À l’heure où les matériaux nobles ont le vent en poupe, le bois est largement plébiscité par les consommateurs pour investir leurs espaces extérieurs. Pour les pisciniers, c’est donc un véritable potentiel qui leur permet de diversifier leur activité et de valoriser une prestation aux accents esthétiques, pérennes et naturels.
Les mélanges de matériaux sont aujourd’hui les bienvenus pour délimiter la zone jardin, entre terrasse, piscine et paysage. Vivant, écologique et chaleureux, le bois permet d’harmoniser le style et le design intérieurs de la maison avec les espaces extérieurs. Mais, quel que soit le style de l’édifice, le bois est apprécié pour son authenticité, sa pérennité et son confort d’utilisation.
Deux derniers critères qui, dans l’environnement piscine, revêtent une importance toute particulière. Les abords du bassin doivent ainsi non seulement être résistants – aux agressions climatiques comme aux projections d’une eau traitée au chlore ou au sel – mais également assurer un certain bien-être à l’utilisateur lorsqu’il se trouve sur la plage.
Quel usage en extérieur ?
Aujourd’hui, l’esthétique du bois est déterminante et explique en grande partie l’engouement du grand public pour ce matériau. Mais le facteur « entretien » se doit d’être pris en compte pour répondre à l’usage et à la fonctionnalité. « Aujourd’hui, la tendance est à l’imbrication des matériaux d’une terrasse à l’autre en respect des contraintes d’utilisation, » constate Pascal Rodet, paysagiste. « Le bois à l’horizontale nécessite de l’entretien, il a donc tendance à être prescrit uniquement là où il doit être. Par contre, il est de plus en plus fréquemment utilisé à la verticale pour structurer le jardin. Les éléments en bois se mélangent ainsi merveilleusement bien à la végétation et cloisonnent l’espace extérieur dans lequel des ponctuations écologiques, des zones d’intimité ou d’ombrage sont les bienvenues.»
Le piscinier a donc un rôle de conseil à jouer auprès du client, son expertise professionnelle garantissant un choix du matériau judicieux. Pour la terrasse, on préfèrera par exemple un dallage contemporain grand format en grés cérame, uni ou en imitation bois, voire un bois composite, des supports qui ne craignent ni la graisse ni les taches. Autour de la piscine par contre, les bois exotiques restent une valeur sûre.
Les produits d’entretien
Source de revenus pour votre point de vente, les produits d’entretien sont incontournables pour une terrasse bois.
Le nettoyant
Pour un entretien régulier du support, le nettoyant élimine les traces liées aux intempéries ou à la pollution, les taches ou encore les moisissures.
Le dégriseur
Nettoyant le support, le dégriseur éclaircit les bois grisaillés et ternis par le soleil et les intempéries. Il permet au bois de retrouver son éclat en ravivant les couleurs d’origine.
Le saturateur
Généralement non filmogène, pour limiter le risque d’écaillage tout en préservant l’éclat du bois, le saturateur nourrit le bois en profondeur. Il confère alors au support une meilleure résistance aux passages, à l’exposition aux UV et aux projections d’eau.
L’insecticide
En traitement préventif des bois sains, un produit insecticide/fongicide protège le support contre la prolifération de larves, de termites ou de champignons, qui pourraient altérer le matériau.
Le choix des essences
Le discours est unanime pour les Experts du bois* : « Le bois est une valeur sûre sous réserve que son installation en terrasses ou plages soit faite correctement par des professionnels en regard du DTU 51.4, sans oublier l’utilisation de vis inox ! » En amont, les architectes en sont bien souvent des prescripteurs acharnés, une tendance lourde qui va de pair avec l’architecture contemporaine. Reste que le bois se décline en de nombreuses essences, chacune ayant des particularités qui lui sont propres et qu’il convient de connaître pour bien conseiller le client.
L’alternative composite
Si le matériau s’avère plus stable dans le temps qu’un bois naturel, son esthétique s’apparente à celle d’un stratifié : les lames sont identiques, mais les combinaisons couleur en font sa force. D’un point de vue qualité, il se doit d’être choisi plein et non alvéolaire (ou alvéolaire de 2e génération), avec une composition à 50/50 entre fibres de bois recyclé et polymère. La qualité de l’extrusion et de la granulométrie de la fibre (aussi fine que possible) impactent également sa durabilité.
Les exotiques
Naturellement imputrescibles, résistants et nets de nœuds, les bois exotiques ont des qualités indéniables et se patinent d’un beau gris au fil du temps. Si la pose d’un saturateur les protège, un entretien annuel s’impose pour retirer les mousses rendant le bois glissant (jamais au nettoyeur haute pression pour ne pas soulever les fibres), et un ponçage permet de rénover le support.
Leur qualité est liée à leur origine, d’où l’importance des labels et d’une fourniture tracée dans les négoces spécialisés. De loin le plus stable, l’Ipé est le plus prescrit, devant le Teck d’Afrique et le Padouk. « Des essences sans problème pour lesquelles on a du recul », nous précise Laurent Angot de ProPoseBois. D’autres essences, comme le Cumaru (plus nerveux et qui nécessite un bon séchage) ou le Maçaranduba (en entrée de gamme), offrent d’autres alternatives.
L’intégration d’une plage de piscine en bois tropical peut donc être valorisée comme un investissement durable, un argument commercial qui contrebalance les besoins d’entretien et le prix élevé (de l’ordre de 200 €/m2 H.T, fourni posé).
Les résineux
Les bois résineux sont plus accessibles : pour une qualité sans nœud, le prix public plafonnera à 60 voire 70 € le m2. Ces bois requièrent un traitement en autoclave Classe 4 afin de satisfaire aux exigences de durabilité et de résistance requises pour une utilisation en extérieur. Premiers prix de la terrasse, ils n’en restent pas moins naturels et esthétiques avec des gammes en constante évolution.
Des labels à valoriser
Comme dans l’agro-alimentaire, l’influence des labellisations et des certifications est de plus en plus forte sur les comportements d’achat. Si elles sont contraignantes pour les fabricants (cahier des charges à respecter), pour le piscinier c’est l’opportunité de valoriser auprès du client un produit respectueux de l’environnement.
Le FSC (Forest Stewardship Council) participe à la traçabilité des bois exotiques en incluant des contraintes de gestion et des exigences sociales et environnementales. Les labels sont au nombre de trois : FSC 100 (la totalité du produit provient de forêts certifiées FSC), FSC Mixte (produit fabriqué à partir de fibres de bois issues de forêts certifiées FSC, de matières recyclées et/ou de bois contrôlés FSC) et FSC Recyclé (100 % du produit fabriqué à partir de matières recyclées).
La certification PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) milite pour la gestion et le développement durable de la forêt. Seuls les produits issus de forêts certifiées, puis d’une chaîne ininterrompue de fabrication et de commercialisation d’entreprises certifiées PEFC peuvent se prévaloir « issu de forêts gérées durablement ». Pour ce faire, le pourcentage d’approvisionnement de l’entreprise en bois certifié PEFC doit être supérieur à 70 %.
Pour le composite, le nombre d’acteurs depuis 15 ans a sensiblement augmenté et la qualité est parfois disparate. La mise en place de la nouvelle certification CTB WPC DECKING, attribuée par l’institut indépendant FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement), devrait permettre aux pisciniers d’y voir plus clair. À ce jour, seule la lame Twinfinish fabriquée par TimberTech a reçu cette certification que d’autres gammes ne devraient pas tarder à recevoir rapidement.