Accueil RencontresParole d'apprenti Téo Nezondet : « J’ai toujours envie d’apprendre des autres professionnels »

Téo Nezondet : « J’ai toujours envie d’apprendre des autres professionnels »

par laurence

Il se destinait à des études de comptabilité… mais Téo a très vite compris que ce n’était pas pour lui. Alors qu’il cherchait un job d’été avant d’entreprendre une reconversion, un ami de ses parents lui propose de l’aider un été en tant que piscinier pour la saison. Ce fut la révélation pour le jeune homme de 21 ans qui termine au mois de septembre son BP au centre de formation de l’ISMP (l’Institut Supérieur des Métiers de la Piscine).

De la comptabilité au métier de piscinier

« J’ai obtenu mon Bac STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) pendant le Covid. J’étais à l’époque passionné par la comptabilité. Je me suis donc naturellement inscrit à des études supérieures à La Rochelle, pour passer un diplôme dans ce domaine. Au bout de 6 mois, je me suis rendu compte que cela ne me convenait pas.
J’ai alors décidé d’arrêter mes études et de trouver un travail en attendant de me lancer dans un autre cursus. Au même moment, un très bon ami de mes parents, piscinier, cherchait de la main-d’œuvre pour l’aider sur les chantiers en saison et je l’ai rejoint en CDD.
Ce métier m’a plu, je voulais en apprendre davantage. Il y a deux ans, je me suis donc lancé dans l’alternance avec le Brevet Professionnel proposé par l’ISMP à La Roche-sur-Yon. Mon examen final de validation du BP est prévu pour septembre. »

Travailler de ses mains

« Je suis quelqu’un de manuel depuis toujours et c’est vrai que même mes parents étaient étonnés lorsque je leur ai parlé de mon choix d’études en comptabilité. J’aime travailler en extérieur.
La polyvalence de cette profession me plaît énormément. Il n’y a pas de routine. C’est un métier qui permet de sortir de sa zone de confort avec constamment de nouvelles choses à apprendre ! Et puis, j’aime aussi la relation que nous créons avec les clients, leur expliquer ce qui est bon pour leur piscine. Le côté humain de cette activité est important pour moi. »

La passion a un prix

« Au début de ma formation, j’habitais à 1h30 de route du centre. Je ne me plains pas, certains de mes camarades font jusqu’à 5 h de route tous les jours, J’ai dû finalement me résoudre à louer un logement à la semaine pour me rapprocher du centre de formation afin de réduire les coûts (essence, péage, etc.). Étudier représente un vrai budget.
J’aime tous les aspects de ce métier. Je l’ai découvert par hasard mais c’est devenu ma passion. Je pense sincèrement que lorsqu’on découvre le monde de la piscine et qu’on l’aime, c’est impossible de le quitter ! »

Médailles d’or au concours maf 2023 

« Je me suis inscrit au concours du Meilleur Apprenti de France en me disant que j’avais tout à gagner en participant à cette expérience prestigieuse. La suite m’a donné raison car j’ai été double médaillé d’or au niveau départemental et au niveau régional.
Le rendez-vous est pris maintenant pour l’épreuve nationale dont la date reste à déterminer. »

Formé par un Meilleur Ouvrier de France

« J’effectue mon apprentissage au sein de l’entreprise GEA Piscine. Grégory Marie, mon patron, est un Meilleur Ouvrier de France, un MOF formant le Meilleur apprenti, c’est assez rare pour être souligné. C’est un patron très minutieux qui aime le travail bien fait. Cette exigence de qualité de travail est formatrice.
Nous sommes seulement deux dans la société. Nous sommes spécialisés dans la membrane armée. Nous réalisons 100 étanchéités par an en moyenne. Nous nous déplaçons parfois à plusieurs centaines de kilomètres pour poser une membrane, en Corse par exemple, ou prochainement à la Martinique.
Outre l’étanchéité, nous réalisons des locaux techniques. Ces deux activités sont celles qui m’intéressent le plus dans mon métier, je ne saurais choisir entre elles. Nous sous-traitons la partie maçonnerie. »

Un rythme à adopter

« Selon moi, le plus gros défi en tant qu’apprenti piscinier, c’est le rythme à tenir en pleine saison. Au début, c’est intense et très physique. Il ne faut pas compter ses heures, car en pleine saison, nos journées peuvent s’étendre de 6 h 30 à 19 h, et il faut savoir faire face à des conditions météo qui peuvent vite être étouffantes. Heureusement, j’avais eu la chance de faire une saison avant de débuter mon apprentissage, je connaissais donc déjà la réalité du terrain.
La profession de piscinier regroupe plusieurs métiers, ce qui représente une quantité colossale de notions à connaître, à comprendre et assimiler. Ce n’est pas du « par cœur ». Chaque chantier est différent et la manière de procéder est adaptée en fonction des projets. »

Piscinier, un métier d’avenir 

« Évidemment, la problématique de l’eau c’est le sujet majeur auquel nous devons faire face aujourd’hui. Piscinier reste néanmoins un métier d’avenir. De nouveaux appareils sont régulièrement mis sur le marché pour recycler les eaux usées des lavages de filtres. Aujourd’hui, des outils existent pour lutter contre le gaspillage et d’autres vont voir le jour. Nous aurons toujours besoin de pisciniers pour les rénovations, même s’il est vrai qu’il y aura sûrement moins de constructions de piscines, car la question de l’écologie commence à freiner certains clients, en plus de celle du budget.
En ce qui concerne mon avenir en tant que piscinier, j’ai envie de continuer à apprendre. Je veux parvenir à façonner ma propre technicité, mon propre savoir-faire nourri par les échanges et l’expérience.  À terme, pourquoi pas ouvrir mon entreprise et réaliser mes propres projets. C’est une idée qui commence à germer même si j’ai le temps. »

Meilleur souvenir  

« En général, ce sont les résultats de nos chantiers, lorsqu’à la fin nous voyons la maison avec le jardin embelli, cela nous rend fiers du travail accompli.
Grâce à mon travail, je collabore avec beaucoup d’entreprises et je rencontre d’autres professionnels avec lesquels se tissent des liens d’amitié. On peut discuter ensemble de nos manières de travailler, de nos habitudes respectives. C’est enrichissant. Partager, écouter les autres… J’ai toujours envie de discuter de mon métier et apprendre des autres. Le week-end dernier, je me suis rendu à un anniversaire où j’ai rencontré un collègue piscinier, nous avons passé une bonne partie de la soirée à parler de nos chantiers respectifs. Pour travailler de manière sérieuse dans la piscine, il faut être passionné. C’est un métier difficile pour lequel il faut s’accrocher. Si on n’aime pas ce qu’on fait, je ne pense pas que ce soit possible de perdurer. »

Propos recueillis par Natacha Couvillers

L’Activité PISCINE magazine, la référence de l’information professionnelle du secteur de la piscine et du spa.

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