Interview de Joëlle Pulinx, FPP
« Notre rôle est de donner un maximum d’informations d’aide à la décision pour les chefs d’entreprise
et de favoriser la reprise »
Quelle est la situation actuelle pour le marché et les acteurs de la piscine ?
Il est encore difficile d’avoir une vision globale mais le secteur sera forcément affecté par la crise actuelle et devra s’organiser. Après un arrêt total la première semaine, une reprise progressive s’organise. Certaines entreprises commencent à reprendre les chantiers, les livraisons et les drive.
Quel est le rôle de la FPP depuis le début de la crise ?
Notre objectif principal est de soutenir l’activité du secteur et de tenir une information toujours à jour de toutes les dispositions qui pourraient favoriser le fonctionnement des entreprises de la piscine pendant cette période. Nous réalisons une veille quotidienne d’informations économiques, sociales et juridiques à partir de plusieurs sources : gouvernement, secteurs du bâtiment et du paysage, CPME et cabinets d’avocat. L’information est triée et rendue pratique et utilisable pour le plus grand nombre. Pour cela, la décision a été prise d’ouvrir une rubrique sur le site à toute la profession et pas seulement aux adhérents afin de leur donner des informations très concrètes.
(https://www.propiscines.fr/professionnel-piscine/covid19)
Nous mettons également en place des hotlines qui restent ouvertes si certaines dispositions prises par les pouvoirs publics ne sont pas assez claires. Les adhérents nous appellent notamment pour avoir des infos juridiques sur le chômage partiel, les aides, la mise en place de drive, l’appel aux prêts bancaires…
Nous publions aussi un flash actualité quotidien par e-mail et un « quoi de neuf » sur le site avec des liens pratiques vers les principales aides proposées par l’État et les régions.
Nous proposons d’autre part un service individualisé réservé aux adhérents et les conseillons mais sans jamais nous substituer à la responsabilité ou à la décision du chef d’entreprise. Nous lui donnons toutes les informations qui pourraient lui permettre de retourner sur les chantiers mais nous ne pouvons pas décider à sa place. Nous essayons de faciliter la vie des entreprises qui est très compliquée en ce moment et d’anticiper pour les aider au moment de la reprise.
Où en est-on de la législation et du guide des bonnes pratiques à appliquer sur les chantiers ?
Le guide des bonnes pratiques a été validé par le gouvernement et il a été mis à disposition des professionnels de la piscine via un flash actu de la FPP et des commentaires de notre service juridique. Des documents complémentaires tels que les rubriques à compléter pour le document unique ont aussi été mis en ligne pour nos adhérents. Nous communiquons aux entreprises les conditions d’hygiène qui sont publiées par le gouvernement et le ministère de la Santé. Mais personne ne peut leur dire « allez sur les chantiers » ou « n’y allez pas ». Encore une fois, cette décision est de la seule responsabilité des chefs d’entreprise. Sur le site, nous avons ajouté une rubrique pour qu’ils puissent commander des masques et des informations sur les normes applicables à ces masques.
Nous avons écrit au ministère du Logement à propos de la question de l’urbanisme pour négocier le fait qu’un petit ouvrage qui ne dépasse pas le niveau du sol et qui vient en accompagnement de l’habitat existant constitue une annexe, afin de favoriser l’implantation des piscines et de ne pas arrêter l’activité. Nous demandons également une exonération provisoire de déclaration pour les piscines de moins de 50 m2 de surface. À ce jour, nous n’avons pas obtenu de réponse.
Quelles solutions s’offrent aux pisciniers ?
Nous sommes en situation de confinement et de crise sanitaire. Il faut être très prudent par rapport à la santé des salariés, rédiger son document unique et les faire travailler dans les meilleures conditions possibles dans le respect des règles sanitaires.
Ouvrir un magasin ne sera sans doute pas possible mais l’organisation d’un drive est apparemment tolérée tant qu’il n’y a pas de mise en danger. Il faut être extrêmement prudent, cela dépend de la situation de chaque entreprise. Certaines entreprises font aussi de la maintenance mais elles ne peuvent le faire qu’à la condition de bien respecter les consignes, et un grand nombre de pisciniers se sont organisés pour cela. Il apparaît primordial pour la survie des entreprises du secteur qu’elles favorisent les règlements inter-entreprises et fassent appel au prêt garanti par l’État pour ne pas bloquer l’activité économique.
Comment voyez-vous l’après-confinement ?
Entre difficultés d’approvisionnement, droit de retrait légal des salariés, etc., chacun essaie d’avancer dans sa saison. Les carnets de commandes étaient pleins avant cette crise mais le problème va être de servir tout le monde et de signer de nouvelles commandes pour l’automne dans un contexte où certaines mairies ont arrêté de traiter les déclarations d’urbanisme jusqu’au 24 mai. Il faut espérer que les entrepreneurs arrivent à s’organiser pour avancer.
Le rôle d’une fédération n’est jamais aussi important qu’en période de crise car elle permet de mettre en commun des moyens pour que toute la profession s’en sorte au mieux à la fin de la crise. La création d’une rubrique d’information pour toute la profession à titre exceptionnel en fait partie. Les professionnels nous rejoignent et sont reconnaissants des actions mises en œuvre. Nous remercions ces professionnels conscients de la nécessité de s’organiser. Nous travaillons à des actions pour accompagner la sortie de crise ; un service d’accompagnement a été mis en place tout récemment pour nos adhérents, en vue de les assister pour leurs demandes de prêts et de les informer sur les aides dont ils peuvent bénéficier.