Le contexte sanitaire et le contexte économique n’ont jamais été aussi liés qu’aujourd’hui. Les Français se posent des questions sur leur avenir professionnel et personnel, et adaptent leurs aspirations aux différentes décisions prises pour sortir d’un contexte de crise de plus en plus pesant. Les projets importants, comme l’acquisition d’une piscine, sont ainsi prudemment repensés et réévalués vis-à-vis de la situation financière de chaque foyer.
Texte : Carine Dal Gobbo
UN POUVOIR D’ACHAT MIS À MAL
Selon l’INSEE, en janvier 2021, la proportion de ménages estimant qu’il était opportun de faire des achats importants baissait nettement. Le solde correspondant perdait six points et repassait sous sa moyenne de longue période. L’opinion des Français sur leur capacité à faire des achats importants, comme une piscine, est intrinsèquement liée à leur situation financière future, aujourd’hui fortement impactée par une crise mondiale à durée indéterminée.
Selon la Banque de France, l’endettement global des ménages surendettés à avoir déposé un dossier en 2020 s’élève tout de même à 4,8 milliards d’euros. Les dettes à la consommation représentent 37 % du total des dettes des Français, 4 % pour les dettes immobilières, 13 % pour les dettes de charges courantes et 16 % pour les autres dettes.
DE NOUVELLES MODALITÉS D’EMPRUNT
En décembre 2020, le Haut Conseil de Stabilité Financière a assoupli les conditions d’obtention des crédits immobiliers : le taux d’endettement maximal autorisé est aujourd’hui de 35 % du revenu disponible et la durée maximum d’endettement est passée de 25 à 27 ans. Toutefois, le HCSF demande, dorénavant, aux établissements bancaires d’inclure le coût de l’assurance (de l’emprunteur) dans les charges annuelles d’emprunt pour calculer l’endettement.
POURQUOI ÇA COMPTE ?
Ces recommandations visent à protéger les Français qui empruntent et à éviter une multiplication des dossiers de surendettement. Néanmoins, comme le précise Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.com, elles pourraient nuire à certains emprunteurs : « cette différence aura un impact direct sur l’endettement du foyer emprunteur et pourra conduire à l’acceptation ou non d’un crédit par une banque ».
En effet, une part de la population sera peut-être exclue et ne pourra pas prétendre à un prêt pour réaliser certains de ces projets annexes (construire ou rénover une piscine) à celui de l’immobilier.