Quatre experts du traitement de l’eau pour piscines partagent leur vision de l’éco-responsabilité. Entre technologies UV associées à l’oxygène actif, solutions d’électrolyse à faible sel, déchlorinateurs innovants et galets sans acide borique, ces acteur leaders du secteur développent des systèmes durables, performants et respectueux de l’environnement. Leur objectif commun : réduire l’usage des produits chimiques, limiter la consommation d’eau, prolonger la durée de vie des équipements, et accompagner pisciniers et utilisateurs vers une gestion plus saine et responsable de l’eau.
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Marc PANIS
Responsable Chimie chez Fluidra
« Nous avons été parmi les premiers à proposer des galets sans acide borique »
Comment intégrez-vous l’éco-responsabilité dans vos solutions de traitement de l’eau pour piscines ?
Avant d’être distributeurs, nous sommes fabricants de matériel de piscine et de traitement de l’eau. Ce positionnement nous permet de maîtriser l’ensemble de la chaîne : conception, fabrication et distribution. À la clé, une vraie liberté d’innovation pour intégrer l’écoresponsabilité très tôt dans le cycle produit. Nous avons également mis en place des pictogrammes dans notre catalogue pour guider les professionnels vers les produits ayant un impact réduit : économie d’eau, efficacité énergétique, réduction carbone et circularité.
Quelles innovations Fluidra propose-t-il pour un traitement de l’eau plus éco-responsable ?
Nous avons engagé une démarche d’économie circulaire à travers le reconditionnement de matériel pour prolonger la durée de vie des produits. Parallèlement à cela, nous avons lancé plusieurs solutions concrètes pour rendre le traitement de l’eau plus éco-responsable.
Évoquons tout d’abord nos galets chlorés sans acide borique. Nous avons été parmi les premiers à proposer cette solution, bien avant l’entrée en vigueur des restrictions européennes. Ce composé, qui représentait autrefois jusqu’à 30 % des pastilles et des galets, est aujourd’hui limité à 0,3 %. Il sera totalement supprimé de toute notre gamme CTX Pro d’ici la fin de l’année. Nous pouvons aussi mettre en avant nos floculants sans sels d’aluminium et nos formulations à diluer, qui évitent de transporter de l’eau inutilement. Cela représente un double avantage : logistique et environnemental.

Le CTX 376.0 Multi Action 5, galet de chlore multifonction dépourvu d’acide borique et de cuivre
Autre évolution majeure : à partir de 2026, tous nos emballages dédiés aux produits chimiques seront fabriqués avec 50 % de plastique recyclé (comme actuellement notre ligne de soin « spa sensations »). Une démarche concrète pour préserver les ressources naturelles et renforcer notre engagement en faveur d’une économie circulaire.
Côté hydraulique, notre préfiltre Hydrospin est destiné à économiser l’eau de lavage des filtres et à prolonger leur durée de vie. Il se place entre la pompe et le filtre, sur des installations neuves comme existantes. Grâce à sa conception, il sépare les solides et piège les particules lourdes en amont (jusqu’à 60 microns), ce qui permet d’économiser jusqu’à 85 % de l’eau utilisée pour le lavage des filtres. L’objectif est simple : une eau saine, avec moins de produits, moins de gaspillage et un impact environnemental réduit.

Le préfiltre
Hydrospin
En quoi les systèmes connectés Fluidra aident-ils à optimiser la gestion de l’eau ?
La connectivité permet une régulation plus fine et une anticipation des besoins. À la clé, une consommation optimisée. Nous avons développé une offre complète et connectée pour une gestion optimisée de la piscine : pompe à chaleur, électrolyseur, robot, coffret… le tout piloté via une seule application : FLUIDRA POOL.
Quels sont les freins rencontrés par les pisciniers pour adopter ces solutions ?
Le principal frein n’est pas le coût, mais l’habitude. Beaucoup de professionnels continuent en effet à utiliser les solutions qu’ils connaissent. Notre rôle est donc d’accompagner cette transition, notamment grâce à notre pôle formation Fluidra PRO Academy. Nous proposons des modules certifiés – comme CertiBiocide – pour sensibiliser à la bonne manipulation et au bon dosage des produits, ainsi que des ateliers techniques pour acquérir de nouvelles connaissances.
Quel message souhaitez-vous transmettre sur l’utilisation des biocides ?
Un biocide est un produit agressif pour le vivant : il est donc important d’en interroger la nécessité à chaque usage. Dans certains cas, la désinfection est indispensable, mais dans d’autres, un simple nettoyage sans biocide suffit. La piscine durable repose sur ces choix : comprendre l’usage, doser avec justesse et éviter le réflexe du « toujours plus ».
Comment Fluidra agit-il sur la gestion de l’eau ?
Nous mettons en avant les bonnes pratiques : récupération des eaux de lavage, utilisation de l’eau de pluie et adaptation aux territoires en situation de stress hydrique. Il s’agit d’une approche globale, ancrée dans le réel.
Quelles tendances majeures se dessinent pour le traitement éco-responsable de l’eau ?
À court terme, il s’agit davantage d’une évolution que d’une révolution. Les utilisateurs deviennent de plus en plus avertis : ils veulent des piscines connectées, efficaces et moins consommatrices de produits chimiques. Les solutions hybrides, comme les électrolyseurs à faible salinité combinés à la technologie UV, répondent parfaitement à cette demande. Ces systèmes – qui sont désormais la norme – consomment peu, offrent une meilleure qualité d’eau et permettent un usage plus raisonné. L’idée n’est pas de désinfecter davantage, mais de le faire mieux, avec un impact minimal sur les baigneurs et l’environnement.
Quel est votre engagement en matière de réparabilité ?
Un produit durable, c’est aussi un produit réparable. Nous conservons les moules et les pièces détachées de nos équipements le plus longtemps possible. Il y a peu, un professionnel nous a contactés pour réparer un spa vendu il y a 18 ans. Nous avions encore toutes les pièces nécessaires. Résultat : un équipement « rework » (réparable), plutôt que mis au rebut. C’est ce type de démarche concrète que nous voulons généraliser.
Un dernier mot sur la consommation ?
Aujourd’hui, de plus en plus d’utilisateurs souhaitent optimiser la consommation de leur bassin. Selon moi, une piscine bien gérée ne devrait pas nécessiter plus de 400 € de produits de traitement par an. Si cette somme est dépassée, c’est souvent le signe d’un mauvais usage. La nouvelle génération de pisciniers se montre très réceptive à ces enjeux ; elle veut comprendre, expliquer et accompagner les clients vers des solutions plus durables. Il s’agit d’une vraie transition, discrète mais réelle.