Traitement de l’eau : les solutions éco-responsables, l’interview de Xavier BAYLE

Quatre experts du traitement de l’eau pour piscines partagent leur vision de l’éco-responsabilité. Entre technologies UV associées à l’oxygène actif, solutions d’électrolyse à faible sel, déchlorinateurs innovants et galets sans acide borique, ces acteurs leaders du secteur développent des systèmes durables, performants et respectueux de l’environnement. Leur objectif commun : réduire l’usage des produits chimiques, limiter la consommation d’eau, prolonger la durée de vie des équipements, et accompagner pisciniers et utilisateurs vers une gestion plus saine et responsable de l’eau.

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Xavier BAYLE

Responsable R&D chez BIO-UV Group

« L’association des UV à l’oxygène actif ou à l’électrolyse de sel garantit une désinfection efficace et respectueuse de l’environnement »

Quelles solutions phares proposez-vous en matière de traitement d’eau éco-responsable ?

Depuis plus de 25 ans, BIO-UV Group propose des alternatives aux traitements chimiques classiques. Notre technologie historique repose sur l’association des UV à de l’oxygène actif (peroxyde d’hydrogène), assurant une désinfection efficace sans chlore. Au fil des années, nous avons développé des solutions hybrides comme le système O’Clear, qui combine UV et électrolyse au sel à très basse salinité. Ce système permet de réduire les apports chimiques, tout en assurant une sécurité sanitaire optimale.

Vous avez mentionné plusieurs gammes. Comment se structure aujourd’hui l’offre BIO-UV ?

Notre offre s’articule autour de trois grands piliers :

  • Traitement 100 % sans chlore : avec les gammes UV Néo et UV Inox, associées à de l’oxygène actif. Ces gammes existent depuis plus de 25 ans et ont fait leurs preuves.
  • Solutions hybrides : comme O’Clear Connect, qui combine UV et électrolyse à basse salinité. Lancée en 2020, cette gamme présente actuellement les solutions les plus vertueuses et les plus haut de gamme.
  • Électrolyse pure : avec la gamme Akeron SALT, issue de notre filiale Corelec, rachetée en 2021. Ces solutions visent le marché de volume, avec des produits comme Akeron SALT RX CONNECT ou DUO+.

Le stérilisateur UV NEO 18

L’électrolyseur au sel AKERON Salt DUO+

Justement, quel rôle joue Corelec dans cette évolution ?

Corelec est un acteur reconnu et apprécié en France sur le marché de la piscine privée, avec ses gammes d’électrolyseurs, de régulateurs, de pompes à chaleur et de coffrets électriques. Depuis son intégration au sein de BIO-UV Group, toutes ces gammes ont été rénovées : les produits ont été redesignés, rendus connectés, améliorés en performance et mieux classés selon la norme NF-EN 17645. Cela nous a permis de monter en gamme et d’élargir notre offre.

En quoi le traitement par UV se montre-t-il plus écologique que les traitements chimiques traditionnels ?

Les UV désinfectent l’eau en détruisant les virus, les bactéries et les algues via le circuit de filtration, sans aucun résidu chimique. Le procédé est instantané et sans rémanence, réduisant ainsi drastiquement l’impact environnemental. Lorsqu’on y associe une dose légère de peroxyde d’hydrogène en fin de journée, on obtient une désinfection continue, efficace et très respectueuse de la santé des baigneurs comme de l’environnement. Ce peroxyde se dégrade naturellement en eau et en oxygène.

Quels sont les bénéfices en termes de santé et d’environnement pour les utilisateurs finaux ?

L’absence de chlore ou sa réduction drastique limite fortement les irritations oculaires, les odeurs, les allergies ou les risques de formation de sous-produits nocifs (comme les chloramines). En outre, nos solutions ne laissent aucun résidu toxique dans l’eau ou dans l’environnement. Elles sont donc idéales pour les personnes sensibles, les enfants, et s’inscrivent pleinement dans une logique de piscine plus saine et durable.

Comment vos équipements s’intègrent-ils dans une démarche globale d’écoresponsabilité ?

Les lampes UV et électrolyseurs Akeron offrent jusqu’à 15 000 heures de performance, bien au-delà de la moyenne du secteur. Tous nos systèmes sont conçus pour une consommation électrique minimale. De plus, nous avons lancé l’initiative « 1001 électrodes » afin de permettre le remplacement de la seule cellule d’électrolyse, sans devoir changer l’appareil complet — une solution plus durable qui réduit considérablement les déchets.

Cette approche est intégrée dès la conception, dans le cadre de notre politique RSE. Nous sommes également membres actifs de la FPP et intégrons dans nos réflexions la norme NF-EN 17645 sur la classification environnementale des équipements. Tous nos produits récents — comme O’Clear Connect, Akeron SALT RX CONNECT ou Duo Plus — sont classés A ou B, les meilleures catégories de performance. Ce classement permet aux consommateurs de faire un choix éclairé selon leur budget et leurs valeurs.


L’électrolyseur au sel AKERON Salt DUO+

Avez-vous constaté une évolution de la demande des pisciniers et des particuliers pour ce type de solutions ?

Oui. Même si le prix reste un critère prioritaire, on sent un réel mouvement de fond vers des solutions plus respectueuses de l’environnement. Chez les professionnels, l’écoresponsabilité devient un levier de différenciation commerciale, surtout dans les zones concurrentielles. Par exemple, un piscinier peut proposer le système O’Clear pour se distinguer de l’offre standard en électrolyse.

Quels sont les freins principaux à la généralisation du traitement UV dans le secteur ?

Les principaux freins sont d’ordre réglementaire et économique. La réglementation européenne sur les biocides est très stricte et rend difficile le développement de nouvelles solutions, notamment à base d’enzymes ou de biotechnologies. Le coût de certification est prohibitif pour une PME. Et du côté du marché, certains consommateurs hésitent encore à investir dans des systèmes hybrides, parfois perçus comme complexes ou onéreux, malgré leurs nombreux avantages.

Comment voyez-vous l’avenir du traitement de l’eau ?

Aujourd’hui, nous sommes plutôt dans une dynamique de perfectionnement. Le marché évolue, les attentes des clients aussi, mais l’innovation de rupture est freinée par des contraintes réglementaires fortes. On avait exploré par exemple des pistes à base d’enzymes, mais les barrières réglementaires sont très élevées. En revanche, sur les technologies physiques comme les UV, nous avons atteint un très bon niveau de maturité.

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