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Le chiffre du mois : la pénurie de main-d’œuvre

by cdalgobbo

Mi-septembre, la Banque de France publiait une enquête mettant en lumière les actuelles difficultés de recrutement auxquelles sont confrontées les entreprises. Un constat surprenant au regard d’un taux de chômage élevé mais stable (8,1 %), synonyme d’une importante réserve de futurs salariés avec 900 000 offres d’emploi recensées par Pôle Emploi. Alors pourquoi est-il si compliqué de recruter un technicien piscine qualifié et pourquoi faudrait-il renoncer à des chantiers alors que tant de personnes sont à la recherche d’un emploi ? Analyse.

LE MANQUE DE COMPÉTENCES, LE PRINCIPAL OBSTACLE

En juillet dernier, l’étude mensuelle de conjoncture dans l’industrie du bâtiment menée par l’Insee révélait que 72 % des entrepreneurs éprouvaient des difficultés à recruter. De son côté, Pôle Emploi a présenté les résultats du questionnaire de son enquête du marché, Besoin en Main-d’œuvre (BMO), envoyée à 1,9 million d’établissements afin de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi. En 2021, le secteur de la construction représente 217 610 projets de recrutement. Néanmoins, 62,9 % de ces embauches sont jugées par les entreprises comme étant difficiles à pourvoir. Les compétences de maçons, plombiers, mais aussi d’électriciens seraient les plus recherchées.

DES BARRIÈRES À L’EMBAUCHE

L’enquête Offre d’emploi et recrutement (Ofer) de 2016 dévoilait que les trois types d’obstacles au recrutement mis en avant par les recruteurs étaient :
• la pénurie de main-d’œuvre disponible,
• 
les lacunes des candidats en termes de compétences et de qualification,
• 
le manque d’attractivité des postes à pourvoir en termes de salaires et de conditions d’emploi et de travail.

Dans cette même étude, les employeurs privilégiaient trois grands types d’action : une intensification de leurs efforts de recrutement, un assouplissement de leurs exigences vis-à-vis des candidats ou une modification des caractéristiques du poste.

DES ENGAGEMENTS POUR FAVORISER LE RECRUTEMENT

La croissance du marché va de pair avec la perspective de créer des nouveaux emplois et le besoin crucial de recruter de nouvelles compétences. Comme le constate Jean-Christophe Repon, président de la Capeb « Le manque de main-d’œuvre et la quasi-pénurie de main-d’œuvre qualifiée sont le quotidien de nombre de nos entreprises ».
Le 30 juin dernier, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) et Pôle Emploi ont conclu un accord de partenariat pour favoriser et développer les embauches dans les entreprises artisanales.
Les objectifs de cette association sont de mettre en place le repérage et l’accompagnement des demandeurs d’emploi ayant un projet de création ou de reprise d’entreprise, mais aussi de mieux informer les demandeurs d’emploi sur les métiers et tenter d’élargir les recrutements à des candidats venant de secteurs différents.
Le gouvernement a quant à lui lancé un plan d’investissement de 15 milliards d’euros sur la période de 2018-2022. Ce dernier a pour vocation de former 1 million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et 1 million de jeunes éloignés du marché du travail pour répondre notamment aux besoins de recrutement des métiers en tension.

POURQUOI ÇA COMPTE ?

Sur le marché de la piscine, le nombre de postes à pourvoir est estimé à 2 000. Jugé parfois peu attractif, le secteur peine à recruter et inspirer des carrières. La main-d’œuvre ne manque pas mais les qualifications, au contraire, représentent une denrée rare. Une étude publiée en 2020 par la Dares (service des statistiques du ministère du Travail) pointait que le déficit de main-d’œuvre est difficile à combler sans formation.
Passer par l’apprentissage et l’acquisition de compétences semble être devenu l’étape clé pour pallier cette pénurie immobilisante et néfaste pour le métier. Chaque poste non pourvu représente autant d’opportunités de chantier refusé ayant, par exemple, des conséquences directes sur le CA réalisé, un ralentissement du développement de l’entreprise ou l’abandon d’activités comme la rénovation ou la maintenance au profit de la construction, activités qui pourraient intéresser des acteurs opportunistes.

Sources : *Insee, Pôle Emploi, Batiactu

Texte : Carine Dal Gobbo

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