avons Laurent, et Léo, un apprenti issu de Bains-les-Bains que nous avons recruté, ainsi que Pierre et Léo en renfort technique. Nous comptons également deux maçons, Malek et Youcef. »
Une activité solide
SB : « Le Covid nous a chamboulés. Positivement d’abord, car les commandes et les ventes ont beaucoup augmenté. Nous avions mis en place des transferts d’appels, un drive interne pour les commandes.
Propos recueillis par Natacha Couvillers