Traitement de l’eau : les solutions éco-responsables, le regard de David BROWAREK

Quatre experts du traitement de l’eau pour piscines partagent leur vision de l’éco-responsabilité. Entre technologies UV associées à l’oxygène actif, solutions d’électrolyse à faible sel, déchlorinateurs innovants et galets sans acide borique, ces acteur leaders du secteur développent des systèmes durables, performants et respectueux de l’environnement. Leur objectif commun : réduire l’usage des produits chimiques, limiter la consommation d’eau, prolonger la durée de vie des équipements, et accompagner pisciniers et utilisateurs vers une gestion plus saine et responsable de l’eau.

Découvrez les entretiens avec :

David BROWAREK

Référent du secteur Piscine au CFA « Ecole des Métiers de la Piscine » de Rignac (Aveyron)

« Le traitement de l’eau se révolutionne grâce à l’électrolyse et aux technologies écoresponsables »

Avant tout, rappelons pourquoi le traitement de l’eau est indispensable en piscine. Par définition, une piscine est un lieu de baignade désinfecté (pour ne pas nous contaminer) et désinfectant (pour éviter que nous ne contaminions l’eau). Ce double objectif rend le traitement de l’eau non seulement utile, mais obligatoire.

Le chlore en galets : une méthode dépassée ?

Pendant de nombreuses années, les galets de chlore ont été utilisés de manière peu encadrée, souvent placés directement dans les paniers des skimmers.

Cette méthode pose plusieurs problèmes :

  • Diffusion incontrôlée selon la température de l’eau et le temps de filtration.
  • En dehors des périodes de filtration, le galet continue à se dissoudre dans une eau stagnante, entraînant une concentration excessive de chlore dans les skimmers.
  • Ce surdosage peut détériorer les équipements : paniers, skimmers et réseaux hydrauliques.

Par ailleurs, la gestion du taux de chlore dans le temps est aléatoire. La majorité des galets contiennent un stabilisant (destiné à protéger le chlore des effets du soleil), qui s’accumule dans l’eau. Une fois le seuil de 75 ppm dépassé, le chlore devient inefficace : il est «bloqué». La seule solution dans ce cas est une vidange partielle ou totale du bassin… peu écologique !

L’électrolyse au sel : une révolution durable

L’arrivée de l’électrolyseur au sel a changé la donne. Grâce à un processus d’électrolyse, le sel contenu dans l’eau est transformé en hypochlorite de sodium (javel) lors de son passage entre une anode et une cathode. Sous l’effet du soleil, ce chlore redevient du sel : le cycle peut se répéter.

L’avantage majeur ? Le système s’arrête automatiquement en même temps que la filtration, évitant tout surdosage. En ajoutant un peu de stabilisant (moins de 50 mg/L), on obtient un traitement stable et rémanent, adapté aussi bien aux piscines neuves qu’en rénovation.

Autres alternatives de traitement

Plusieurs technologies écologiques complètent le panel de solutions disponibles :

  • Traitement UV (ultraviolet) : les rayons UV (notamment à 254 nm) détruisent les micro-organismes dans un réacteur traversé par l’eau. Ce système désinfecte, mais ne rend pas l’eau désinfectante. Il doit donc être combiné à un traitement rémanent (électrolyse, oxygène actif…).
  • Ionisation cuivre/argent (Cu/Ag) : ce système diffuse dans l’eau des ions Cu²+ et Ag+ par électrolyse, qui agissent comme désinfectants puissants. Comme les UV, ce traitement n’est pas rémanent et nécessite une solution complémentaire.
  • Ozonateur : ce dispositif transforme l’air ambiant en ozone via une décharge électrique (effet corona). L’ozone est un désinfectant très efficace, mais potentiellement dangereux s’il atteint le bassin. Une chambre de dégazage est donc indispensable, et un traitement rémanent est toujours requis.

L’essentiel : une filtration efficace avant tout

Il est essentiel de souligner que la qualité de l’eau dépend avant tout de la filtration. Environ 80 % de l’efficacité du traitement repose sur une bonne hydraulicité et un dimensionnement adapté du système de filtration. La chimie de l’eau ne représente que 20 % de la gestion globale.

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