Notre secteur a connu de profondes transformations qui sont venues modifier les données : crise économique, morosité ambiante, météo capricieuse, changement dans les habitudes de consommation… Les entreprises de la filière piscine se sont adaptées afin de répondre à ces nouvelles exigences.
À la veille du salon de Lyon 2014, nous avons contacté certains acteurs du marché parmi le Club des Majors, afin qu’ils nous fassent part de leur analyse et de leur vision des évolutions à venir.
Une baisse des prix et des marges
Patrick Negro, responsable communication marketing, Nextpool
« Plusieurs faits ont marqué le marché de la piscine depuis quelques années, parmi lesquels je retiendrai :
– le tassement de l’activité dû à une conjoncture difficile. Ceci a pour conséquences directes une concurrence accrue et une baisse constatée des prix et des marges. Les pratiques des consommateurs s’en sont trouvées modifiées : ils sont plus enclins à comparer les offres et cela signifie plus de devis à établir et encore plus de négociations. Cette conjoncture difficile induit également une réduction de la taille moyenne des bassins, la baisse de fréquentation des showrooms ainsi que celle des foires et salons.
– L’explosion des pratiques d’information / consommation via Internet qui modifie les chemins d’accès aux produits et entraîne des changements sur la notion de prix psychologique. L’offre Internet a entraîné la banalisation de certains équipements et seule une petite partie des professionnels s’est adaptée à ce virage majeur. Rares sont ceux qui ont fait d’Internet un allié plutôt qu’un ennemi.
– Le renouvellement des premières générations de pisciniers. Le marché arrive sur une fin de cycle, laissant la place à de nouveaux venus sur le secteur de la piscine, le plus souvent recrutés par les enseignes / réseaux structurés pour cela. Les pisciniers indépendants qui géraient des affaires de famille peinent parfois à assurer la suite, ou à vendre leur fonds de commerce. De nouveaux acteurs apparaissent, moins spécialisés sur le métier de la piscine, mais davantage familiarisés avec de nouvelles pratiques commerciales. Le métier en mutation est aujourd’hui difficilement lisible pour le consommateur final.
– L’émergence du marché de la rénovation et du renouvellement des équipements. Le potentiel de la rénovation est particulièrement important dans une large partie sud de la France où le parc est le plus ancien. C’est une réelle opportunité pour les professionnels de relancer leur activité, à condition de modifier leurs offres et leurs pratiques en conséquence.
– L’internationalisation du marché de la piscine qui se traduit par la structuration des fabricants et des distributeurs pour capter de nouveaux marchés. Le savoir-faire des acteurs français s’exporte très bien mais nous constatons en retour l’émergence de nouveaux acteurs internationaux, y compris en France.
Concernant les évolutions de notre marché dans un proche avenir, je vois principalement 4 tendances :
– le renforcement de l’impact d’Internet dans les prises de décision du client final. Il faudra compter avec le web, de gré ou de force, et apporter une vraie valeur ajoutée de conseil et de service pour ne pas voir échapper certains pans entiers d’activité.
– Le développement du marché des piscines publiques (collectivités et CHR) qui va générer de nouvelles offres et favoriser l’apparition de nouveaux produits spécifiques.
– Une structuration plus nette de l’offre de bassins : du bassin low-cost, petit format, aux piscines de prestige, le grand écart va se creuser, positionnant au passage les coques, les semi-enterrées, les modulaires, les enterrées “classiques‿. Le prix et le financement seront des paramètres plus pesants dans la décision des clients finaux. Les acteurs devront adopter un positionnement lisible, diversification ou spécialisation, renforcer et valoriser leur offre d’équipement et de services.
– Une redéfinition de la notion de “piscinier‿. Mieux vaudra être fort, diversifié et à plusieurs, que seul et spécialisé. La multiplication et diversification des canaux de distribution va nécessiter une mobilisation des acteurs du marché autour de leur fédération. »
Faire face à la mutation du marché
Sébastien Gauthier, directeur général Zodiac France
« Depuis 3 ans, l’environnement économique européen ainsi que les mauvaises conditions météos durant les printemps et les étés sont venus impacter négativement le marché piscine. Il s’agit d’événements contre lesquels nous ne pouvons pas faire grand-chose, mais ils ont pesé sur le nombre des constructions ainsi que sur la fréquentation des points de vente.
Du côté des circuits de distribution, les changements ont été significatifs avec la montée en puissance des GSB, des magasins spécialisés et de la vente sur Internet. Ces changements ont entraîné une baisse des prix qui a perturbé le marché. Le consommateur, mieux informé, compare les prix. Cette pression sur les prix a été encore renforcée par l’arrivée de produits d’importation particulièrement dans les équipements autour de la piscine : pompes à chaleur, robots, etc.
Face à une uniformisation de l’offre et pour répondre à la meilleure connaissance des produits et des prix qu’ont les consommateurs, Zodiac propose des innovations avec des produits et des services à forte valeur ajoutée. Notre objectif est d’accompagner nos clients dans toutes les étapes de la vente, au sens large :
– Avant la vente : notre bureau d’étude, en collaboration avec le marketing, conçoit des produits innovants et adaptés aux exigences nouvelles du marché.
– Pendant la vente : renfort de notre force de vente, formation technique et commerciale des professionnels, communication puissante et opérations trade marketing dynamiques (offres consommateurs).
– Après la vente : logistique adaptée et en cas de problème un SAV rapide, efficace et réactif.
Concernant les prévisions d’évolutions du marché pour les années à venir : moins de bassins construits mais plus équipés et plus connectés. Ces prévisions nous confortent dans notre conviction de proposer des produits haut-de-gamme et innovants ainsi que des gammes exclusivement dédiées aux professionnels. Dernier point important : il y a en France plus de 10 millions de maisons avec jardin et seulement 1,6 million sont équipés d’une piscine ! Le potentiel de développement de notre marché est bien réel. »
Réaliser 50 % du CA à l’export
Jean-Louis Desjoyaux, Piscines Desjoyaux
« Nous constatons que le marché s’est écroulé en l’espace de quelques années puisque nous sommes passés de 14 500 piscines fabriquées durant la saison 2007-2008 à 7 687, export compris, au 31 août de cette année. Cela nous oblige à gérer l’entreprise au boulon près et cette gestion serrée nous permet de rester profitables. En 2013, par exemple, année où nous avons fabriqué seulement 6 700 bassins, notre résultat a été de 2 millions d’euros nets après impôts et cette année nous tablons sur un profit en augmentation. D’une manière générale depuis quelques années, ralentissement économique et crises géopolitiques dans certains pays sont venus pénaliser les ventes de Piscines Desjoyaux. Concernant les années à venir, nous sommes confiants et nous le prouvons par les investissements que nous sommes en train de réaliser. Nous recrutons par exemple pour notre service recherche et développement qui a pour objectif de mettre au point les produits qui seront générateurs de croissance.
Nous maintenons un budget communication important et nous investissons massivement dans nos filiales aussi bien en France qu’à l’export. Les premiers résultats sont d’ailleurs perceptibles. Des marchés comme l’Égypte sont en train de redémarrer tout comme l’Irak, tandis qu’un pays comme la Tunisie est encore à la peine. Nous misons sur l’Asie en développant notre filiale de Shanghai où le potentiel de développement est considérable et où nous sommes en lice pour réaliser un projet de 500 piscines privées à Shenzhen. À court-moyen terme, notre objectif est de réaliser 50 % du CA total à l’export, mettant ainsi l’entreprise à l’abri des fluctuations de marché régionales. Notre optimisme se traduit également par nos objectifs à court terme : + 5 % à l’export et + 7 % en France pour le prochain exercice. »
L’Europe : près de 90 000 nouvelles piscines par an
Gery Hayart, directeur général Hayward Pool Europe
« Nous constatons que depuis 2008, la crise a gagné une grande partie de l’Europe et que le premier pays touché sur notre continent a été l’Espagne : le marché s’y est effondré dès 2008, même s’il semble reprendre aujourd’hui quelques couleurs. L’Italie a suivi il y a 3 ans avec un fort ralentissement et la France, qui avait plutôt bien résisté, marque le pas à son tour depuis 2 ans. La conjoncture économique européenne est responsable de cette situation que les conditions météo n’ont fait qu’amplifier. Malgré tout, nous restons convaincus que le marché reste porteur comme le démontrent les chiffres. Nous estimons qu’il se construit chaque année en Europe entre 80 000 et 90 000 nouvelles piscines, et la France est toujours le pays leader sur ce continent. À titre de comparaison, il se construit actuellement aux États-Unis environ 70 000 bassins.
Quoi qu’il en soit, cette crise a eu plusieurs conséquences :
– une pression sur les prix, tout d’abord, et tout particulièrement sur certaines familles de produits telles que les robots et les pompes à chaleur, avec pour conséquence la baisse des marges des entreprises.
– Une saturation du marché avec certains équipements. C’est le cas du chauffage où la baisse des prix a entraîné des ventes importantes et de ce fait les bassins ayant vocation à être équipés le sont aujourd’hui.
– Une moindre anticipation dans les commandes. Les trésoreries sous tension et les incertitudes du marché font que nos clients fractionnent leurs commandes tout au long de la saison et que chaque commande est urgente. Cela engendre pour nous la nécessité d’une logistique encore plus performante et des frais de stockage et de distribution plus importants.
– La consolidation de canaux de distribution tels que le web.
Chez Hayward, malgré une année 2013 difficile, nous avons augmenté notre activité de 50 % depuis 5 ans, et pour 2014, nous avons pour objectif une progression à 2 chiffres. Pour les 2 années à venir, l’Europe reste pour nous un marché stratégique et ce dans un environnement difficile. Nous sommes conscients que si l’Europe bénéficie d’un potentiel important, nous devons rester prudents car dans plusieurs pays (dont la France), les classes moyennes supérieures seront fiscalement exposées. Heureusement, Hayward bénéficie de sérieux atouts, d’une belle notoriété et d’une capacité à pouvoir réaliser des investissements stratégiques et des acquisitions afin de renforcer ses positions. »
Une piscine ne peut pas être un produit low-cost
Gérard Benielli, président du directoire Diffazur Piscines
L’événement marquant pour Diffazur depuis 3 ans est très certainement l’orientation low cost du marché de la piscine.
En France, les circonstances économiques ne sont pas favorables, avec une croissance en berne générant des doutes dans l’esprit des futurs possesseurs d’une piscine. Certains n’osent plus passer à l’acte et s’offrir leur rêve au prétexte que la piscine n’est pas indispensable. D’autres ont même arbitré entre un investissement en France ou ailleurs. D’autres encore se laissent bercer par les sirènes du low cost. Le prix, toujours le prix et rien que le prix. La croissance étant passée aux oubliettes, l’acheteur exige des prix bas. Certains n’ont pas eu le choix et sont entrés dans une guerre des prix. Il n’y a pas de mystère au regard des marges constatées dans notre activité, pour que les prix baissent en maintenant un niveau de marge acceptable, il faut en donner moins aux clients. Bientôt, si la croissance de l’activité n’est pas rapidement au rendez-vous, les conséquences de ces choix seront palpables et des intervenants sur ce marché déréglé disparaîtront.
Quel que soit le secteur d’activité, la tendance du low cost c’est essentiellement : réduire les services, la qualité des matériaux et les coûts salariaux pour un bénéfice immédiat.
Diffazur a toujours préféré privilégier le long terme plutôt que le court terme, car les questions en matière de piscine arrivent souvent après leur construction. Diffazur ne peut donc accepter de faire construire un ouvrage par des ouvriers non spécialisés qui seraient payés moins cher, ni de réduire la qualité des matériaux au risque d’en limiter la durabilité, et encore moins d’abandonner nos clients après avoir mis en service leur piscine.
Nous sommes donc à l’opposé de cette tendance du « prix avant tout ». C’est au contraire la « qualité avant tout » qui permettra au marché de se retourner. C’est en tout cas ce que Diffazur privilégie avec succès depuis 40 ans. Même si l’évolution du marché va vers des piscines plus petites au regard notamment de la difficulté de disposer d’un foncier suffisant, nous n’en profitons pas pour les proposer à des prix cassés. Enfin, si je dois émettre un souhait, ce serait que le consommateur redevienne lucide et réfléchisse bien à son projet piscine, avec autant de considérations que lors de la construction de sa maison, car ce choix l’engage pour des années.
La tendance aux produits interconnectés
Philippe Grard, Pool Technologie
« Nous avons constaté ces dernières années des évolutions certaines sur le marché de la piscine.On note d’abord une prise en compte de la qualité de vie et de l’environnement. La clientèle est aujourd’hui extrêmement soucieuse de sa santé. Elle s’intéresse aussi, et de façon croissante, à l’impact environnemental des équipements de la maison. Par ailleurs, la tendance est aux produits communicants interconnectés. En revanche, le marché étant plus tendu que par le passé, les professionnels recherchent la fiabilité des produits avant la technicité. On observe aussi un marché en train de s’européaniser : les acteurs développent leur stratégie non plus au seul plan national mais a minima au plan européen.
Portée par sa démarche d’amélioration continue, Pool Technologie s’est naturellement adaptée à ces nouvelles tendances. Mais nous avons aussi procédé à une structuration et à une consolidation de notre démarche R&D et réalisé des investissements. Depuis quelque temps déjà, nous nous sommes lancés dans une démarche d’éco conception. Cela nous a conduits à faire le choix des meilleurs matériaux pour améliorer la recyclabilité de nos produits, nous avons aussi significativement amélioré leur rendement… Plus récemment, nous avons travaillé à rendre nos appareils communicants entre eux et ouverts sur d’autres équipements. Au niveau des hommes et de l’organisation, nous avons fourni de sérieux efforts par la structuration des services avec à la clé une importante campagne de recrutement. Nous avons développé une véritable politique RH pour renforcer les compétences. Cela s’est traduit par un plan de formation très ambitieux sur 18 mois. En résumé, nous avons profondément travaillé notre offre et adapté notre organisation.
Au niveau des partenariats commerciaux, nous travaillons en étroite collaboration avec les acteurs européens majeurs et cherchons à étendre cette démarche à l’international.
Notre vision à 2 ans
Je pense que la consolidation du marché va se poursuivre avec une concentration des acteurs ou du moins la mise en place de partenariats croisés au plan européen pour la fabrication, la distribution et la maintenance des équipements. L’innovation va continuer à bousculer l’ensemble des acteurs. Les vérités d’hier ne sont plus des vérités absolues. L’empirisme qui a prévalu dans le domaine va être remis en cause. Techniques de construction, systèmes de traitement et maintenance : des métiers qui nécessiteront une gestion de plus en plus fine et de plus en plus intégrée. Cela va impliquer bien sûr des passerelles entre les acteurs, chacun spécialiste dans son métier.
Le contexte extrêmement concurrentiel fait la part belle à la guerre des prix. Si les acteurs sont incapables de proposer des solutions innovantes, d’écrire et de proposer une histoire, le marché sera tiré vers le bas. Or, seule l’innovation permettra à chacun de donner un avenir au marché.
Pour Lyon 2016, j’imagine un salon en partie virtuel : après avoir identifié les stands l’intéressant, le visiteur virtuel pourrait avoir des rendez-vous à distance avec les exposants. Ces derniers proposant, sur leur stand, un personnel dédié à ces visiteurs web. Un nouveau modèle qui serait le signe de l’arrivée des nouvelles technologies dans notre métier. »
Un regroupement des entreprises et des enseignes
Marc Maupas, groupe FIJA
« Trois faits majeurs ont marqué ces dernières années :
– La stagnation du marché de la construction liée au contexte économique.
– Le développement du parc de piscines existant impliquant des comportements consommateurs très différents de ceux de l’acquéreur d’une piscine neuve.
– La recomposition de la filière piscine qui se traduit de différentes façons : le développement des ventes Internet, l’émergence des grandes surfaces spécialisées, le regroupement des fabricants ainsi que la présence accrue des fonds d’investissements au capital des entreprises.
Pour les années à venir, le marché va devenir très certainement plus concurrentiel avec pour les entreprises un coût d’accès au client, professionnel ou particulier, plus élevé, accompagnant un besoin d’innovation encore plus important. La conséquence directe sera un regroupement des entreprises et des enseignes. »
www.del-piscine.fr
www.cecpiscine.com
Le parti pris de la qualité et du service
Jean-Luc Marchal, DLW delifol
« Les dernières saisons se sont plutôt bien déroulées, même si nous avons eu à faire face à de fortes attaques, en termes de prix, de produits qui se sont révélés être de qualité médiocre mais qui ont pu tenter ponctuellement certains de nos clients. Ces clients sont eux-mêmes engagés dans des négociations prix serrées avec leurs propres clients. Malgré cela, nous sommes restés fidèles à notre politique consistant à ne faire aucune concession en matière de qualité et à apporter des formations à nos clients installateurs.
Nous apportons aussi la gamme de couleurs la plus étendue du marché permettant d’offrir “une piscine personnalisée‿. Cette politique porte ses fruits et le bouche-à-oreille favorable dont nous bénéficions chez les professionnels conforte notre position sur le marché. Je dirais même que la qualité d’un produit comme la membrane armée est encore plus importante aujourd’hui et beaucoup de poseurs en ont pris conscience. Depuis quelque temps, j’ai personnellement constaté dans beaucoup de régions de France une baisse généralisée de la qualité des eaux du réseau avec parfois, comme en Vendée, un TAC à 5 °F !
Dans ces conditions, la qualité de la membrane est encore plus primordiale. C’est ainsi que nous avons vu revenir vers nous des clients qui nous avaient quittés uniquement pour un problème de prix. Cette expérience leur a démontré que la qualité et le service avaient un prix et qu’au final, l’utilisation d’une étanchéité de qualité, même plus chère, était un investissement rentable. Chez DLW delifol, nous en sommes convaincus et nous poursuivons nos efforts dans ce sens. »
Faire face aux coupes budgétaires
Julien Moussin, responsable commercial France, Syclope
« Plusieurs points caractérisent l’évolution du marché de la piscine publique depuis quelques années :
– le regroupement des projets en communauté de communes ou d’agglomération permet de mettre à jour des centres aquatiques de plus en plus complexes au niveau du nombre et de la surface de bassins à gérer. Cette augmentation du nombre de bassins permet de compenser la stagnation du nombre de centres en création. Pour répondre à cette nouvelle demande, nous avons donc développé des solutions de mesures et de gestion multi-bassins, permettant de diminuer l’investissement initial et les coûts d’exploitation globaux.
– Le développement durable, les économies d’énergie, la démarche HQE sont de plus en plus au goût du jour dans toutes les nouvelles réalisations. C’est pourquoi, grâce à notre bureau d’études, nous mettons au point des solutions globales : l’ultrafiltration pour la réutilisation des eaux de lavage de filtre, les mesures en continu des chloramines dans l’eau pour gérer les appoints d’eau, des systèmes de comptage de personnes, couplé à nos systèmes de traitement d’eau, pour gérer au mieux les apports d’eau et les renouvellements d’air par exemple.
Concernant les évolutions du marché, nous devons tenir compte des coupes budgétaires dans les secteurs privés et public qui sont quotidiennes aujourd’hui. La recherche de nouvelles solutions chez Syclope est continuelle pour essayer d’avoir toujours un temps d’avance. Le marché nous demande des solutions toujours plus techniques et technologiques mais avec des tarifs marché de plus en plus bas. Par conséquent, nous nous adaptons et avançons dans ce sens, en gardant toute notre expertise et notre qualité de service et de matériel. »
Une activité moins planifiable
David Hamouni, Weltico
« L’une des principales évolutions que nous avons constaté ces dernières années concerne la demande qui est devenue non planifiable. Économie fragilisée et météo défavorable depuis plusieurs saisons ont rendu les professionnels de la piscine prudents car ils n’ont plus de visibilité sur leur activité future. De ce fait, ils passent désormais leurs commandes au coup par coup.
C’est pour nous industriels la nécessité d’être encore plus flexibles en ce qui concerne la fabrication de nos produits et la gestion de notre logistique, toutes les commandes devenant plus urgentes ! Nous avons dû nous adapter. Pour les saisons à venir, nous visons une progression sur le marché français entre 3 % et 6 % par an et nous souhaitons gagner des parts de marché à l’export. La France est un pays pionnier en Europe sur le marché de la piscine et ses industriels bénéficient à l’international d’un savoir-faire reconnu et d’une belle image de marque. À nous de capitaliser dessus. »
Des produits écologiques
Sophie Peralta, Eotec
« Il est indéniable que depuis quelques années, il y a une poussée de la demande pour tout ce qui est écologique, respectant à la fois la nature et la santé. Dans le domaine du traitement de l’eau de piscine, comme dans l’alimentation, les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de produits sains.
Notre produit Ecoswim correspond totalement à cette demande, d’autant que sa formulation originale (brevetée) a fait ses preuves depuis 15 ans. Notre production connaît d’ailleurs une croissance à 2 chiffres depuis plusieurs années. Cette adéquation couple produit/marché nous fait prévoir l’avenir avec sérénité. »
L’atout du Made in France
Yves Le Souëf, directeur commercial Régul’Électronique
« Régul’Électronique conçoit, développe et fabrique ses produits en France et c’est un point que nos clients, essentiellement composés de revendeurs installateurs, prennent aujourd’hui en compte. Ils associent maintenant le “made in France‿ d’une société comme Régul’Électronique avec l’emploi dans l’Hexagone, le pouvoir d’achat de leurs clients et le niveau de l’activité des entreprises françaises. C’est une bonne chose pour nous. Bien évidemment, cela nous demande en permanence des efforts d’organisation et de recherche afin de rester compétitifs malgré des coûts de production plus élevés. Le prix supplémentaire acceptable pour du made in France reste tout de même limité !
L’autre point qui nous est favorable est que nous avons fait le choix de ne pas distribuer nos produits via Internet. Cela permet à nos clients de les vendre avec un prix qui leur permet de toucher la juste rémunération de leur travail. L’ensemble de ces choix, associé à une présence commerciale terrain importante, nous a permis de faire progresser notre chiffre d’affaires de plus de 60 % depuis 4 ans. Pour les années à venir, nous allons poursuivre la politique mise en place en nous positionnant comme le spécialiste du traitement de l’eau et plus seulement comme le spécialiste de l’électrolyse du sel.
Un service adapté aux nouveaux besoins des pros
Éric Galais, directeur marketing SCP Europe
« SCP est présent dans les principaux pays européens et dans chacun de ces pays, la situation du marché de la piscine est différente. En France, le marché de la construction a connu une baisse sensible compensée en partie par ceux de la maintenance et de la rénovation. SCP s’est adapté à cette évolution. Une autre caractéristique du marché français est qu’il est devenu très compétitif, que ce soit en termes de prix ou de services. Les professionnels se trouvent désormais confrontés à la concurrence de produits bon marché, souvent importés d’Asie, et de celle d’Internet avec les prix que nous connaissons. Face à cette situation, notre rôle de distributeur est d’accompagner les professionnels en segmentant notre offre afin de leur apporter des produits de qualité à forte valeur ajoutée qui leur permettent de recevoir la rémunération des services qu’ils procurent à leurs clients. Au-delà des produits, notre rôle est également de leur offrir un service adapté et performant. La mise en place chez SCP de Pool 360 répond parfaitement à cet objectif. Où qu’il se trouve, un client SCP, via son ordinateur ou son smartphone, peut passer une commande en ligne, connaître le stock disponible, accéder à nos références de pièces détachées et être informé sur le délai de livraison. Il peut ainsi tout au long de la saison passer ses commandes au fil de l’eau et gérer ses stocks au plus juste et améliorer de ce fait sa trésorerie.
Concernant les tendances à venir, nous sommes convaincus que les consommateurs seront de plus en plus demandeurs de produits économes en eau et en énergie : pompes à vitesse variable, PAC performantes et systèmes de traitement plus écologiques »
Une clientèle plus informée et plus exigeante
Ronald Grison, chargé de communication, Clair Azur
Quelles sont d’après vous les principales évolutions qui ont caractérisé notre marché depuis 3 ans (grandes tendances) et comment votre entreprise s’est adaptée ?
« Concernant le marché du spa, nous constatons qu’avec l’arrivée des spas low-cost en provenance de Chine (souvent déguisés en spas français, canadiens ou australiens), les clients se sont davantage intéressés à ce type d’équipement. Nous avons donc affaire à une clientèle plus informée et exigeante que par le passé. Notre cœur de métier étant la fabrication et la commercialisation de spas haut-de-gamme ainsi que les services qui vont avec, nous avons décidé de faire face à cette tendance en allant dans le sens du client et en l’informant d’avantage sur le spa : sa composition, son fonctionnement et ses bienfaits. Nous avons toujours souhaité maintenir un haut niveau de qualité pour nos spas, il n’était donc pas envisageable de nous positionner également sur du low-cost. Ce choix nous a permis de sortir notre épingle du jeu et de maintenir notre statut de leader. »
Quelles sont, d’après vous, les tendances (ou évolutions) du marché piscine pour les 2 années à venir ?
« Il se peut que, comme en 2008, le marché du spa se tasse un peu au détriment de quelques acteurs dont ce n’est pas le métier initial. Autre possibilité, le marché du spa va évoluer dans le sens des nouvelles technologies. Aujourd’hui, nous commençons à voir arriver la possibilité de contrôler son bassin à distance, dans le futur nous aurons des équipements toujours plus performants (afin de consommer moins d’énergie et d’eau), plus intuitifs et mieux dotés en nouvelles technologies. Le marché s’adaptera ainsi naturellement à la demande et aux habitudes du client qui s’oriente de lui-même vers la domotique, par exemple. »
Ruptures technologiques : de réelles opportunités
Emmanuel Baret, CCEI
« Depuis 2011, notre marché se comporte de façon un peu paradoxale. Nous observons une stagnation globale de la demande tandis que certains segments sont dynamisés par des ruptures technologiques qui créent de réelles opportunités.
Ainsi, notre croissance est fortement stimulée par la généralisation des éclairages à led, l’émergence de la vitesse variable des pompes ou encore la progression des ventes de nos produits domotiques. »
La marque est une valeur refuge
Cyrille Mayolle, directeur marketing et commercial Europe, hth
« La première évolution notable est que nous vivons dans un contexte économique difficile depuis 3 ans qui a notamment affecté la construction de piscines (signatures tardives de devis, report des investissements, voire annulation).
Ce contexte a mis en évidence l’importance pour les pisciniers de développer leur activité de négoce en se reposant sur des marques à forte valeur ajoutée qui leur sont dédiées pour limiter la concurrence et la course aux prix bas. La marque est une valeur refuge en période de crise. Il faut combattre l’idée que crise = prix bas. Bien au contraire, pour combattre la crise, il faut se différencier des autres en apportant du service, de la qualité, de l’innovation. C’est pourquoi nous continuons d’investir massivement dans la marque hth qui a une place prédominante dans le circuit revendeurs. Cette marque reste l’une des seules marques exclusivement dédiée aux revendeurs. Nous investissons chaque année en soutien publicitaire, en merchandising, en promotions, en visibilité sur Internet avec des services type localisation des revendeurs ainsi que dans notre club de fidélité et en innovations produits.
En second lieu, nous notons une tendance au regroupement des différents acteurs du marché. C’est une évolution logique sur un marché qui se professionnalise. Nous avons nous-mêmes été intégrés au groupe Lonza en 2012. Ce groupe international de 10 000 personnes, leader dans le traitement microbien, nous apporte des ressources R&D et un savoir-faire dans le traitement microbien, ce qui ne nous empêche pas de garder à Amboise notre esprit “PME‿. Concernant les évolutions futures, la notion de service au consommateur va être de plus en plus prépondérante. Nous allons accompagner nos clients dans ce sens avec un programme de formations renforcé, des outils plus performants pour l’analyse de l’eau et une sensibilisation des vendeurs en magasins plus forte à la vente au particulier de produits de négoce. L’innovation demeure un levier clé de croissance.»
Valoriser les équipements
Stéphanie Morin, directrice marketing Fluidra Commercial France
« Nous sommes face à deux grandes tendances. Depuis quelques années et dans la plupart des régions de France, l’augmentation du prix des terrains et une plus grande frilosité en matière d’investissements ont réduit la taille des terrains et donc la taille des piscines. De nombreux projets n’incluent d’ailleurs pas la piscine initialement et les propriétaires passent souvent alors par l’étape de la piscine hors sol.
Une deuxième tendance radicalement différente concerne l’amélioration de l’équipement. Cela concerne les équipements eux-mêmes (accessoirisation de la piscine avec des nages à contre-courant, du matériel wellness, etc.), ainsi que la gestion même de ces équipements. La domotique qui était pour l’instant réservée aux équipements de la maison touche désormais la gestion du jardin et de la piscine.
L’accompagnement d’un groupe comme Fluidra porte sur la valorisation de ces équipements additionnels et sur l’automatisation de leur gestion. Des pompes à vitesse variable pour diminuer les coûts de consommation énergétique, des solutions clés en main pour un premier investissement, des douches ultra-design pour accessoiriser la piscine, ou encore AstralPool Mac, illustration parfaite de notre engagement vers la gestion “tout-intégré‿ de la piscine. Concernant les tendances et les évolutions du marché, les solutions qui vont faciliter la piscine pour le client final vont très certainement continuer leur progression. En présentant en avant-première AstralPool Mac sur le salon de la piscine en 2012, Fluidra a posé les premiers jalons de cette (r)évolution. Après 2 ans d’implantation sur des piscines tests, nous avons présenté le concept à des pisciniers lors de formations en septembre dernier.
Le concept séduit sur le plan technique, sur le plan esthétique mais aussi sur le plan commercial : unique, dédié aux professionnels, AstralPool Mac valorise parfaitement le métier de piscinier. Les résultats après 2 ans d’exploitation en Europe sont très positifs du côté des utilisateurs qui apprécient les avantages esthétiques et pratiques de l’AstralPool Mac. Au vu de ces résultats, le groupe Fluidra poursuit ses développements domotiques et a même dédié un service R&D à la “piscine connectée‿. D’ailleurs, un espace Fluidra Connect complétait le stand Fluidra cette année à Lyon… »