Nino de Saint-Quentin, Elias Delacroix, Claire Portier-Beucler, Nao Peytoureau et Alexis Lefebvre partagent un point commun : ils sont tous – ou ont été – apprentis pisciniers.
Notre rédaction s’est entretenue avec eux afin de mettre en lumière la réalité de leur quotidien : intégration en entreprise, missions effectuées, défis rencontrés, qualités requises dans le métier, avenir de la profession ainsi que premières réalisations de chantiers. L’occasion d’un tour d’horizon aux quatre coins de la France.
Claire Portier-Beucler
Ancienne apprentie à l’AFPA de Clermont la Sarre (Puy-de-Dôme)
« C’est un métier très polyvalent et physique
qui me convient à merveille ! »

Bonjour Claire, pourrais-tu te présenter ?
Je m’appelle Claire Portier-Beucler, j’ai 35 ans. À la suite d’une formation en commerce international en Angleterre, j’ai rédigé une thèse sur le thème de la gestion du gaspillage et des pertes en entreprise le long de la chaine d’approvisionnement (RSE).
J’ai ensuite réalisé une reconversion professionnelle, en devenant directrice de site de gites 5 étoiles, en Auvergne.
Cette activité était très polyvalente, puisque je gérais jusqu’aux spas et aux piscines du site. J’ai par la suite eu envie d’asseoir mes acquis sur la gestion de l’eau et de ces bassins, et de me former de façon plus pointue sur ce domaine. Pour cela, j’ai suivi la formation de technicienne d’installation et de maintenance de piscines, au sein de l’Afpa de Clermont La Sarre (Puy-de-Dôme).
À quel moment t’es-tu dit « je veux travailler dans le monde de la piscine » ? As-tu eu un déclic ?
J’ai toujours aimé travailler à l’extérieur, quelles que soient les conditions clima-tiques. Exercer dans le secteur de la piscine exige de la réflexion. Ce qui m’intéresse le plus c’est calculer le dimensionnement des tuyaux, des filtres, les pertes de charge, afin de proposer une filtration ultra performante. C’est un métier très polyvalent et physique qui me convient à merveille !
Comment s’est déroulée ton intégration en entreprise ?
Mon apprentissage s’est déroulé au sein de l’entreprise « Jardins et Dépendances », concessionnaire Carré Bleu situé à Beaumont (Puy-de-Dôme). Cette société était à la base spécialisée dans le paysagisme. Le gérant a souhaité ajouter la partie piscine.
Ainsi, nous avons dans nos équipes à la fois des terrassiers, des maçons… et des techniciens piscine ! Je trouve que c’est génial, puisque ce sont nos collègues qui réalisent le terrassement et la maçonnerie des chantiers.
Ainsi, les techniciens sont sûrs du travail effectué en amont. Croiser les corps de métiers est très enrichissant.
Quelles missions exerces-tu ? As-tu déjà des spécialités ?
Je réalise des locaux techniques, des réseaux hydrauliques, je procède à l’ajout d’équipements (type électrolyseur), je réalise des entretiens et des suivis réguliers chez les clients qui le souhaitent afin qu’ils puissent disposer d’un bassin parfait.
Selon toi, quel est le plus gros défi que rencontre un apprenti piscinier ?
S’intégrer, en tant que femme (et maman) de 35 ans, dans un milieu masculin et jeune. Au début, il y avait quelques réticences. À force de travail et d’application, j’ai réussi à me faire une place.
Piscinier, est-ce un métier d’avenir selon toi ?
profondément nos pratiques. Aujourd’hui, j’estime que le secteur devrait disposer de classes énergétiques, à l’instar des frigos. La filtration doit être mieux pensée, mieux conçue et mieux calculée, afin de réduire au maximum la chimie.
Disposer d’une bonne couverture est également essentiel afin de réaliser des économies d’eau.
D’après toi, quelles sont les qualités indispensables pour réussir dans ce métier ?
Tout d’abord, il est très important de réfléchir avant d’agir. L’implantation d’un local technique doit par exemple être bien pensée en amont, afin de le rendre le plus accessible possible pour le client. Idem pour le réseau hydrauliques et l’implantation des pièces à sceller. Ensuite, il ne faut pas craindre les conditions climatiques. L’an dernier, nous avons eu de la pluie de février à juillet ! Nous travaillons sous des températures allant de 0 à 40 °C. Enfin, il s’agit de faire attention à la sécurité, notamment en termes d’électricité dans les locaux.
Quelle est la réalisation dont tu es le plus fier ?
Plus qu’une conception en particulier, je suis fière de toutes les fois où j’ai réussi seule sur un chantier la tâche que l’on me confiait en tant qu’apprentie. Lors de mes premières réalisations, j’étais très minutieuse, mais assez lente. Puis une fois, lors d’un chantier à Romagnat où je devais installer un filtre ISI’O’, j’ai réussi à travailler avec minutie… et rapidité ! D’autre part, je viens de remporter le trophée « Essenti’Elle », qui récompense les femmes évoluant dans le secteur du bâtiment. Moins de 10 % des techniciens pisciniers sont des femmes aujourd’hui.
