Lors de sa création en 2006, Kersyal était une entreprise de services pour les résidences secondaires et saisonnières. Le boom des piscines a fait évoluer l’activité qui se répartit aujourd’hui, à parts égales, entre la construction, la rénovation de bassins, le SAV et l’entretien. Sylvie Chesnel, qui dirige la société avec Alain, son mari, revient sur cette évolution et sur l’actualité de Kersyal.
Répondre aux demandes
« À l’origine, je suis électronicien et mécanicien mais je m’y « A l’origine, Kersyal fonctionnait comme une conciergerie pour les particuliers. C’est la forte augmentation de la construction de piscines et la demande conjointe des propriétaires de bassins et des constructeurs, qui n’assuraient pas ou peu le service après-vente, qui nous ont incité à revoir notre positionnement et à nous diriger exclusivement vers le monde de la piscine.
Aujourd’hui, Kersyal c’est 1/3 de construction, 1/3 de rénovation et un 1/3 de SAV et entretien. Notre ADN reste la rénovation et le SAV : nous sommes connus et reconnus pour cela. La construction, nous y sommes venus il y a une dizaine d’années. Nous sommes basés à Minihy-Tréguier et notre champ d’action s’articule, pour 80 %, dans un rayon de 40 kms autour, entre Perros-Guirec, Paimpol et jusqu’à Guingamp. »
Polyvalence et savoir-faire
« Au sein de l’entreprise, nous avons bien défini les rôles : Alain pilote les projets techniques, je gère le développement commercial et la partie administrative. Ainsi, nous sommes complémentaires et il n’y a pas de déperdition de compétences. A nos côtés, une personne responsable du magasin, 3 techniciens et un technico-commercial, donc une équipe restreinte mais avec des savoir-faire spécifiques et, en cas de besoin, des profils susceptibles de se montrer polyvalents. C’est ce qui nous permet d’être réactif et agile, de nous adapter et de répondre efficacement aux demandes de nos clients. »
Savoir tirer son épingle du jeu
« Par nature, je ne suis pas pessimiste. Nous avons réussi à tirer notre épingle du jeu avant la période Covid, nous y parviendrons après. Le secret ? Posséder une véritable capacité d’adaptation et se montrer souple dans le fonctionnement. La réussite de notre entreprise est à ce prix. 2023 – et plus particulièrement le second semestre de l’année dernière – a été très calme, avec peu de prospects et des projets qui ne se sont pas tous concrétisés. La forte hausse des prix de l’énergie a freiné l’activité. Au contraire, 2024 est, jusqu’à aujourd’hui, une année très correcte. Nos plannings sont chargés et nous n’avons pas constaté de réelle baisse d’activité sur la piscine. Néanmoins, force est de reconnaître que nous maintenons une belle activité grâce aux rénovations de piscines et au SAV. Les projets neufs se font plus rares. Face à l’instabilité politique que nous vivons actuellement, les clients sont davantage dans l’expectative et se montrent plus attentistes. L’incertitude n’est pas synonyme de dynamisme.
Nous continuons cependant à travailler sur des projets dans le neuf ; ils sont davantage qualifiés, ce qui les rend très intéressants. Le spa, qui a connu son heure de gloire entre 2020 et 2022, attire moins désormais. Peut-être était-ce un effet de mode ? Avec la crise sanitaire, on a assisté à une demande importante d’installation de spas ; le confinement et un besoin de bien-être chez soi avaient boosté ses ventes. Nous sommes revenus à une situation comparable à celle d’avant Covid. »
L’énergie solaire en question
« Nous avons toujours été conscients que l’eau n’est pas une denrée renouvelable. Et lorsqu’il y a peu, les pisciniers et les propriétaires de piscines ont été montrés du doigt, pour ne pas dire stigmatisés, nous avons choisi la pédagogie pour tenter de désamorcer le conflit. Nous avons fait un gros travail de communication, en nous attachant à expliquer et à démontrer, chiffres à l’appui, qu’une piscine peut être raisonnable en consommation d’eau et d’électricité, que la gestion de l’une et de l’autre peut être faite dans le respect de l’environnement. La Fédération des Professionnels de la Piscine, à laquelle nous adhérons, a, de son côté, œuvré dans ce sens, ce qui a sensibilisé les propriétaires de piscines, les professionnels et le grand public. De plus, ici, en Bretagne, nous ne connaissons pas le même stress hydrique que d’autres régions de l’Hexagone, tout en profitant d’un ensoleillement qui pourrait permettre de produire de l’énergie.
Chez Kersyal, nous aimerions travailler davantage avec des panneaux solaires adaptés au monde de la piscine. Pour l’heure, nous ne pouvons pas, faute de produits qui répondent à nos besoins spécifiques, alors que la demande existe. Nos clients nous en parlent, ils sont demandeurs et prêts à investir dans cette énergie propre. Il serait bon de réfléchir sérieusement à l’apport du solaire dans notre secteur d’activité, à ses bénéfices. On a travaillé sur l’eau, avec notamment des cuves de récupération, il devient indispensable de s’attaquer à l’énergie. Le solaire fera-t-il partie des prochains axes de réflexion et de développement de l’univers de la piscine ? Nous l’espérons vivement. »
Un bon souvenir
« En presque 20 ans d’ancienneté dans le métier, nous avons engrangé beaucoup de souvenirs. L’un des meilleurs reste ce chantier au cours duquel nous avons transformé un bassin piscicole en piscine. Nous avons aimé réaliser ce projet atypique ici, à Perros-Guirec. »
Propos recueillis par Cécile Olivéro