La mesure de l’alcalinité joue un rôle essentiel dans la stabilisation de l’eau et dans son traitement chimique de l’eau.
Ce rôle, Lane Hoy, Président de PCFR, a souhaité, aux côtés de ses équipes, en approfondir sa compréhension afin de mieux le maîtriser. Cette étude basée sur l’expertise et le savoir-faire de l’entreprise a mené à la création et au dépôt d’un brevet technologique sur la mesure de l’alcalinité totale dans l’eau sans utilisation de réactifs. Entretien.
Pourquoi ce brevet ?
« Vous pouvez mesurer l’alcalinité avec des bandelettes de test, des réactifs et des photomètres, ou des équipements de titration mais ces méthodes sont coûteuses et compliquées. Une véritable automatisation n’est atteinte que lorsque vous pouvez mesurer l’alcalinité de manière simple, abordable et en temps réel. Le développement du brevet « Aquatic Total Alkalinity Measurement System and Method » témoigne de notre engagement à innover en nous posant les bonnes questions et à repousser les limites pour trouver des solutions. En nous appuyant sur notre maîtrise technologique et en utilisant la visualisation des mégadonnées, nous sommes pionniers dans cette approche novatrice de mesure de l’alcalinité totale sans réactifs. C’est une étape importante dans notre quête pour révolutionner la façon dont les domaines de l’eau et des écosystèmes sont contrôlés et gérés. Nous ambitionnons de fournir des solutions répondant aux défis les plus pressants auxquels notre environnement et notre planète sont confrontés. Cette méthode redéfinit la mesure de l’alcalinité totale, fournissant un outil puissant pour exploiter, protéger et préserver la durée de vie des installations et de tous les équipements, tout en assurant une qualité de l’eau optimale. Cette percée garantit une meilleure expérience de baignade dans les piscines, les spas, les parcs aquatiques et autres lieux récréatifs. »
Comment est-il né ?
« La genèse de ce projet, c’est une découverte. Lors de la lecture des paramètres de l’eau, j’ai remarqué, dans notre partie data, un comportement spécifique, s’apparentant à une signature, qui semblait dépendre du TAC. En début d’année, j’en ai discuté avec Xavier Daròk (Docteur en Chimie) à qui j’ai confié la mission de vérifier la véracité de ce comportement grâce à nos systèmes, notre manière de collecter la donnée et l’utilisation que nous en faisons. Il s’est avéré qu’il existait bel et bien une signature spécifique du TAC. La cohérence a été validée d’un point de vue théorique grâce à l’expertise en chimie de Xavier, et d’un point de vue pratique avec l’utilisation et la simulation de différents TAC dans nos équipements. Cette validation nous a permis de rédiger et de déposer ce brevet en avril dernier. Pas encore publié, il est néanmoins enregistré afin de protéger notre propriété intellectuelle, notre savoir-faire, et continuer de développer et d’affiner la connaissance de cette donnée spécifique de mesure innovante et immédiate du TAC.
Ce brevet est né d’un travail d’équipe. J’en suis très fier. Je tiens à remercier tout particulièrement mes co-inventeurs pour leurs efforts considérables : Dr Xavier Daròk, responsable produit qui était en charge de valider mon hypothèse de départ et l’écriture de ce brevet ; René Brunier, notre responsable R&D qui était chargé de mettre en place la partie protocolaire pour pouvoir mieux identifier cette signature ; et Sébastien Ettling-Coëffier, notre responsable technique, qui a procédé à la phase de développement et de reconnaissance des signatures avec l’intégration des tests et l’acquisition des données. Ces personnes ont travaillé sans relâche avec moi pour atteindre cet objectif, que j’avais fixé il y a des années, et nous avons pu ainsi développer cette solution révolutionnaire à un problème apparemment insoluble. »
Une signature spécifique du TAC ?
« Notre sonde 3 en 1 mesure le pH et l’ORP. La chambre d’analyse PoolCop, spécifiquement développée pour la sonde, est positionnée dans le lit du courant mais n’est pas soumise aux perturbations générées par les débits et déplacements de l’eau dans les canalisations afin d’offrir une lecture suffisamment fine. Elle intègre une référence flottante absorbant tout ce qui pourrait être parasitaire comme par exemple des bruits de fond qui génèrent des petites hystérésis* au niveau de la mesure. Cette sonde et cette chambre d’analyse sont intégrées à l’ensemble de nos appareils PoolCop.
Lors des mesures, nous avons remarqué qu’un comportement plus spécifique se dégageait des valeurs mesurées. Ce signal variait selon le TAC présent dans l’eau. Des micro-réactions étaient générées sur la sonde. Grâce à notre savoir-faire sur l’analyse comportementale de la donnée récupérée, nous sommes parvenus à isoler un signal électronique directement lié à la valeur du TAC.
Nos appareils sont capables d’analyser et d’interpréter ce signal transmis à la sonde afin d’obtenir une valeur électronique exacte du TAC présent dans l’eau, appelée “alcalinité totale”. »
*Retard de l’effet sur la cause dans le comportement des corps soumis à une action physique.
Quels bénéfices pour les utilisateurs ?
« Cette nouvelle technologie ne nécessite aucun capteur supplémentaire, aucun consommable ni réactif, et aucune calibration. À l’image de toutes nos fonctionnalités, la mesure du TAC sera, d’office, disponible sur l’ensemble des produits PoolCop existants, ainsi que pour tous les nouveaux produits à venir. L’ensemble de nos mises à jour sont automatiquement effectuées depuis le Cloud sur la totalité de nos appareils connectés. Grâce à cette innovation, le professionnel peut
faire preuve de proactivité, agir sur son parc de piscines sans se déplacer. Il aura accès à la valeur du TAC pour l’ensemble de son parc et recevra des alertes associées.
De plus, elle est sans frais pour l’utilisateur final qui possède déjà un de nos appareils. La philosophie de PoolCop est de mieux gérer toutes les dépenses. Et pour cela, il serait paradoxal de dépenser plus. Les prix des appareils ne seront donc pas révisés. L’ajout de cette fonctionnalité ne nécessite pas l’ajout ou le changement d’un appareil dans le local technique, souvent restreint en place. L’utilisateur peut bénéficier de cette nouveauté technologique sans avoir l’impact environnemental inhérent à une nouvelle fabrication, installation et destruction ou recyclage de l’ancien équipement. »
Une philosophie de l’innovation ?
« Nos recherches sont motivées par la réflexion, celle de mieux gérer les piscines et d’assurer leur pérennité. Nous avons, aujourd’hui, les moyens de le faire, alors pourquoi s’en priver !
Avec nos équipements, nous luttons contre l’obsolescence programmée. Un produit acheté à l’instant T ne doit pas être obsolète le lendemain. Le produit tel que vous l’avez acheté, est efficace et doit le rester au cours des années suivant son achat.
Pour cela, nous nous devons d’être avant-gardistes. Bien avant que notre métier soit touché par les restrictions d’eau, nous avions anticipé la question de l’utilisation de l’eau. PoolCop intègre la gestion et le remplissage d’eau via la météo. Si des précipitations sont prévues dans les prochains jours, l’appareil décide de ne pas remplir la piscine avec de l’eau du réseau mais plutôt d’avoir recours à de l’eau de pluie gratuite qui va être apportée.
Nous ne nous attachons pas à regarder la donnée en tant que telle. Nous étudions plutôt son comportement et son interaction avec l’ensemble des autres données. Le PoolCop est ainsi le cerveau du local technique.
Nous travaillons dans un esprit d’amélioration. Nos produits sont en constante évolution. Ils ne sont pas figés dans leur analyse, ni asservis par les points de consignes. Avec PoolCop, nous considérons chaque bassin de manière individuelle, possédant des données, paramètres et comportements spécifiques, afin de trouver son juste équilibre. »
Propos recueillis par Carine Dal Gobbo