Ce couloir de nage, en lien direct avec la maison, s’inscrit dans un environnement verdoyant. Deux acteurs ont œuvré de concert sur ce projet réalisé au Pyla-sur-Mer (Gironde) : l’architecte Antoine Dupont-Guerra (que nous avons interviewé) et l’entreprise Brettes Paysage.

Paysagisme et architecture
« Construite dans une forêt de pins, la villa, avec ses nombreuses baies vitrées, était largement ouverte sur une nature omniprésente mais sombre en hiver ; cela avait fini par devenir oppressant pour le propriétaire des lieux. J’ai très tôt entendu la demande « d’activer » le paysage, afin de redonner envie au client de sortir dans son jardin. J’ai ainsi conçu la piscine comme un trait d’union entre la nature et la maison. La typologie du couloir de nage s’est imposée comme une évidence, avec l’idée de plages surélevées par rapport au plan d’eau et au gazon, comme un ponton menant vers la forêt. Le rapport au soleil était doublement capital ici : il fallait amener de la lumière dans la nature ; quant au bassin, il devait évidemment bénéficier d’un ensoleillement maximum.
Son implantation a été l’enjeu majeur du projet, étant donné que la maison était collée à la limite sud-est du terrain. Initialement, le client avait approuvé une implantation au sud-ouest, très ensoleillée l’après-midi mais ombragée par la pinède jusqu’à midi. Le cahier des charges stipulait que le bassin ne devait réclamer absolument aucun entretien et que les aiguilles de pin auraient posé un vrai problème.
En arpentant le terrain avec Jean-Daniel Brettes et le client, nous avons vu le potentiel inattendu d’une implantation au nord-ouest, libre de pins mais présentant deux défis : un fort dénivelé et la nécessité de se coller au bâti existant pour maximiser la longueur de nage sans toucher aux arbres.

Une visualisation des trajets solaires en réalité augmentée, sur site, nous a permis de conclure que les ombres portées par la maison sur le futur bassin seraient minimes ; le client a validé cette implantation.
L’accès au terrain ne s’est pas avéré difficile ; de plus, nous avons tiré profit du fait que la maison était en partie construite sur un remblais pour donner au bassin une profondeur de 2,24 m au point le plus bas, sans avoir à creuser dans un sol difficile, permettant ainsi de plonger avant d’enchaîner les longueurs de bassin ».


Des enjeux liés aux fondations
« Nous avons sollicité le bureau d’études géotechnique Soletude, basé à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), en phase études. L’enjeu principal résidait dans les différents niveaux de fondations, le plus bas étant le local technique ; il a donc fallu le construire en premier.
Des parois berlinoises nous ont permis, pendant le chantier, de creuser sans déstabiliser les fondations de la maison. Il était prévu une piscine à débordement pour mettre en scène le dénivelé au nord-est de la maison, mais cette spécificité a finalement été abandonnée ; nous sommes ainsi revenus à la technique du skimmer, qu’il était hors de question de montrer. Nous les avons donc cachés sous les plages en bois.
Le bac à volet a représenté, lui aussi, un enjeu de taille car il ne fallait pas non plus qu’il soit visible. Une implantation en fond de bassin était idéale esthétiquement mais trop risquée pour l’entretien.
Avec Jean-Daniel Brettes, nous l’avons installé derrière un mur, ce qui a réduit la longueur de nage de 15 m à 13,50 m, une petite concession que le client ne regrette pas ».



Ces détails qui font toute la différence
« Le liner noir, les margelles en ardoise et les plages en ipé offrent à l’espace piscine une matérialité très naturelle. À l’origine, le client n’était pas convaincu par ma proposition d’un liner noir ; cependant, il m’a fait confiance et le résultat l’a pleinement satisfait. Le calepinage des lattes de bois a requis une attention toute particulière et des plans d’exécution précis ; de lui dépendait en effet l’esthétique de la plage.
Pour répondre à la demande d’une piscine sans entretien, je me suis formé à la biologie et à la chimie des piscines. Avec Jean-Daniel Brettes, nous avons soigneusement étudié le placement des refoulements et des skimmers en fonction des vents dominants.
Personnellement, il m’était important de créer la piscine la plus vertueuse possible ; ainsi, aucun choix technique n’a été fait par simple habitude. De la sélection de la domotique de pilotage jusqu’au dimensionnement rigoureux de chaque conduite (parfois jusqu’à 90 mm), tout a été étudié avec soin pour limiter les frais d’opération et de maintenance.
Aujourd’hui, entièrement domotisé, pilotable à distance par l’utilisateur et parfaitement intégré à son environnement, le couloir de nage et ses abords immédiats permettent à leurs utilisateurs de profiter en toute quiétude des joies de l’eau ».

Brettes Paysage
« Cette entreprise familiale a été fondée en 1891. Si elle était spécialisée dans l’horticulture à l’origine, elle a, dans les années 70, opéré une montée en compétences, ajoutant la construction de piscines à son champ d’actions.
Depuis 2009, et afin de répondre au mieux aux attentes et aux besoins de ses clients, la Maison Brettes a décidé de scinder ses activités, avec des départements dédiés : Brettes Paysage, Brettes Environnement, Brettes Piscine et Brettes Bois ».
FICHE TECHNIQUE
- Couloir de nage
- Dimensions : 13,5 m x 3,40 m, profondeur 1,20 m – 2,24 m
- Revêtement intérieur : liner noir
- Filtration : verre 23 m3/h
- Traitement de l’eau : par électrolyse et hydrolyse
- Chauffage : PAC
- Abords : margelles en ardoise et plages en ipé
- Sécurisation : volet immergé
- Éclairage : leds
