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Le b.a.-ba : le terrassement

by laurence

Réalisation : Central Piscines (34) – Everblue Piscines

Le terrassement est la « première pierre » d’une piscine réussie. Réalisé dans les règles de l’art en fonction de la nature du sol et des particularités du terrain, il détermine la solidité au sens large du bassin et, de fait, sa pérennité.

Toute erreur commise lors de cette étape essentielle engage la responsabilité du piscinier pour les dix années à venir, dans le cadre de la garantie décennale. Et elle peut concerner aussi bien la structure du bassin que ses abords si ceux-ci sont indissociables de la piscine (terrasses, plages, etc.).

En effet, un terrassement insuffisamment réfléchi,  préparé ou « bâclé » au moment de sa réalisation peut être à l’origine de désordres ultérieurs liés à la présence d’eaux souterraines, de problématiques d’affaissement des terres autour du bassin (cf. Les fuites d’eau en piscine, comment les repérer et surtout… les éviter – L’activité Piscine 133), d’un mauvais écoulement de l’eau en raison d’un décalage de niveau, voire d’un endommagement définitif de la structure de la piscine !

Les grandes étapes du terrassement 

Réalisation : CP Bassin 33 (33)

L’étude du sol : reconnaissance du lieu d’implantation, analyse de la nature du sol (par un géologue si nécessaire), repérage des réseaux pour s’assurer au préalable qu’aucune canalisation ne passe sous la future piscine (eau, gaz, électricité, égouts, etc.). Cette étape doit permettre de budgéter les travaux supplémentaires (brise-roches, accès, pieux de soutènement, etc.).

Définition et délimitation de la zone d’implantation de la piscine : les cotes du terrassement doivent toujours être supérieures à celles du bassin et varient selon la conception de la construction. Il faut prévoir un dégagement supplémentaire de minimum 50-60 cm de largeur autour du bassin pour faciliter le passage des canalisations et le travail des techniciens. Un strict respect de ces dimensions est primordial pour éviter toute mauvaise surprise, notamment le surcoût qu’entraînerait le remblaiement d’une fouille trop profonde (gâchis onéreux de m3 de béton et d’agrégats). 

Traçage au sol avec une bombe de peinture, du fil ou encore des piquets par rapport aux repères choisis (angle de maison, mur de séparation, haie, allée, etc.). 

Définition du point 0 en fonction de l’existant (terrasse, gazon, etc.). Il correspond au niveau de la piscine et de sa plage terminée. À faire valider et signer par le client.

Excavation à l’aide d’un engin de terrassement adapté (ex : pelleteuse), choisi en fonction des accès disponibles.

Évacuation des terres. Rien ne se perd, tout se transforme… Les 10 à 50 premiers centimètres d’épaisseur du sol naturel peuvent être évacués ou être mis de côté pour être utilisés en vue de nouvelles plantations permettant de valoriser l’environnement de la piscine. Cette terre végétale, même si elle est riche en humus, n’est pas assez stable pour servir d’assise à un bassin ou même à une terrasse. 

Réalisation : Eaux et Technique (82) – Piscines Hydrosud / © Bertrand Guillouf

En quoi la composition du sol influe-t-elle sur le terrassement ? 

La nature du sol conditionne le coût final du terrassement : selon les travaux nécessaires, son budget peut représenter une part importante de l’enveloppe totale du projet piscine. L’ouvrage piscine (béton, coque, etc.) doit être directement ancré dans le sol naturel :

Un sol composé d’éléments à granulométrie diverse, normalement drainants, ne nécessite pas de précaution particulière. Il est capable de rester stable et de supporter la charge maximale de la piscine, généralement comprise entre 1,5 t et 3 t/m2.

Un terrain argileux est dit « gonflant » en raison de ses fluctuations au gré des périodes de pluie et de sécheresse. Les professionnels doivent respecter certaines règles (cf. accord Afnor P90-322) pour que l’ouvrage ne subisse pas les effets néfastes d’un retrait-gonflement, un phénomène physique de « poussée mécanique » propre à ce type de sols.

Un terrain remblayé nécessite obligatoirement de décaisser tous les éléments rapportés. Si l’épaisseur est trop importante, il convient de mettre en place des fondations béton spécifiques, ancrées dans le sol naturel et sur lesquelles l’assise de la future piscine viendra s’appuyer.

Un terrain rocheux, enfin, induit plusieurs stratégies en fonction de sa configuration. 

– S’il ne s’agit que de quelques zones rocheuses, il est préférable, dans la mesure du possible, de ne pas y implanter un bassin pour que sa structure ne soit pas assise sur un sol avec différentes résistances. 

– Si le sol est entièrement rocheux, la piscine doit être creusée dans la roche. Vous devrez alors recourir à un brise-roche, à des marteaux-piqueurs, ou même à de la dynamite, ce qui représente un surcoût à intégrer au devis initial qu’il n’est pas toujours évident d’estimer au plus juste.

Comment gérer la présence d’eaux souterraines ? 

Cette seconde problématique n’est pas non plus à négliger, car mal gérée, elle peut être source de problèmes importants. Il faut donc s’assurer du bon écoulement des eaux du sol (ruissellement) et du sous-sol. L’eau doit être canalisée par un système de drainage et un puits de décompression qui ont pour objectif d’assécher le terrain autour et en dessous de la piscine. Des solutions particulièrement recommandées en présence de roches, d’argile, ou si le terrain est gorgé d’eau. 

Le relief du terrain a évidemment son importance. L’eau s’écoule le long des pentes, en raison de la gravité. Aussi faudra-t-il la canaliser et l’évacuer. Cette contrainte doit être considérée et est à l’origine de travaux complémentaires de drainage et/ou de fondation. 

Réalisation : Azur Composites Piscines (30)

L’implantation en haut d’une pente présente des risques d’instabilité du bassin en raison de possibles glissements de terrain causés par la nature du sol et l’importance des précipitations. Le ruissellement et la poussée des pluies peuvent déchirer la structure ou faire glisser la piscine vers le bas du terrain. Il est préconisé d’ajouter des fondations spécifiques qui seront définies par un expert. 

Dans le cas où la piscine prend place sur un terrain en pente naturelle, il est préférable de drainer la piscine gravitairement pour éviter qu’une partie ne glisse dans le bassin à cause de la pluie. Pour cela, il faut placer en périphérie du bassin, au bas des parois, un drain type « drain annelé agricole » protégé par un géotextile, lui-même déposé sur un lit de cailloux.

Enfin, l’implantation dans une cuvette, entre deux pentes, est propice à l’accumulation d’eau sous la piscine, ce qui aura pour conséquences le soulèvement du bassin par simple poussée d’Archimède (y compris pour les bassins en béton), sa déformation et l’endommagement du réseau hydraulique enterré. Un drainage efficace permet d’éviter ces désagréments coûteux.

Réalisation : AM Piscines (44)

Consultez les accords AFNOR P90-322 et P90-328 pour plus de détails sur le terrassement.

 

Texte : Carine Dal Gobbo

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