Il se destinait à devenir professeur d’éducation physique et sportive, jusqu’à ce qu’il aide son père à installer la piscine familiale. Virage à 180° pour celui qui, son bac pro en poche, travaille aujourd’hui pour l’entreprise Pasquet Nature, à Cesson-Sévigné.
Des terrains de sport aux bassins
« Je ne pensais pas devenir technicien pisciniste. J’ai passé un bac S, spécialité SVT et j’ai entamé des études en section STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). J’ai réalisé au bout de trois ans que cette filière ne me correspondait pas vraiment et c’est tout à fait par hasard que j’ai découvert le secteur qui, en fait, allait m’attirer. Mes parents avaient décidé d’installer une piscine dans le jardin. Nous nous sommes énormément documentés, mon père et moi, et nous avons mené à bien ce projet. Ensuite, j’ai aidé des amis qui, eux aussi, voulaient avoir leur piscine. Je peux dire que ces deux chantiers ont décidé de ma reconversion. Bien avant la fin de l’année scolaire, je me suis renseigné sur la marche à suivre pour entamer une alternance en vue d’obtenir mon bac pro technicien pisciniste et après un entretien d’évaluation, j’ai été accepté pour une formation à la Maison Familiale Urbaine de Saint-Grégoire. »
S’investir pour réussir
« En fonction de son cursus, il était possible de suivre cette formation en un an au lieu de deux. Mais j’ai joué la prudence et j’ai préféré m’inscrire sur deux ans, apprendre vraiment sérieusement toutes les notions liées à l’univers de la piscine. J’ai fait le bon choix. Car il s’agit d’un métier où l’on intervient sur des secteurs vraiment très variés qui vont de l’électricité à la chimie de l’eau en passant par la maçonnerie… Pour moi, qui ne m’imaginais pas enfermé toute une journée dans un bureau, devenir technicien pisciniste me permettait d’avoir une activité physique. On se dépense vraiment ! J’ai donc suivi, pendant deux ans, le rythme de deux semaines de cours, deux semaines en entreprise. Passer de l’un à l’autre me convenait très bien. Et j’avoue qu’en hiver, lorsqu’il fait froid, s’installer pour la journée dans une classe chauffée est quand même bien agréable. Dans le même temps, j’ai eu la chance d’intégrer une entreprise, Pasquet Nature, où j’ai été très bien accueilli, par le patron mais aussi par ses 4 collaborateurs et ses 2 secrétaires. J’y ai appris beaucoup de choses et j’ai immédiatement participé à des chantiers. Je ne me suis pas trop demandé si j’allais ralentir le travail des autres ; je savais que j’étais là pour apprendre et qu’il fallait y aller. Et puis j’avais déjà quelques bases et une petite expérience, grâce à notre piscine familiale. »
Immédiatement dans le grand bain
« Le jour de mon arrivée chez Pasquet Nature, je n’ai pas eu le temps de trop me poser de questions. Je suis parti avec un professionnel de l’entreprise pour réaliser le montage d’une piscine et la couler en fin de journée. Ce fut mon baptême du feu et je dois dire que cette immersion immédiate dans le métier m’a plu. En règle générale, nous travaillons en binôme à 90 % du temps, même si, pour des travaux sur le local technique, il est possible d’être seul. C’est ce secteur qui m’intéresse plus particulièrement. Le local technique permet de travailler les parties électricité et hydraulique, il faut réfléchir, parfois « se creuser la tête » et je trouve cela très motivant.
En cours, tout s’est bien passé également. Nous avons fait beaucoup de visites d’entreprises et des commerciaux venaient régulièrement nous présenter le métier en classe. J’ai trouvé cette approche très intéressante et instructive. Je suis allé de ma propre initiative au salon Maison & jardin de Rennes mais cela ne m’a rien apporté de très concret. J’ai néanmoins pu voir ce que proposait la concurrence. »
D’apprenti à professionnel
« J’ai obtenu mon bac pro en septembre dernier et j’ai été embauché dans la foulée par l’entreprise qui m’avait accueilli pour mes deux ans d’alternance. On a beaucoup parlé, récemment, des problèmes liés à la sécheresse et au manque d’eau et on a pointé du doigt les piscines et leurs propriétaires. C’est un sujet compliqué. Les sécheresses récurrentes et le manque d’eau ne doivent pas être niés mais il faut nuancer les propos à l’encontre des bassins dédiés aux loisirs. En Bretagne, nous avons la chance de ne pas souffrir du manque d’eau. Et si l’on compare le nombre de m3 utilisé pour une piscine et ceux gaspillés à cause des fuites des réseaux français d’eau potable, on se rend vite compte que les piscines ne sont pas responsables de tous les maux. Bien sûr, il est toujours possible de faire mieux et de réaliser des économies en équipant son bassin de filtres à cartouches. On peut aussi envisager de récupérer l’eau de pluie mais dans ce cas, il faudra utiliser des produits pour la traiter.
Dans les années à venir, je suis certain que notre métier va évoluer, parce que les techniques vont évoluer. Il y aura peut-être moins de constructions et davantage de rénovations. Mais la piscine restera toujours un achat lié au plaisir. »
Meilleur souvenir
« Ma participation au concours du Meilleur Apprenti de France. J’ai décroché la médaille d’or pour la région Bretagne. C’est une expérience qui m’a beaucoup apporté et qui a mis aussi en évidence les progrès que j’avais à faire. J’ai pris conscience de ma marge de progression et ce fut très positif pour moi.
Mon second meilleur souvenir n’est pas lié à un événement en particulier. Il concerne de nombreuses personnes rencontrées au cours de ma formation : des professeurs compétents et investis dans leur mission, mon actuel patron qui m’a accueilli au sein de son entreprise alors que j’avais presque tout à apprendre, mes collègues qui, eux aussi, m’ont permis de m’intégrer et d’évoluer à leurs côtés. Grâce à eux tous, je n’ai jamais regretté d’avoir changé de voie et j’exerce aujourd’hui un métier dans lequel je peux évoluer et me réaliser pleinement. »
Propos recueillis par Cécile Olivéro